Quand l'anodin devient une information

Kpakpato Sans Payer : Assistance parlementaire aux sinistrés du Nord Bénin, Vlavonou fait le job de Talon

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Le président de l’Assemblée nationale était récemment  dans le Nord du Bénin. Ce déplacement de Louis Vlavonou s’inscrivait dans le cadre d’une  tournée d’assistance parlementaire  aux populations de  Malanville,   Karimama, Kandi touchées par la montée des eaux.

Cet acte très salutaire du président de l’Assemblée nationale couvre en réalité une incertaine indifférence du Gouvernement et de son chef. En réalité, Louis Vlavonou fait le travail de Talon à sa place. Les béninois ont élu Patrice Talon, pas Louis Vlavonou. C’est au chef de l’Etat d’apporter son soutien aux populations quand elles ont le plus besoin.

S’il est vrai que le gouvernement à travers l’Agence nationale pour la protection civile essaie bien que mal d’apporter son soutien aux plus de 6000 sinistrés frappés par la montée des eaux, il est aussi vrai que cela n’est pas suffisant.

Face à la mort d’une vingtaine de citoyens, et des milliers de sinistrés, le président de la République ne peut pas se contenter d’apporter assistance en utilisant les services de l’ANPC ou des ministères de l’Intérieur, de la Famille, c’est au premier citoyen de soutenir familles endeuillés.

C’est au chef de l’Etat de montrer sa compassion, sa solidarité, sa peine à l’endroit des victimes. C’est au chef de l’Etat de se déplacer sur les lieux pour se faire une meilleure idée de la situation.

Rester dans son joli palais de la marina rénové et envoyer des exécutants n’est pas suffisant.

Les propos du président de l’Assemblée nationale lors de son déplacement sont d’ailleurs édifiants. « Rester au Palais des Gouverneurs à Porto-Novo et apprécier sur la base des comptes-rendus la situation que traversent les populations des communes affectées par la montée des eaux des fleuves Niger et Okpara n’aurait pas été judicieux.  Se contenter d’envoyer des vivres et toutes autres formes de présents aux sinistrés n’aurait pas non plus été suffisant.  Il eût fallu aller à la rencontre des réalités du terrain pour que je comprenne l’urgence de la solidarité dont ont besoin les sinistrés desdites localités. De Parakou à Kandi en passant par Gogounou, les informations reçues et le constat fait par moi-même et les autres membres de la délégation parlementaires donnent froid dans le dos. Il y a lieu d’agir en urgence », expliquait louis Vlavonou.

Des exemples à suivre

Quand un drame d’une telle ampleur se produit, c’est au premier responsable du pays d’aller apporter le soutien moral aux victimes. Des présidents des pays les plus développés, ou moins développés l’ont prouvé.

A titre d’exemple, le président Français Emmanuel Macron n’a pas hésité à se déplacer dans le département de l’Aude, après des inondations qui ont causé la mort de 14 personnes.

Tout près de chez nous au Niger, le Nigérien Issifou Amadaou s’est déplacé en personne en août dernier pour apporter son soutien aux habitants de Niamey frappés par des inondations.

Le président du Niger lors d’un déplacement après des inondations

L’option d’être impopulaire ne peut donc justifier l’attitude du président de la République, car ce n’est pas la première fois qu’il se comporte ainsi.

Même si Talon n’est pas Macron, ou encore son homologue du Niger, il est aussi vrai que certaine situation appelle de la part d’un chef d’Etat à violer ses principes, à faire preuve  d’humanisme, de compassion, de solidarité.

  Et ça son  prédécesseur Boni Yayi savait si bien le faire. Et quand dans son humanisme légendaire, il  se rapprochera des victimes, de grâce qu’on n’y voit pas l’acte d’un ancien président compétiteur au point de l’inviter à se ressaisir.

Manassé AGBOSSAGA

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