A l’occasion d’une sortie médiatique animée avec son collègue Me Paul Kato Atita, ce samedi 15 juin 2019 au Chant d’Oiseau de Cotonou, Me Renaud Agbodjo n’a pas loupé son aîné Me Macques Migan. Dans un langage direct, l’avocat de Boni Yayi a traité l’ancien Bâtonnier de « pyromane », par qui le malheur pourrait frapper à la porte du Bénin.
Manassé AGBOSSAGA
Ancien soutien du candidat Sébastien Ajavon lors de la présidentielle de 2016 et depuis peu allié du président Patrice Talon, Me Jacques Migan a fait les frais de la sortie médiatique des avocats de Boni Yayi. Sans porter de gang, son jeune collègue Me Renaud Agbodjo l’a critiqué ouvertement.
En effet, l’avocat de Boni Yayi a dénoncé le rôle joué par ce dernier dans la « séquestration » de son client depuis le 01 mai. « Vous avez entendu qu’un avocat, reconverti en homme politique, à demander sur les chaînes de télévision nationale, l’arrestation de monsieur Boni Yayi, parce que, pour lui, Boni Yayi était l’auteur de tous les soulèvements et de toute la crise politique au niveau du pays. Il est même revenu sur ses propos en tentant un rattrapage, mais qui est encore plus grossier, en disant que l’assignation à résidence de monsieur Boni Yayi permet d’éviter un trouble à l’ordre public. Je trouve, que c’est scandaleux… »,déplore t-il.
Me Renaud Agbodjo revient à la charge et cite de nom. « Je ne ferai pas de faux-fuyant, il s’agit de Monsieur Jacques Migan », précise t-il.
Pour lui, ce dernier a une grande part de responsabilité dans la situation déplorable que vit son client. Il accuse d’ailleurs Jacques Migan de « pyromane de la République».
« Bien qu’ancien bâtonnier et un confrère toujours en exercice, Me Jacques Migan, c’est illustrer de la mauvaise manière, et je pense que l’histoire de notre plus jeune démocratie retiendra son nom comme celui, par qui le malheur a frappé le Bénin. Je voudrais m’adresser à Monsieur Jaques Migan, qui a décidé de porter le costume de pyromane de la République », s’insurge Me Renaud Agbodjo.
Puis, il rappelle les principes élémentaires de droit à l’ancien Bâtonnier. « L’assignation à résidence et l’ordre public ne sont pas des concepts creux en droit, l’assignation à résidence ainsi que l’ordre public ne sont pas au-dessus de la présomption d’innocence.
Ce sont des concepts qui doivent toujours intégrer le respect des droits de l’homme, le respect de la présomption d’innocence, garanti par les conventions internationales, la constitution, », explique t-il.
Après ce rappel aux allures de cours de droit, Me Renaud Agbodjo interpelle Me Jacques Migan sur les conséquences de son comportement. « Je voudrais également lui dire, que ce n’est pas l’assassinat politique de Monsieur Boni Yayi qui va mettre fin à la crise post-électorale que nous vivons, bien au contraire, si Monsieur Boni Yayi passe de vie à trépas, de par la torture et de par la séquestration, les blessures au niveau de nos populations seront plus profondes, seront plus larges, il sera beaucoup plus difficile et on mettra des années à panser les plaies, mais les dégâts seront énormes et irréparables », prévient l’avocat de Boni Yayi.
Aura-t-on la réaction de Me Jacques Migan après les critiques de son jeune confrère ? Wait and See !