Quand l'anodin devient une information

Législatives 2019: L’Opposition dit non à la révision de la constitution et rappelle ses exigences

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Les partis de l’Opposition ont animé dans la soirée du jeudi 20 mars 2019 au siège des Forces cauris pour un Bénin émergent (FcBe)  un point de presse. A l’occasion, ils ont exprimé leur opposition à la révision de la constitution, comme solution pour sortir de l’impasse. Par le biais de Théophile Yarou,  ils ont alors  rappelé les exigences des forces de l’Opposition pour l’organisation des élections (législatives) ouvertes à tous les partis.Nous vous proposons l’intégralité de la déclaration.

Béninoises, béninois,

Chers compatriotes,

La crise électorale ouverte depuis le 1er
février 2019 par l’introduction frauduleuse du certificat de conformité dont le
dessin est d’exclure les partis de l’opposition des élections d’une part et
d’autre part de repêcher les partis du chef de l’Etat qui jusque-là
n’existaient dans aucun registre de l’Etat continue de défrayer la chronique.

Très tôt, le 19 février 2019, l’opposition dans une
lettre adressée au chef de l’Etat lui proposait de convoquer la classe
politique pour une recherche consensuelle de sortie de crise ;
malheureusement le chef de l’Etat n’a pas cru devoir écouter les cris d’alarme
de l’opposition et a choisi la voie de l’enfermement et du pourrissement de la
situation.

Le 06 mars 2019 le Chef de l’état a donné
l’impression de revenir sur la proposition de l’opposition faite depuis le 18
février 2019 en confiant la recherche de ce consensus au Président de
l’Assemblée nationale.

L’opposition tout en dénonçant le caractère biaisé de
la démarche du chef de l’Etat a jusque-là continué de prendre part aux
discussions tout en rappelant ses préalables et la démarche qui convient en
pareilles circonstances conformément au protocole additionnel de la CEDEAO sur
la bonne gouvernance et autres textes dont le Bénin est signataire.

Mais curieusement depuis quelques heures, circule sur
les réseaux sociaux un document  faisant
état d’un consensus retrouvé avec la classe politique et qui projette même la
révision de notre Constitution. Ce document qui serait le fruit des réflexions
d’un groupe de travail dont les travaux sont en cours ne constitue pas un
consensus retrouvé avec la classe politique et témoigne par la même occasion du
manque de sincérité des auteurs et commanditaires de telles manipulations.

Dans une correspondance adressée au chef de l’Etat ce
lundi 17 mars, l’opposition a rappelé au chef de l’Etat en quoi devrait
consister la recherche du consensus qu’il nous plait de repréciser
ici :

  • Concertation
    de l’ensemble de la classe politique sous la facilitation d’une personnalité
    indépendante
  • la
    traduction du consensus en actes législatifs par la saisine de l’Assemblée
    nationale pour la prise de nouvelles lois dans le strict respect du consensus
    préalablement obtenu.
  • La
    prise d’actes réglementaires pour la mise en œuvre.

Au regard de tout ce qui précède, l’Opposition
propose que :


la recherche du consensus soit élargie au-delà de l’Assemblée nationale
conformément au protocole additionnel de la CEDEAO dans un format de médiation
assurée par une personnalité neutre ;


le  Chef de l’Etat instruise son Ministre
de l’intérieur à l’effet de libérer les documents de formalisation et de mise
en conformité aux partis politiques dont les dossiers de déclaration de
constitution ont déjà été étudiés ;


le Directeur général des impôts soit instruit à l’effet de libérer
immédiatement les quitus fiscaux confisqués par ses services


les propos du genre de ceux tenus par le Ministre de la Justice Monsieur
Séverin QUENUM sur une station radio internationale qui contredit tant dans la
forme que dans le fond les déclarations du Chef de l’Etat du 06 mars 2019, le
mettant ainsi dans une posture de duplicité soit condamnés;


que des instructions claires soient données à la majorité parlementaire réunie
au sein du BMP, afin que la perception de double jeux qui est actuellement
projetée des déclarations du Chef de l’Etat du 06 mars 2019, cesse d’être des
obstacles préjudiciables à une sortie consensuelle et apaisée de cette crise et
de cette impasse électorale qui commencent à trop agacer l’ensemble des
béninois épris de paix et d’élections inclusives. Cette situation commence
également par désoler l’opinion nationale et internationale.


que le processus électoral soit suspendu pour témoigner de la bonne foi du Chef
de l’Etat  dans la recherche du consensus
prôné.

Enfin,
l’opposition dit haut et fort non à la révision de la Constitution agitée par
certains acteurs comme solution dans la crise et insiste sur la tenue à bonne
date et dans les délais constitutionnels des élections législatives.

Par ailleurs, les forces de l’opposition félicitent
une fois encore le peuple béninois pour sa mobilisation et l’attention portée
sur le dénouement de cette crise tout en lui promettant de continuer à porter
ses légitimes aspirations.

Vive les forces de l’opposition

Vive la démocratie

Vive le Bénin

Nous vous remercions

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