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Iran, Covid-19 : « Environ 20 % de la population totale de notre pays a contracté ce virus »

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Minou Mohraz, membre duCentre national de lutte contre le coronavirus (CNLC), a déclaré aujourd’hui au site KhabarFori : « Actuellement, environ 20 % de la population totale de notre pays a contracté ce virus, et selon l’Organisation mondiale de la santé, au moins 40 à 70 % de la population attrapera cette maladie. » 

Selon l’agence IRNA du 30 mai, le président de la faculté des sciences médicales de Kermânchâh a déclaré : « à présent nous sommes confrontés à une augmentation du nombre de patients, d’hospitalisations et malheureusement de décès. Il est prévu que d’ici à la mi-septembre, 47,5% de l’ensemble du pays auront été infectés par le coronavirus. »

AlirezaZali, le chef du CNLC à Téhéran, a déclaré le 5 June à l’agence de presse Daneshjou : « Il est certain qu’une nouvelle vague de coronavirus est en train de se former à Téhéran. Ces dernières 24 heures, le nombre de patients hospitalisés a augmenté de 10,1 %. »

Hier, l’agence Tasnim, a fait état d’une augmentation de 200 % du nombre de patients sur l’île de Qeshm.

En Azerbaïdjan occidental, l’agence Mehr a cité le président de la faculté des sciences médicales qui a déclaré le 5 juin : « patients qui arrivaient étaient dans un état pire que ceux du premier pic ; davantage de personnes avaient besoin de services de soins intensifs. »

Pourquoi le régime des mollahs ne prend-il pas des mesures sérieuses pour combattre le Coronavirus ? Pourquoi a-t-il annulé le confinement partiel qui a été mis en place pour quelques jours ? Pourquoi le Président, avec le soutien du Guide Suprême, a soudainement ordonné que tous retournent au travail alors que cela est susceptible de provoquer une hausse soudaine de la propagation de la maladie ?

Maryam Radjavi, la dirigeante de la Résistance iranienne (CNRI), a réitéré le 29 mai : les frais de subsistance des travailleurs et des personnes démunies auraient pu être facilement pris en charge par les grandes institutions économiques et financières sous le contrôle de Khamenei et des gardiens de la révolution afin qu’ils n’aient pas besoin d’aller travailler pendant quelques mois et ne soient pas envoyés à l’abattoir du coronavirus.  

  Cela a lieu alors même que la Société Iranienne pour l’Immunologie et l’Allergie a publié une lettre ouverte avertissant le président Hassan Rohani contre cette approche d’immunité collective, signifiant que cela causera la propagation du COVID-19 dans les deux tiers de la population et mettra 2 millions de personnes en danger de mort. Suivant l’instruction de Rohani, le Guide Suprême a dit dans un commentaire que l’histoire du genre humain a enregistré à diverses occasions des morts massives de ce genre et que ceci n’est pas sans précédent. Cet effrayant commentaire avait, en effet, pour objectif de préparer la population à accepter un nombre élevé de morts, ce qui, à l’allure où vont les choses, devrait normalement arriver. 

L’histoire de quarante ans du régime iranien montre qu’à chaque fois que le régime se trouve dans une impasse, une tuerie massive de personnes est la seule porte de sortie. C’est le principe directeur de ce régime. Aujourd’hui, le régime se trouve dans une impasse fatale. Des soulèvements consécutifs de 2017 à janvier 2020 ont secoué le régime. Pendant les protestations de novembre, les forces répressives du régime ont ouvert le feu sur de jeunes gens non armés, tuant 1500 d’entre eux, ce qui a sévèrement sapé la position du régime à la fois sur le plan national qu’à l’international. 

L’armée des affamées s’est mis en branle pour s’insurger et renverser le régime. Est-ce que le régime iranien va pouvoir utiliser les innombrables morts dus au coronavirus pour répandre le désespoir et la passivité dans la société ? Ou bien, est-ce que chaque vie perdue va ronger le régime de l’intérieur et loin de le préserver, sonne le glas de la dictature ?

Par Hamid Enayat

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