Quand l'anodin devient une information

Bénin : De la “reconnaissance en paternité” : de la régression, du droit moderne au droit archaïque et censitaire…(Tribune)

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Il aurait été tout de même intéressant d’entendre des juristes et autres spécialistes du droit de l’enfant et de la famille nous éclairer sur la question!…

Je rongeais mes freins. Malheureusement, la politique politicienne semble avoir fini d’avoir raison, même de beaucoup d’esprits, alertes en temps ordinaire…

Pourtant, nous touchons là, non pas à un simple dispositif administratif et juridique, mais bel et bien à une dimension civilisationnelle.

Dans son évolution, le droit moderne – à l’instar de nos us et coutumes en Afrique – a fini par gommer toute différence entre l’enfant dit “légitime” et l’enfant dit “naturel” : ils ont tous les mêmes droits… La conséquence directe d’une telle reconnaissance, c’est que rien, ni aucun blocage, ni aucun artifice, ne peut s’opposer à l’établissement immédiat de l’acte de naissance du nouveau-né, dès la matérialité de sa venue au monde…

L’ONU et ses Organisations affiliées, spécialisées dans la protection et le droit de l’enfant, de la mère et de la femme, nous observent!

Par ailleurs, et c’est une vision de taille, la plupart de nos sociétés africaines ont toujours mis un point d’honneur à accueillir l’enfant qui naît dans les meilleures conditions de sérénité et de concorde possibles…

Ce disant, nous ne nions ni n’occultons rien des problèmes de tous ordres qui peuvent surgir çà et là…. Mais le droit, nos us et coutumes, offrent déjà aux adultes, mille et une dispositions pour régler leurs différends. Sans devoir toucher au droit intangible de l’enfant qui naît et à la fierté de la mère qui enfante…

En termes clairs et dans la sage vision des grandes instances et de nos doctes ancêtres, “le droit à l’acte de naissance sans condition” d’abord. Les éventuels problèmes seront abordés ensuite, entre adultes, et où de droit.

Il faut noter par ailleurs qu’il est toujours possible et si vraiment besoin, de disposer de façon à ce que l’enfant porte provisoirement le nom de la mère (conditions et précisions à définir éventuellement si ce n’est déjà fait). Quoi qu’il en soit, la déclaration de la mère doit toujours faire foi a priori. Et rien ne doit s’opposer, également a priori, à l’établissement de l’acte de naissance selon cette déclaration !

Obligation de produire la “reconnaissance en paternité” ou l'”acte de mariage”! C’est une régression, pholosophiquement et juridiquement. Et c’est une rigolade! De la diversion piteuse! Cela définit-il forcément le géniteur, le père biologique de l’enfant? Sauf à considérer que tous les enfants sont censés avant tout être des enfants adoptés (ce qui est très loin d’être une règle courante chez nous au Bénin et en Afrique, où un enfant est un enfant).

Partout dans le monde, le droit, la protection et le respect de l’enfant et de la mère évoluent. Et nous voilà au Bénin, retournés à un siècle ďobscurantisme et à un mercantilisme que notre pays n’a jamais connus!

Quelle mouche a donc bien pu piquer les porteurs de ce texte absurde et abscons, autant insultant pour la mère que pour l’enfant! Et pour la société de façon plus générale !

Tout se passe comme si dans leurs délires et leur mercantilisme, les tenants du pouvoir à Cotonou se fussent engagés honteusement mais fermement à laisser aux Béninois, une société cafouillée et cafouillante…

Tout sera forcément à refaire!

Hein, mon petit!

Par : Rogatien Frédéric Alapini

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