Trois mois jour pour jour après son assassinat pendant sa garde-à-vue au commissariat de Manta: Pas d’avancée, retour sur la vie de Fidèle Combétti

Exactement trois mois que Fidèle Combétti quittait ce monde suite à son assassinat dans la chambre des policiers  pendant sa garde-à-vue au Commissariat de Manta, commune de Bounkoumbé, dans la nuit du 07 au 08 septembre 2019. Trois mois après  ce crime crapuleux  impuni et dont la famille de  la victime n’a toujours pas encore fait son deuil, Kpakpato Médias retrace la vie de Fidèle Combétti.

Manassé AGBOSSAGA

L’assassinat de Fidèle Combétti dans la nuit du 07 au 08 septembre 2019  pendant sa garde-à-vue a semé tristesse,  colère et désolation au près de sa famille et de nombreux béninois. Toutefois, cet assassinat a semblé réjouir ses détracteurs qui l’ont traité  de tous les noms d’oiseau. Mais  qui était cet homme assassiné dans la nuit du 07 au 08 septembre 2019 dans la chambre des policiers pendant sa garde-à-vue au commissariat de Manta, et dont le corps est toujours à la morgue pendant que les  présumés criminels circulent comme de l’air libre, trois mois après.

Une vie de famille accomplie

Feu Fidèle Combétti

Né en 1979, Feu Fidèle Combétti était père de 13 enfants (différentes mères) et grand père de trois garçons et une fille. En outre, il était l’aîné d’une famille de huit enfants. Des frères et sœurs, mais aussi et surtout des parents qu’il ne reverra plus jamais, suite à son assassinat. Le père et la mère de Fidèle Combétti continuent d’ailleurs de pleurer un fils aîné exemplaire, qui a su renoncer à ses intérêts pour propulser ses frères et sœurs.

« Sacrifice, Ciment »

S’il est vrai que Fidèle Combétti n’était pas un Saint, puisqu’étant humain, il avait toutefois des qualités hors du commun. Par exemple, il était un grand frère doté d’un grand esprit du sacrifice, capable de renoncer à ses intérêts pour satisfaire ceux des autres. «  Il a quitté les bancs après le Cep pour garder la maison et les traditions afin de permettre à ses frères de continuer les études, mais aussi afin de tenir compagnie à la grande mère au village qui était à l’époque vivante et seule au village », raconte son jeune frère Lucien Combétti.

Pour  un autre membre de la famille, Fidèle Combétti était celui là qui consolidait la famille. «Fidèle était le ciment de la famille,  toujours prêt à tout pour ses frères et la famille et le clan de Koubetiégou. Il était une source de joie à chaque rencontre », reconnait ce dernier.

Un vrai combattant

Fidèle Combétti se symbolisait également par l’esprit de combativité. Un battant qui après avoir abandonné les études s’est essayé au métier de chauffeur. Avec son diplôme de chauffeur en main, il fera d’ailleurs le tour de Cotonou, de Tanguiéta et du grand Nigéria, en qualité de  conducteur de Taxi.  Le temps pour lui de nourrir une autre passion.

Tenté par l’entreprenariat,  il se lance plus tard dans la savonnerie.  Il deviendra rapidement propriétaire d’une savonnerie artisanale. A Manta, Fidèle Combétti sera très tôt surnommé « savon kounti manta », qui signifie « savon rentre à Manta ».

Fidèle Combétti, c’était donc tout sauf un oisif, un fainéant  qui vivait à la charge des autres, ou qui s’adonnait à des activités illégales pour subvenir à ses besoins et  ceux de sa famille. Ce n’est donc pas pour rien que Fidèle Combétti n’avait jamais eu de démêlé avec la justice. Son casier judiciaire était vierge, comme la vierge Marie, nous confirme, son jeune frère Lucien Combétti.

Et si c’était le contraire, cela aurait été un péché pour l’Otammari, qu’il est, nous confie un autre de ses frères.

Un peu teinté USL

Sur le terrain politique, Fidèle Combétti affichait son soutien à l’Union sociale libérale de Sébastien Ajavon. Du moins, à travers son jeune frère, Ferdinand Combétti, membre du parti, candidat tête de lice aux législatives de 2011 sous la bannière de l’IPD, puis en 2015 sous l’aile de l’AND dans la 3ème circonscription électorale.

 « Il soutenait mes choix politiques ou que je sois. Et je suis USL », indique Ferdinand Combétti qui n’a pu se présenter aux dernières législatives, suite à l’exclusion des partis de l’opposition.

Et si son jeune frère ne dit pas officiellement que son frère a été assassiné  pour sa couleur politique, il confirme que son frère a été victime de sa grande foi en  l’indépendance de la justice de son pays. « Il est mort pour la justice dans son pays. Il croyait à la justice de son pays, c’est pour cette raison qu’il a fait appel à la police et s’y est rendu », souligne t-il.

Désormais, les béninois auront-ils confiance en leur justice ? La question reste posée.

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