Quand l'anodin devient une information

Adresse pacifique de Yayi à Talon : La preuve que les loups évitent de se manger entre eux

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Présent au congrès des Forces cauris pour un Bénin émergent (FcBe) le samedi 10 février  dernier à Parakou, Boni Yayi a adressé un message pacifique  à l’endroit de son successeur, Patrice Talon. Si cette posture  traduit une sagesse, elle confirme toutefois que les loups ne se mangent pas entre eux, ou sinon qu’ils font tout pour ne pas se manger entre eux.

Manassé AGBOSSAGA

Le doux discours de Boni Yayi à l’endroit de celui qu’il considère désormais comme ‘‘son frère et ami’’ n’est en réalité que la suite logique d’un processus de pacte de non agression entre son successeur et lui.  Très tôt, l’ancien président de la République et l’actuel locataire de la marine ont posé des actes de non déclaration de guerre, après la longue guéguerre de 2012. Après l’élection de Patrice Talon malgré tous les moyens mis en marche par le leader des ‘‘Cauris’’ pour empêcher cette victoire, Boni Yayi a vite fait d’offrir une bible à son successeur. Au-delà des diverses appréciations  et interprétations, ce geste a démontré la volonté  de l’ancien président de la République de ramener la balle à terre et de ne pas renforcer le front de guerre.

Ensuite, il y a eu ce rendez-inattendu de l’autre côté de la lagune ébrié. A leur grande surprise, les béninois ont été informés d’une tentative de réconciliation entreprise par les présidents ivoiriens Alassane Dramane Ouattara  et Faure Eyadéma, en avril 2016.  Comme l’a révélé le magazine panafricain Jeune Afrique, « Boni Yayi et Patrice Talon se sont parlé pendant près de 4h dans les salons de la résidence Ado d’abord entourés de Solitoki Esso, ministre d’Etat en charge des affaires présidentielles du Togo, de Reckya Madougou, ancien garde des sceaux et ministre de la Justice du Bénin, des ministres  ivoiriens de l’intérieur Hamed Bakayoko et des affaires étrangères Mabri Toikeuse,  puis des présidents ivoiriens et togolais.

Ce début de réconciliation  a cédé place au  rendez-vous médiatisé du 18 avril 2016 où les ‘‘ennemis d’hier’’ ont devant la presse ivoirienne signé le calumet de la paix. « Il y avait cette complicité entre mon frère Patrice et moi », avait lancé l’homme de Tchaourou.

Fidèle à ce pacte de non agression, Boni Yayi a adressé un message pacifique à son frère ce samedi 10 février. Présent au congrès des FcBe, l’ancien président de la République  pourtant habitude aux invectives, n’est pas tombé dans les attaques. Pour sa première déclaration officielle depuis son départ de la marina, ‘‘Yinwè’’ s’est voulu être l’apôtre d’un discours rassembleur et pacifique, surtout à l’endroit du magnat du coton.

« Patrice talon, c’est mon frère,  c’est mon ami, Je voudrais demander à mon frère d’écouter le peuple », a martelé Boni Yayi.

C’est donc une évidence, les querelles entre les deux hommes sont voilées pour rester en phase avec l’adage qui dit que « les loups ne se mangent pas entre eux ».

Pendant que la farce a lieu, les klébés comme Rachidi Gbadamassi, Barthélémy Kassa, Frédéric Béhanzin, d’une part  seront obligés de ravaler leur vomissure pour éviter de se faire broyés.

C’est aussi ça la politique !

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