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Rejet du dossier du parti RE : Candide Azannaï s’offusque, clarifie et dézingue Sacca Lafia

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Le ministre de l’Intérieur Sacca Lafia vient de rendre public la liste des partis politiques non conformes à la loi. Le parti Restaurer l’Espoir (RE) se retrouve dans cette situation. Mais,  Candide Azannaï a, à l’occasion d’une sortie médiatique tenue  au siège du parti ce jeudi 21 février, démonté les arguments du ministre Sacca Lafia, le critiquant violemment au passage.

Manassé AGBOSSAGA

Candide
Azannaï est en courroux contre Sacca
Lafia. Le rejet du dossier du parti Restaurer l’Espoir par le ministre de
l’Intérieur en est la principale raison. Et Candide Azannaï l’a fait savoir à l’occasion d’une sortie médiatique dans la
soirée du jeudi 21 février dernier, en présence des militantes et militants du
parti.

Dans
un long exposé en français et en fon, mais très structuré, Candide Azannaï a démonté les arguments avancés par
le ministre Lafia pour déclarer non conforme à la loi le parti Restaurer
l’Espoir.

L’article 56 conforte RE

Candide Azannaï

Il
a d’abord rappelé que la charte des partis politiques promulguée en septembre
2018 comporte deux régimes. Candide Azannaï
a indiqué que le régime général du titre 2, chapitre  1 comportant l’article 11 à l’article 27
regorge assez de difficultés pour les partis politiques. Le président du parti
Restaurer l’Espoir  a ajouté que tous les
partis mis sur les fonts baptismaux au lendemain de la promulgation de loi sur
la charte des partis politiques et qui ne n’arrivent  pas à franchir l’article 24 ne peuvent
exister juridiquement.

Et
selon Candide Azannaï,  face à la contrainte du temps, les deux blocs
de Talon n’ont pu franchir l’étape de l’article 24.

« Les
deux partis politiques de Patrice Talon, le Bloc républicain et l’union
progressiste ont échoué aux portes de l’article 24 », a t-il martelé.

Pour
lui, ces deux partis déclarés conformes par Sacca Lafia n’existent donc
juridiquement.  Candide Azannaï rappelle,  à cet effet , que le certificat de conformité
inventé par la Cour constitutionnelle est donc une tricherie.

Après
ce volet, il  a mis l’accent sur  le deuxième régime,  le titre 7, 
article  56,57, 58. Candide Azannaï
précisé que le titre 7 est 
relatif aux dispositions transitoires, diverses et finales.

Candide Azannaî a fait savoir que l’article 56 de ce titre souligne que les partis dûment enregistrés à la promulgation de la présente loi continuent d’exister, même si ces derniers disposent  d’un délai de six mois pour se conformer à la nouvelle charte.

Candide
Azannaï rappelle alors que le parti
Restaurer l’Espoir qui a vu le jour en 2006,  continue d’exister. Donc, l’article 56
conforte le parti Restaurer l’Espoir. Preuve à l’appui, il a présenté  les différentes pièces attestant de
l’existence légale et juridique du parti (déclaration administrative, en date
du 25 août 2006, liste des membres fondateurs provenant des départements,
récépissé définitif qui confirme que le parti est durement enregistré).

Toutefois,
Candide Azannaï a fait savoir que le
parti Restaurer l’Espoir a affiché sa volonté de se conformer à la loi dans le
délai des six mois, soit jusqu’en mars. Il indique,  à cet effet, que le parti a déposé son dossier
de conformité le 14 décembre 2018 au ministère de l’Intérieur.

Candide
Azannaï a confié que le ministre de
l’Intérieur a par la suite  fait une
observation, qui selon lui, ressemble à un guet-apens.

« La
première observation cachait un piège. On nous fait des observations sur les
dossiers des membres fondateurs, mais on ne nous fait aucune observation sur
les statuts,  règlements intérieur et les
autres pièces », révèle t-il.

Clarifications et tacles

Il
 indique que les membres du parti ont,  toutefois, pris acte de ces observations, et
ont  même écrit au ministre pour savoir
s’il s’agit de la seule observation ou d’autres sont en attente.

Sans
réponse à cette demande, Candide Azannaï  souligne qu’il a pris connaissance du rejet
du dossier de son parti.

Et
selon lui, les raisons mises en avant sont infondées et cachent une intention
d’exclure le parti Restaurer l’Espoir aux législatives.

De
son avis,  le ministre Sacca Lafia s’est
appuyé sur la présence de trois membres fondateurs  résidant respectivement à Banikoara, Péhunco
et Pobè. Selon les explications du ministre Azannaï, un de ses trois membres fondateurs serait née en 1999, et donc
mineur pour prendre part au congrès constitutif en 2006. Sur ce point, il fait
savoir  qu’il s’agit d’une comédie,  puisque le parti, qui dit-il est très
organisé et structuré, ne saurait faire appel à un enfant âgé de 7 ans pour
faire de lui,  un membre fondateur de
Restaurer l’Espoir. Puis de lancer « ces trois cités n’existent pas en
2006. Mais le 14 décembre 2018, ces personnes existent bel et bien et ont l’âge
requis ».

Le
président du parti Restaurer l’Espoir indique que le ministre s’est aussi appuyé
sur la différence entre les membres fondateurs de 2006 et ceux de 2018. Et là,
Candide Azannai n’a pas loupé Sacca Lafia. « Je me demande si Sacca Lafia
est docteur, vétérinaire », a-t-il déclaré remettant en cause les compétences
de « l’intellectuel » Sacca Lafia.

En
effet, Candide Azannaï souligne que
le collège des membres fondateurs de 2006 ne peut être le même que  celui de 2018, puisque l’ancienne charte
recommandait 10 membres fondateurs par département,  tandis que la nouvelle loi exige 15 membres
par commune. « La deuxième raison, elle est ridicule », lance t-il.

Candide
Azannaï menace d’ailleurs de
poursuivre le ministre de l’Intérieur. « Le ministre a fait usage du faux.
Nous allons le poursuivre pour usage de faux », a-t-il prévenu.

En
attendant cet acte, Candide Azannaï
martèle que le parti Restaurer l’Espoir est durement enregistré et dispose d’un
récépissé définitif publié dans le journal officiel  en, 2006. Il souligne,
 à cet effet,  que le ministre ne peut pas détruire un
récépissé sur une loi qui n’existe plus.

En cas de
non satisfaction, Candide Azannaï
menace d’utiliser tous les moyens, naturels comme surnaturels pour entrer dans
ses droits.

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