Le Professeur Simon Narcisse Tomèty évoque les faiblesses du CAMES et plaide pour la reforme de l’institution (Tribune)

CAMES et l’eau du bain : pas d’amalgame

Je n’ai jamais plaidé pour la disparition du CAMES mais je dénonce son impuissance réformatrice et sa tendance à se transformer en un guichet automatique de distribution de faux grades académiques à des gens pompeusement appelés enseignants-chercheurs. Ce point de vue, je l’assume totalement car je n’écris pas en l’air.

Qu’on me dise l’impact du CAMES sur nos universités, la science, la technologie et le développement humain en Afrique. C’est de cela qu’il s’agit.

A mon âge, je n’ai plus rien à cirer avec des titres-gadgets. Nous ne pouvons pas nous taire sur la tricherie intellectuelle. Un grade se mérite et son méritant doit prouver la valeur de son grade non seulement sur les étudiants mais sur le développement humain.

Je répète encore avec force qu’une université n’est pas un couvent universel à vocation multiple. C’est un lieu de penseurs, de production de savoirs et d’innovations pour le développement humain. La souveraineté nationale est un concept vide de sens si son socle stratégique n’est pas la science et la technologie. J’interpelle le monde universitaire de bon droit.

Il faut réformer le CAMES et l’inculturer pour qu’il devienne un instrument d’accélération de la science et de la technologie en Afrique. C’est de cela qu’il s’agit et non de l’exotisme pathologique dans lequel vivotent nos universités béninoises en particulier.

J’entends beaucoup de commentaires sur le CAMES qui ne lui sont pas favorables. Vous avez des professeurs CAMESIENS qui ne savent pas utiliser l’ordinateur, d’autres n’ont aucun cours en ligne sur une plateforme… Que vaut l’impact du CAMES alors? Rien à mon sens.

J’ai eu le privilège de rencontrer le professeur V. Kiniffo dans les années 80 à Ouagadougou quand était il etait à la tête du CAMES, c’était encore la belle époque. J’honore ici sa mémoire.

Le CAMES est devenu une vieillerie décadente, une institution éclopée banalisée par les politiciens et à juste titre.

Je compare le CAMES à ce machin de grande chancellerie de l’ordre national qui distribue des grades aux non méritants dans les pays africains.

Il faut réformer le CAMES et chaque pays doit contribuer à sa résilience. C’est mon voeu le plus ardent. On est pas enseignant-chercheur pour soi mais pour servir son peuple et la communauté des humains.

Simon Narciise Tomèty

gilbert

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