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Joe Biden se dit en bonne voie de l’emporter, Trump revendique une « grande victoire »

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Le président Trump semble en bonne voie de maintenir dans le giron républicain les États de la Sun Belt traditionnellement républicains. Une victoire du démocrate Joe Biden dans ces États qu’il avait réussi à mettre en jeu aurait mis fin au suspense dès ce soir, avant même que les résultats dans la région du Midwest soient connus.Le candidat démocrate Joe Biden s’est adressé aux militants en compagnie de son épouse Jill Biden, à Philadelphie, le 4 novembre 2020.© ANGELA WEISS/AFP Le candidat démocrate Joe Biden s’est adressé aux militants en compagnie de son épouse Jill Biden, à Philadelphie, le 4 novembre 2020.

Prenant brièvement la parole tôt mercredi matin, l’ancien vice-président a d’ailleurs appelé à la patience, rappelant que les résultats n’avaient pas été annoncés dans plusieurs États, notamment dans trois États de la région des Grands Lacs, le Wisconsin, le Michigan et la Pennsylvannie. Il était déjà prévu que le dépouillement des votes postaux irait au lendemain, voire aux jours subséquents.

«Ce n’est pas à moi ou Donald Trump de décider qui gagne cette élection. C’est aux Américains de le faire.»

Tout juste après le discours de Joe Biden, Donald Trump a revendiqué «une grande victoire» sur Twitter.

Selon les projections des médias américains, il remportera l’Ohio, qui fait historiquement figure de baromètre, et l’Iowa.

Avec des résultats partiels, il mène en outre dans la majorité des États clés du Sud, dont la Floride, la Georgie, le Texas et la Caroline du Nord. Pour avoir une chance de rester au pouvoir, il a besoin de ces territoires acquis aux républicains depuis des décennies, mais que les démocrates avaient réussi à mettre en jeu cette année.

La lutte est cependant plus âprement disputée qu’il y a quatre ans dans des États traditionnellement républicains, mais en bout de ligne, cela risque d’être insuffisant. Une victoire de son rival démocrate aurait à toutes fins pratiques mis fin au suspense dès ce soir, avant même que les résultats dans la région du Midwest soient connus.

En Floride, quintessence de l’État pivot, l’avance républicaine semble attribuable à l’augmentation de ses appuis par rapport à 2016 au sein de la communauté hispanique de la région de Miami, particulièrement la communauté cubaine, qui s’est montrée sensible au message antisocialiste mis de l’avant par le président.

Joe Biden peut cependant compter sur d’autres États pour se tracer une voie vers la Maison-Blanche.

Il a pour sa part remporté facilement le New Hampshire et ses quatre grands électeurs. Le camp Trump croyait initialement être en mesure de remporter l’État, qui, en 2016, avait accordé à Hillary Clinton sa victoire la plus mince avec 0,4 point de pourcentage, mais les sondages montraient qu’il était hors de portée.

Il semble aussi en bonne position en Arizona, l’État du Sun Belt traditionnellement républicain le plus susceptible de devenir bleu. À l’exception de 1996, les républicains remportent cet État depuis 1952.

Dans le nord du pays, c’est plus partagé, mais l’avance de Donald Trump était prévisible à ce stade de la soirée, car plusieurs États commencent par le dépouillement des votes exprimés en personne. Les résultats liés au vote postal viendront plus tard, et le dépouillement pourrait s’étirer sur des jours.

Pour l’instant, Donald Trump mène en Iowa, au Wisconsin, au Michigan et en Pennsylvanie, et Joe Biden le devance au Minnesota et en Iowa.

Toujours selon les projections, le président conserve de son côté dans le giron républicain plusieurs États, comme la Caroline du Sud et l’Alabama. Donald Trump cumule ainsi 108 grands électeurs.

Les bureaux de vote sont maintenant fermés dans tous les États, à l’exception de l’Alaska.

L’impact du vote postal

Si la tendance se confirme dans les États du Sun Belt, la bataille se poursuivra dans la région du Midwest, où plusieurs États ont continueront à compter leurs votes postaux, particulièrement la Pennsylvanie voisine.

Ce n’est pas le suffrage populaire qui importe, car les électeurs ne votent pas directement pour le président, mais pour des intermédiaires, connus sous le nom de «grands électeurs». Ces derniers forment le «Collège électoral», composé de 538 grands électeurs répartis dans les États.

La question est donc de savoir comment les appuis pour les deux candidats seront distribués dans les 50 États au sein du Collège électoral. Car ce qui importe, c’est la course aux 270 grands électeurs, le seuil que doit franchir un candidat pour l’emporter.

Sauf exception, il suffit d’un seul vote dans un État pour faire basculer tous ses grands électeurs dans la colonne d’un candidat.

 Sophie-Hélène Lebeuf

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