Quand l'anodin devient une information

Que veut dire le « Montjoie Saint-Denis ! » lancé par le gifleur présumé d’Emmanuel Macron ?

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« Montjoie Saint-Denis ! A bas la macronie ! » Ce sont les mots prononcés par l’homme soupçonné d’avoir giflé le président Emmanuel Macron, ce mardi 8 juin, à Tain-l’Hermitage, dans la Drôme. Cri d’armes des Capétiens, comme l’explique l’encyclopédie Universalis, « Monjoie Saint-Denis » est aussi une réplique culte de Godefroy de Montmirail dans « les Visiteurs ».

Référence aux collines qui délimitaient le territoire de Saint-Denis, oriflamme conservée dans l’abbaye ou manière d’invoquer saint Denis, le protecteur du royaume de France, l’origine historique de ce cri reste floue, rappelle le site actu.fr.

RTL précise que deux éléments sont invoqués dans ce cri : une « montjoie »,soit une bannière de guerre, et le saint patron et protecteur des rois de France, Denis de Paris. Pour les rois capétiens, ce cri de guerre permettait d’invoquer saint Denis et de bénéficier de sa protection pendant une bataille.

Une expression prisée des groupes royalistes

Aujourd’hui, cette expression est utilisé par certains militants de l’extrême droite française et en particulier des partisans royalistes. C’est ce qu’affirme un membre de la majorité, Roland Lescure, ainsi que le député LFI de Seine-Saint-Denis Eric Coquerel. Ce dernier rappelle : « C’est exactement sous ce slogan [de “Montjoie Saint-Denis”, NDLR] que j’ai été également agressé par des militants de l’Action française il y a quelques années, un groupuscule royaliste également. ».

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Le député « insoumis » Alexis Corbière a également appelé à « riposter tous ensemble contre [] la violence et les menaces d’extrême droite » qui « se répandent tous les jours ».

Deux hommes interpellés

Sur Twitter, Raphaël Grably, journaliste à BFMTV, fait aussi remarquer qu’une référence à « Montjoie Saint-Denis » se retrouve sur le groupe Facebook de Remy Daillet-Wiedemann, figure du mouvement complotiste et soupçonné d’avoir participé à l’organisation de l’enlèvement de Mia. « Evidemment, c’est un exemple du type de militants qui utilisent cette expression. Il ne s’agit pas d’avancer que l’entourage Rémy Daillet soit mêlé à cela », précise-t-il.

Après l’incident, deux hommes ont été interpellés par les autorités« L’homme qui a tenté de gifler le président et un autre individu sont actuellement entendus par la brigade de gendarmerie de Tain-L’Hermitage », a indiqué la préfecture. Des auditions qui devraient aider à élucider les motivations de ce cri, et du geste.« Intolérable », « inadmissible » : après la gifle, Macron reçoit le soutien de toute la classe politique.

L’OBs

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