Décès du journaliste Vincent Folly : Lire les hommages de Joël Aïvo, Expérience Tébé, Simon Tomèty, Serge Prince Agbodjan

Les réactions s’enchaînent après le décès du journaliste et promoteur du quotidien ‘‘La Nouvelle Tribune’’. Nous vous proposons les hommages de Joël Aïvo, Expérience Tébé, Simon Tomèty, Serge Prince Agbodjan.

« Vincent Foly, compagnon d’aventure

Le vendredi 03 septembre 2021, la voix de Vincent Foly s’est tue. Avec la disparition de Vincent, la démocratie béninoise a perdu un allié intrépide, et la liberté de presse, un de ses plus vaillants défenseurs.

L’emblématique patron de La Nouvelle Tribune restera un modèle pour moi. Un modèle de fidélité et de loyauté à ses convictions, un modèle de ténacité. Car malgré la tempête, Vincent n’a pas abandonné ses idées, il n’a pas traversé la voie et n’a, à aucun moment, trahi ses engagements. Au contraire, même privé de son journal et empêché de faire son métier, Vincent durcit le cuir et réussit à reprendre son journal. Il n’aura hélas pas l’occasion de le faire paraître à nouveau, mais le journal est, grâce à sa ténacité, désormais libre.

Vincent aimait passionnément le journalisme et, privilège rare, le journalisme l’aimait aussi.

Le 15 juillet dernier, Vincent Foly a tenu à être à mes côtés lors de ma première comparution devant la CRIET. Il était donc là. Entre deux suspensions d’audience, il était venu me glisser dans les oreilles des mots de réconfort, d’encouragement et d’assurance pour l’avenir. Je m’en souviendrai toujours.

Je salue la mémoire de l’ami et rends hommage au grand professionnel des médias dont le dévouement et l’esprit de sacrifice marqueront notre génération et celles à venir ».

Frédéric Joël AÏVO

 

« Je viens d’apprendre avec grande consternation la mort du journaliste émérite Vincent FOLY des suites du covid 19.

Triste nouvelle ! Le promoteur du journal Nouvelle Tribune fut proche de nous dans notre combat pour une meilleure justice sociale et la préservation des acquis démocratiques; lutte dans laquelle il en a payer le prix le plus cher à travers son journal.

Au nom du Mouvement Populaire de Libération (MPL) et en mon nom propre je voudrais présenter mes vives condoléances à sa famille et à toute la presse béninoise ».

Expérience Tébé

« Mon frère Vincent !

Il y a moins d’un mois, plus précisément le vendredi 6 août 2021 dernier, tu t’exprimais dans un quotidien de la place « Je suis très heureux de ce dénouement, couronnement du combat que nous menons depuis trois ans. Je suis encore sous le coup de l’émotion. Je remercie tous ceux qui nous ont soutenus dans cette bataille ».

Au téléphone dans cette journée de la nouvelle venant de la HAAC, tu m’as dit toute ta joie et nous avons échangé sur comment tu penses relancer ce journal dont la version papier a manqué.

C’est dans cette attente de la sortie de ce journal que je viens d’apprendre que tu viens de partir de ce monde sans pouvoir nous donner ce premier numéro après ce long moment.

Je reprends « Les marchands de gloire de Marcel PAGNO » pour te dire que « La première qualité d’un héros, c’est d’être mort et enterré ».

Tu es pour moi un héros et je te remercie pour cette leçon de vie.

Je retiens avec toi que les difficultés matérielles, les problèmes de ce monde ne peuvent amener un homme à changer de conviction.

Mon frère Vincent ! Tu vas beaucoup nous manquer ».

De Serge Jean-paul Prince Agbodjan

Juriste

« Et si Vincent Folly n’avait pas existé?

Tombé au champ d’honneur, les armes aux pieds, la tête haute et la plume en main, et c’était le GRAND VINCENT FOLLY, le digne fils de Grand-Popo qui est resté brave en respect de la patrie et d’un Bénin qu’il porte dans son coeur. Et je le sais!

Je porterai bientôt un témoignage sur mon frère et ami Vincent. Nos derniers échanges épistolaires remontaient au dimanche 08 août 2021.

Vincent Folly est un homme intellectuellement honnête et équilibré qui déteste la compromission dans un Bénin où l’hypocrisie est la règle d’or. Vincent est un homme de principe qui ne troque jamais le oui contre le non. Il a le sens de la pudeur et de la responsabilité historique.

Oui, je sais qu’il souffrait de vivre une presse béninoise de plus en plus traversée par le torrent de l’immoralité et assez tributaire de la corruption. Oui, je sais aussi qu’il n’admet pas que le journaliste devienne un mendiant des chapelles politiques.

Vincent souffrait de sa forte conscience professionnelle dans un corps de métier qui a perdu tout son prestige et devenu fragile et ridiculisé par les puissances d’argent et une justice à double vitesse. Heureusement, Vincent Folly a un cœur solide sinon, il aurait craqué comme une vitre brisée depuis. Je le sais aussi!

Vincent Folly pouvait manger à la table de tous les régimes politiques de ce pays. Il est resté un professionnel digne et exigeant. Il a choisi d’être du côté de son peuple et non là où il va salir son NOM pour une posture éphémère et un revenu trompeusement stable de petit prince menteur et de verbiage.

Je suis si fier de VINCENT que je me dois de lui dire un grand merci pour mission accomplie. Mon cher Vincent Folly, tu fais notre grande fierté. Que tes enfants soient fiers d’avoir eu un Papa comme toi ».

Simon Narcisse Tomèty

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