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Pensionnats autochtones au Canada : Trudeau appelle l’Eglise catholique à reconnaître sa «responsabilité»

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La découverte des restes de 215 enfants autochtones sur le site d’un ancien pensionnat à Kamloops, en Colombie-Britannique, continue de bouleverser le Canada.

Au total, quelque 150 000 enfants amérindiens, métis, et inuits ont été enrôlés de force par l’Église catholique dans 139 pensionnats au Canada où ils ont été coupés de leurs familles, de leur langue afin de pouvoir les mettre au pas de la culture dominante entre la fin du XIXe siècle et jusque dans les années 1990. En 2015, une commission nationale d’enquête dans le pays avait qualifié ce système de « génocide culturel. »

Quelque 150 000 enfants amérindiens, métis, et inuits ont été enrôlés de force par l’Église catholique dans 139 pensionnats au Canada entre la fin du XIXe siècle et jusque dans les années 1990. AFP/Cole Burston
© COLE BURSTON Quelque 150 000 enfants amérindiens, métis, et inuits ont été enrôlés de force par l’Église catholique dans 139 pensionnats au Canada entre la fin du XIXe siècle et jusque dans les années 1990. AFP/Cole Burston

Après la découverte des restes des enfants, le Premier ministre Justin Trudeau avait exprimé l’émotion de tout le pays. « L’héritage tragique des pensionnats est encore présent aujourd’hui et notre gouvernement va continuer d’être là pour soutenir, avec des actions concrètes, les survivants, leurs familles et leurs communautés partout au pays. »

Il avait annoncé que gouvernement allait financer la recherche et l’exhumation de restes sur d’autres sites d’anciens pensionnats et s’était dit favorable à un débat d’urgence à la Chambre des communes, répondant à l’appel lancé quelques heures plus tôt par Jagmeet Singh, le chef du Nouveau parti démocrate (NPD, gauche).

Appels de groupes autochtones à des excuses du pape

Justin Trudeau vient aussi de déplorer le refus du pape et de l’Église catholique de reconnaître leur « responsabilité » et leur « part de culpabilité » dans la gestion des pensionnats autochtones au Canada. Il a appelé les catholiques canadiens à parler avec leurs prêtres et évêques pour faire « passer le message qu’il est temps que l’Église catholique reconnaisse sa responsabilité, sa part de culpabilité et, surtout, qu’(elle) soit là pour qu’on connaisse la vérité. »

Les appels de groupes autochtones à des excuses du pape se sont multipliés ces derniers jours. Interrogé pour savoir pourquoi il ne faisait pas pression sur l’Église catholique pour notamment qu’elle rende publics des documents sur ces pensionnats, Justin Trudeau a rappelé qu’il était déjà intervenu sur cette question auprès du pape.

« Quand je suis allé au Vatican il y a quelques années, j’ai demandé directement au pape François d’être là pour aider les gens à guérir, pour reconnaître le rôle que l’Église catholique a eu dans cette tragédie », a-t-il expliqué. Mais le pape avait alors refusé de présenter des excuses personnelles au nom de l’Église catholique canadienne.

Justin Trudeau a ajouté que son gouvernement était prêt, au besoin, à prendre des « mesures plus fortes », y compris éventuellement juridiques, pour forcer l’Église à restituer des documents exigés par les familles des victimes.

Le Parisien

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