Remaniement ministériel: Patrice Talon confesse deux péchés
Le président de la République a opéré ce jeudi 05 septembre 2019 son deuxième remaniement ministériel. Et si dans l’ensemble, Patrice Talon a gardé une constance avec la présence de bons nombres de ministres à leurs postes, il a toutefois avoué deux péchés, notamment sur les cas Hervé Hehomey, et Oswald Homéky.
Manassé AGBOSSAGA
Patrice Talon a, à nouveau, retouché son staff. Le président de la République a opéré ce jeudi 05 septembre son deuxième remaniement. Dans l’ensemble, Patrice Talon a opté pour la constance avec la présence de 20 ministres au gouvernement. Toutefois, Patrice Talon confirme à travers ce deuxième remaniement ses mauvais castings, ses décisions précipitées, ou pas trop réfléchies.
Parlant de mauvais casting, le cas du ministère de la Culture et du tourisme est édifiant. En effet, le chef de l’Etat vient de prendre deux grandes décisions à ce niveau. Lors de son premier remaniement, le chantre du Nouveau départ avait, dans un premier temps, pris la décision de fusionner ce département au sport et à la jeunesse. Puis, Patrice Talon a fait le choix de confier le volumineux ministère de la culture, du tourisme et des sports à son jeune ministre Oswald Homéky.
Mais, comme s’il venait de reconnaître que son choix ne s’est pas avéré payant, il a finalement fait volte-face à travers ce deuxième remaniement. Il décide alors de détacher le ministère de la culture au sport. Mieux, Patrice Talon libère Oswald Homéky des charges de ce département ministériel. Pas besoin d’être doté des capacités des génies de Za-kpota pour comprendre que le président de la République a compris que le jeune ministre n’a pas comblé les attentes. Le ministère de la culture, du tourisme et des sports s’est donc montré lourd pour le ministre Homéky. Cela a pris son temps, mais Patrice Talon a fini par reconnaître que ce fut une erreur d’associer le sport à la culture, comme l’avait d’ailleurs fait son prédécesseur lors de la composition de son premier gouvernement.
Ensuite, il y a le cas Hervé Hèhomey. Patrice Talon vient de rappeler son premier ministre des transports, qu’il avait sorti du gouvernement en septembre 2017. Généralement un ministre est débarqué de son poste pour fautes lourdes. Sur cette base, le retour de Hervé Hèhomey relance les raisons de son limogeage. Avait t-il été limogé pour des raisons objectives. Avait t-il limogé pour des raisons liées à ses fonctions de ministre des Infrastructures ? Pourquoi le ramener dans le même ministère ?
En faisant appel à Hervé Hehomey après avoir essayé Cyr Koty et Alasane Séydou, mais aussi et surtout après avoir fait de Hervé Hèhomey son conseiller technique au transport, le chef de l’Etat donne des raisons de douter sur la sincérité, la pertinence et l’objectivité des considérations qui ont précipités le départ du natif « d’agonli » du navire du Nouveau départ.
Au-delà des considérations politiques, Patrice Talon laisse croire qu’il avait à l’époque sans doute pris une décision précipitée, ou qu’il n’avait pas étudié tous les contours avant de limoger Hervé Hèhomey. C’est sans doute le second péché confessé par Talon à travers ce remaniement.