Quand l'anodin devient une information

Un spécialiste en Géostratégie africaine : « IBK, le tort principal n’est pas celui d’avoir mal géré le Mali, mais d’avoir critiqué la France »

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Renversé par un coup d’Etat militaire, Ibrahim Boubakar Kéita (IBK)  n’est officiellement plus depuis ce mardi 18 août, le président malien. Mais, pour Jean Paul Pougala, spécialiste en Géostratégie africaine, l’ex-président malien paie ainsi ses vérités à la France, et non sa mauvaise gestion à la tête du pays. Nous vous proposons son développement.

L’ex président Malien Ibrahim Boubakar Kétita

« QUEL SYSTÈME DE DÉFENSE POUR L’AFRIQUE ?

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Pendant longtemps, on m’a pris pour un fou, un imposteur même, un escroc qui voulitt vendre ses formations chères, lorsque je repétais sans cesse que dans l’état actuel d’une Afrique dominée et continuellement sous pression de l’Occident, l’économie devait précéder la politique, et que l’économie sans industrie, c’était comme jouer au Casino. Et donc, que notre seule priorité devait être la création de richesse à travers l’industrie et non la formation d’un état dit de droit avec de belles institutions, mais que nous n’avons pas l’argent pour financer.

Parce que sans ressources, un pays colonisé n’aura jamais de Politique, de vraie Politique. On m’a donné l’exemple du Mali où la Démocratie aurait été en train de faire des miracles.

Après 20 ans de cette démocratie malienne de l’alternance, depuis hier 18/08/2020, on assiste au retour à la case départ : un coup d’état ! La démocratie vient d’accoucher d’un pangolin. On est retourné à la préhistoire du président Moussa Traoré dont les milliards de dollars cachés en Suisse n’ont toujours à ce jour, jamais pas été intégralement restitués au peuple malien.

Et le peuple ce matin est très content, manipulé pendant des mois par les médias mensonge de l’Occident, pour descendre dans la rue contre IBK dont le tort principal n’est pas celui d’avoir mal géré le Mali, mais d’avoir critiqué la France qui a décidé de diviser le Mali en 2 pays. Et puis c’est tout. En tout cas lisez ce que je disais en conclusion de cette Leçon de Géostratégie Africaine n° 45, il y a 8 ans, le 1er décembre 2012, après les 2 précédentes crises ivoirienne et lybienne.

Comme je disais il y a 8 ans, comme je le disais aux autorités de mon pays pour la crise au Nord avec Boko Haram et au Sud-ouest pour la crise dite anglophone, la meilleure défense du continent africain reste l’économie, une économie plus intelligente de la navigation à vue qui existe aujourd’hui. »

Jean-Paul Pougala, 19/08/2020

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