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Eradication de la vindicte populaire : Amnesty International Bénin décroche le soutien des leaders religieux et traditionnels

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Amnesty International Bénin peut compter sur le soutien des leaders religieux et traditionnels dans son combat contre la vindicte populaire. Les leaders religieux et traditionnels ont dans une déclaration commune tenue ce mercredi 10 octobre 2018 à l’Institut français réaffirmé leur engagement à la préservation de la vie humaine. C’était en présence des responsables d’Amnesty International Bénin, du représentant de l’Ambassadeur de France au Bénin, du représentant du président de la Cour constitutionnelle, et d’un parterre d’invités.

Manassé AGBOSSAGA

Amnesty international Bénin obtient le soutien des leaders religieux et traditionnels pour pousser hors des frontières béninoises le phénomène de la vindicte populaire. Dans le cadre de la célébration de la journée mondiale contre la peine de mort, ce mercredi 10 octobre, Amnesty International Bénin a, avec les soutiens de l’Ambassade de France, la communauté Sant ‘Egido et l’action Chrétienne pour l’abolition de la torture,  organisé une table ronde autour du thème « vindicte populaire » en République du Bénin.

Pour débattre de cette thématique et aborder les différents contours de ce phénomène qui résiste au temps, deux panels, avec d’une part, Dah Gbèdiga, le Prêtre Justin Bocovo, le représentant de l’église méthodiste du Bénin, le représentant de Social Watch, …, d’autre part, Eric Houéssou de l’Association Béninoise de droit constitutionnel, Judith Adédédji, de l’Agence pénitencier du Bénin, Pierre Paul Dagba, de la Direction de la sécurité publique, … ont été constitués.

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Face à eux, une assistance assidue et conquise à la cause des droits humains. Au bout de plusieurs heures d’échanges entre les participants et panélistes dans une ambiance détendue et conviviale, les leaders religieux et traditionnels décident de se joindre au combat d’Amnesty International Bénin.

Dans une déclaration commune lue par l’Imam Moutawakil Boukari, ils réaffirment leur « croyance en la sacralité de la vie humaine ».

Mieux, les leaders religieux et traditionnels, mais également les organisations de la société civile s’engagent à « poursuivre l’éducation à la préservation de la vie humaine », et à « continuer la sensibilisation des populations sur la sacralité de la vie humaine conformément aux saintes écritures».

Appel aux pouvoirs publics et politiques

Conscient que ce combat a besoin de l’appui des pouvoirs politiques et publics, les leaders religieux n’ont pas manqué de faire des recommandations à ces derniers. Ils ont invité les  décideurs publics à :  « poursuivre les efforts de garantie et de protection du droit à la vie conformément aux engagements internationaux régulièrement ratifiés par l’Etat béninois », « impliquer les leaders religieux et traditionnels dans la lutte contre la vindicte populaire », « renforcer l’éducation aux droits humains à l’école et au sein de la famille », « rétablir le respect de l’état de droit », « redorer le blason de l’appareil judiciaire », « mettre les moyens à disposition de la police républicaine », « mettre en œuvre les décisions du relevé du Conseil des Ministres du 29 juin 2016 », « renforcer la crédibilité de la justice », « poursuivre et appréhender les auteurs, les co-auteurs et les complices d’actes de vindicte populaire, « crédibiliser le milieu carcéral et renforcer la réinsertion sociale des détenus afin de prévenir des cas de récidives », à « doter le Bénin d’une loi qui criminalise la vindicte populaire ».

En attendant que le gouvernement de Patrice Talon ne réagisse à ces recommandations, Fidèle Kikan,  Emmanuel Adjanon, et tous les autres membres de la section béninoise d’Amnesty International peuvent se targuer d’avoir mis à profit la 16è édition de la Journée mondiale de la peine de mort.

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