Dialogue politique : La réponse de Talon aux fermes conditions des FcBe

Présent à la rencontre de concertation le lundi dernier au palais de la marina, les deux délégués du parti Forces cauris pour un Bénin émergent (FcBe) ont rappelé au chef de l’Etat, les conditions non négociables des « cauris » pour un dialogue politique inclusif et fructueux. Et à en croire le point fait par l’honorable Nourénou Atchadé, ce mardi 16 juillet 2019, Patrice Talon n’a pas manqué de donner son avis sur certaines de ces conditions.

En effet, selon les informations du porte-parole des FcBe, l’actuel locataire de la marina a réagi aux exigences relatives à la libération des détenus politiques et au retour des exilés politiques.

« Le  président de la République a estimé qu’il n’y a pas de prisonnier politique au Bénin, et que ce sont des personnes qui ont commis des délits…Et qu’il n’y a pas également d’exilé politique et que parfois,  ce sont des personnes qui ont reçu des convocations et qui sont partis », a révélé Nourénou Atchadé. Toutefois, il a confié que les deux délégués ont martelé au chef de l’Etat que le retour de tous les fils et filles du Bénin contraints à l’exil, la libération des prisonniers politiques,  la remise à leurs familles respectives des corps des compatriotes abattus et emportés par l’armée, et la reprise des élections sont des conditions préalables à remplir pour la réussite du dialogue politique.

« LES PREREQUIS D’UN DIALOGUE INCLUSIF ET FRUCTUEUX DU PARTI FCBE

Excellence Monsieur le Président de la République,
Dans votre adresse à la nation en date du 20 mai de cette année, vous disiez ceci :
« Conscient que nul ne devra manquer au chantier de construction de notre pays, j’inviterai très prochainement la classe politique pour des échanges directs, francs et constructifs au profit de notre bien commun, le Bénin. »
Excellence Monsieur le Président de la République,
Pour un tel dialogue, le parti FCBE estime que certaines conditions devraient être préalablement remplies :
a. Le retour de tous les fils et de toutes les filles du Bénin contraints à l’exil depuis votre arrivée au pouvoir et la mise en liberté des prisonniers politiques, afin qu’ils retrouvent leurs familles respectives et qu’ils participent à l’œuvre de construction du pays ;
b. La remise à leurs familles respectives des corps des compatriotes abattus et emportés par l’armée lors des événements pré et post électoraux.
Monsieur le Président de la République,
Comme vous-même l’avez clamé, le 06 mars 2019, au cours d’une rencontre avec les partis politiques, vous voudriez des élections législatives consensuelles, »des élections qui soient de même nature, de même qualité, de même convivialité que ce qu’on a connu jusque-là », certainement tel que celles auxquelles le peuple béninois était habitué depuis l’avènement du renouveau démocratique.
Les élections du 28 avril 2019 sont loin de répondre à ces exigences. Pire, elles ont été soldées par u taux d’abstention jamais connu dans notre pays depuis près de trois décennies. Ceci est l’expression du rejet par le peuple d’une élection exclusive.
C’est donc la raison pour laquelle, en sus de nos deux points précédents, nous demandons l’organisation d’une élection législative inclusive, transparente pour la désignation par le peuple souverain, des hommes et femmes devant composer la 8ème législature de notre Assemblée Nationale. Car après tout, un député est un représentant du peuple et non le contraire.
Enfin, le parti FCBE est préoccupé par la situation que vit aujourd’hui le Dr Boni YAYI, qui a présidé aux destinées de notre pays, dix années durant. Il subit des persécutions avec sa famille, ses parents, ses proches collaborateurs qui sont, soit en prison, en exil ou dans la clandestinité. Notre peuple s’en préoccupe également lorsqu’on sait que la cause première de cette crise est le processus électoral non inclusif et non ses conséquences. Il ne peut donc pas être tenu pour responsable de ses événements pour lesquels il paie chèrement pour sa vie. Il en est de même de la population dont certaines personnes ont perdu la vie, d’autres en détention, en clandestinité ou en exil.
En conclusion, le parti FCBE souhaite encore aujourd’hui plus qu’hier, la tenue d’un dialogue national pour réconcilier le peuple béninois avec lui-même.
Merci pour votre attention. »

Manassé AGBOSSAGA

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