Sortie médiatique du parti RE: Déclaration pimentée contre le chef de l’Etat, le Parlement, la Cour constitutionnelle

Face aux hommes des médias ce mercredi 26 septembre 2018 à Cotonou, le parti Restaurer l’Espoir (RE) a repris une de ses vieilles habitudes pour assommer le régime de la ‘‘Rupture’’. Dans un discours très acerbe et pimenté lu par son secrétaire général, Guy Dossou Mitokpè, le Bureau exécutif national du parti a dénoncé la gouvernance économique, politique et sociale de l’actuel locataire de la marina, avec la complicité du Parlement et de la Cour constitutionnelle.

 Manassé AGBOSSAGA

Le ton était ferme. Les mots durs pour dénoncer les maux du Bénin sous l’actuel régime. Le point de presse du parti Restaurer l’Espoir a livré un met pimenté. Et le premier mis en cause du discours pimenté du parti Restaurer l’Espoir n’est rien d’autre que l’actuel locataire de la marina. Se prononçant sur l’état de la démocratie, le parti, par la voix du député Mitokpè accuse le leader de la Rupture. Pour le Ben RE, le « Bénin sous excès d’un leadership pervers, corrupteur de l’administration, déstabilisateur de l’économie, sombre le jour au jour ». Le parti RE dit d’ailleurs noter la « démolition de l’état de droit, la remise en cause des acquis de la conférence nationale, la prédation des libertés et la politique de rage taxatoire visant la ruine du pouvoir d’achat et à l’aggravation de la paupérisation ». Pire le dangereux diagnostic du Ben RE ajoute que la « complexification de la corruption institutionnelle pousse à grands pas le Bénin vers un Etat à carrosserie démocratique, mais à moteur de type dictatorial, un régime obnubilé par la loi de l’argent, un leadership sans foi ni loi». Le réquisitoire ne s’arrête pas là.

Examinant les rapports de forces sur l’échiquier politique national, Candide Azannaï et les siens notent l’affaiblissement de l’élite patronale, la ruine de l’intérêt général, l’amenuisement en peau de chagrin de l’opposition. Une transition pour incriminer l’Assemblée nationale. Pour le parti RE, « les copinages incestueux de la mafia législative et de la mafia de l’exécutif ont pris en otage le parlement de la Nation ».

Selon Guy Mitopkè, cette union diabolique décrédibilise ainsi les productions de l’actuelle législature dont la loi portant code pénal, la loi sur l’embauche, la loi sur le code électoral ,… Et comme pour assommer Adrien Houngbédji, le Ben RE martèle « les incongruités législatives battent le record des lois votées à la pelle ».

Après Patrice Talon, et le Parlement, le parti RE s’attaque ensuite à la Cour constitutionnelle. Rappelant que les décisions de la cour constitutionnelle ne sont susceptibles d’aucuns recours, le Ben RE trouve dangereux la remise en cause des décisions par l’actuelle mandature. « Les acrobaties honteuses de la remise en cause des décisions de la Cour constitutionnelle par son actuel dispositif humain indiquent à suffisance sur les menaces qui pèsent sur l’indépendance des institutions, sur l’équilibre interinstitutionnel, sur l’adéquation entre l’esprit et la lettre de notre démocratie », déplore le Ben RE.

Condamnations

Face à ce tableau sombre et noir, Azannaï et sa troupe condamnent la « politique de saccage des acquis du renouveau démocratique et de l’état de droit », mettent « en garde le président contre la perversion de l’état et la corruption institutionnelle », condamnent « les décisions de remise en cause des décisions constitutionnelles prises par des hommes dit de Monsieur Patrice Talon et qui ont pris d’assaut de manière monocolore la cour constitutionnelle » , condamnent les « lois liberticides et attentatoires à la démocratie moderne », exigent « l’arrêt de la main mise sur les secteurs vitaux de la richesse nationale par un groupuscule d’affairiste ».

S’organiser

Pour le parti RE, ces dérives appellent à une organisation.

« Le plus grand combat politique face aux dérives du pouvoir actuel est de s’organiser contre l’érection honteuse d’un Etat mafieux assis sur un désert de leadership rationnel et qui honteusement projette le Bénin dans le chaos », lance Guy Mitokpè. Il ajoute que la mission du parti, précédemment membre de la mouvance présidentielle est « de contribuer aux côtés des forces politiques et des personnalités qui partagent les mêmes valeurs, les mêmes idées et les mêmes lignes de pensées à porter la libération, démocratique de notre pays comme une urgence patriotique ».

Dans ce sens, le parti RE propose la mise en place d’une « plateforme politique de reconquête de l’état de droit et de rétablissement de la démocratie , de la protection des droits sociaux, économiques et politiques, de la cohésion nationale et de la paix ».

Le parti invite alors ses militants à quadriller le terrain et annonce la tenue d’un congrès extraordinaire courant la deuxième quinzaine du mois d’octobre.

Ce rendez-vous officialisera la nouvelle noce politique  de l’ancien ministre de la défense de ‘‘Agbonnon’’.

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