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Nouvel enlèvement d’écoliers au Nigeria: des dizaines d’enfants portés disparus

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Un grand nombre d’enfants ont été kidnappés par des hommes armés dans une école coranique dans le centre-nord du Nigeria, pays où les enlèvements de masse se multiplient, ont rapporté dimanche les autorités et des habitants. «Un nombre encore incertain d’élèves de l’école islamique Salihu Tanko ont été enlevés avec des passagers d’un bus» après l’attaque par des hommes armés de leur école, a fait savoir le gouvernement de l’Etat nigérian du Niger sur son compte Twitter.

«Les ravisseurs ont relâché onze enfants, qui étaient trop petits pour marcher», a indiqué le gouvernement, qui dénonce cet événement «malencontreux» et la hausse des kidnappings contre rançon à travers le centre et le nord du pays le plus peuplé d’Afrique. Un porte-parole de la police, Wasiu Abiodun, a dit que les assaillants sont arrivés à moto et qu’ils ont commencé à tirer tuant un habitant et blessant un autre, avant d’enlever les enfants.

Une salle de classe vide après le rapt d'écolières dans le nord-ouest du Nigéria. Dimanche, des dizaines d'enfants ont été enlevés par un groupe armé dans le centre du pays.
© Kola Sulaimon Une salle de classe vide après le rapt d’écolières dans le nord-ouest du Nigéria. Dimanche, des dizaines d’enfants ont été enlevés par un groupe armé dans le centre du pays.

L’école coranique Salihu Tanko enregistrait environ 200 enfants au moment de l’attaque mais plusieurs ont réussi à s’enfuir, a fait savoir l’un des dirigeants, qui souhaite garder l’anonymat pour sa sécurité. «Au début ils ont pris plus de cent élèves, mais après ils ont laissé ceux qu’ils considéraient trop petits, ceux entre 4 et 12 ans», a-t-il confié à l’AFP, ajoutant qu’il n’avait pas de chiffres précis du nombre d’enfants kidnappés. Dans un autre communiqué sur Twitter, le gouvernement a affirmé que le gouverneur Sani Bello a ordonné aux «agences chargées de la sécurité de ramener les enfants aussi vite que possible».



Ce nouveau kidnapping survient au lendemain de la libération de 14 étudiants dans l’Etat de Kaduna (nord), après 40 jours de détention. Cinq étudiants avaient été exécutés par leurs ravisseurs dans les jours qui ont suivi leur kidnapping pour faire pression sur les familles et contraindre le gouvernement à payer une rançon. Dans la presse locale, des familles ont assuré avoir du payer 180 millions de naira (357 000 euros) au total pour retrouver leurs enfants.

Ces bandes armées, dont les membres sont communément appelés «bandits» dans cette région, terrorisent les populations dans le centre-ouest et le nord-ouest du Nigeria, pillant des villages, volant le bétail et menant des enlèvements de masse contre rançon. Depuis plusieurs mois, ces bandits se livrent essentiellement à des kidnappings de masse visant les établissements scolaires : 730 enfants et adolescents ont déjà été enlevés depuis décembre 2020.

AFP/Libération

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