Quand l'anodin devient une information

Pension aux anciens députés : Boni Ouorou salue les propos de Talon, mais…

« Le discours est beau quant à son auteur celui-ci manque de légitimité » relativise le Politologue

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En pleine crise économique,  Louis Vlavonou et ses collègues veulent s’offrir une retraite dorée à travers la proposition de loi portant octroi d’une pension et autres avantages aux anciens députés et présidents d’institution.  

Mais    depuis ce mardi 26 avril, le président de la République a,  pour sa part,  désapprouvé cette proposition de loi, rappelant que la « fonction politique n’est pas un métier » et « qu’il  y a des choses qui sont plus urgentes » dans la République.

«… Le Gouvernement n’a pas envoyé un projet de loi  au Parlement pour fixer une pension pour les députés… je ne suis pas favorable à ça… s’ils ont pris l’initiative de cette loi, le gouvernement aura à se prononcer. S’ils ont les moyens de le faire, tant mieux. Mais s’il faut compter sur les moyens de nous tous, là nous aurons à nous prononcer. Et devant le Parlement, nous dirons qu’on n’a pas ces moyens-là, il y a des choses qui sont plus urgentes. Alors, s’il faut une pension pour les députés, il faut une pension pour les maires, il faut une pension pour les ministres, il faut une pension pour tous ceux qui ont une fonction politique. Or, la fonction politique n’est pas un  métier. La pension provient de ce qui est de notre métier, ce pourquoi nous travaillons dans notre vie.  À partir de cela la fonction politique est une parenthèse dans notre vie au quotidien. On va servir et on revient faire ce pourquoi on est formé, ce pourquoi on a la vocation. Techniquement,  c’est compliqué.  Moralement,  ce n’est pas bien.  Ce n’est pas  éthique.  Il y a plein de choses qui font que cette pension qui est évoquée par cette proposition de loi, soulève en moi quelques réserves… », a ouvertement déclaré le chef de l’Etat,  en marge de  la rencontre avec les syndicats et le Patronat sur la revalorisation des salaires et du Smig.

Richard Boni Ouorou félicite Patrice Talon après ses propos

Les propos du chef de l’Etat sur ce sujet lui ont valu les hommages  de Richard Boni Ouorou. En désaccord avec le régime de la Rupture, le Politologue et homme d’affaires n’a pas rasé les murs pour féliciter le président Talon.

« J’avoue avoir eu beaucoup de plaisir à entendre M Patrice Talon sur cette question de primes que les députés ont en dessein de s’arroger après leur mandat en tant que simple citoyens, dans un pays en proie à une crise économique d’origine financière où le petit béninois manque de quoi se soigner et subvenir à ses besoins les plus élémentaires… j’ai apprécié sa déclaration et sa vision sur cette question et celles subséquentes », a-t-il écrit sur son compte Méta.

Mais…

S’il n’a pas caché la justesse des propos du chef de l’Etat sur les limites de  la  proposition de loi aux anciens députés, Richard Boni Ouorou a tenu à relativiser. Pour lui, Patrice Talon n’est pas étranger à cette  envie des députés de s’offrir une retraite mielleuse « dans un pays en proie à une crise économique d’origine financière où le petit béninois manque de quoi se soigner et subvenir à ses besoins les plus élémentaires.

Et là-dessus, le Politologue soutient que Patrice Talon a donné le « goût de l’arbitraire » aux députés de la 8è législature en cautionnant l’élection législative de 2019 qui a uniquement mis aux prises, l’Union progressiste et le Bloc républicains, des partis siamois de la mouvance.

«… mais il est à rappeler que j’ai toujours dit et même que j’ai toujours enseigné à M Patrice au travers de mes courriers à lui adressés, que lorsqu’on fait de l’arbitraire un mode de gouvernance et qu’on en jouit, qu’on prend le risque destructeur de faire de l’arbitraire une —norme—.  En acceptant et en cautionnant que la fonction d’élu soit exercée par  des représentants sans mandat et sans caution du peuple, en s’impliquant personnellement et en impliquant les forces, l’administration et le mandat que le peuple lui a donné à cet effet, M. Patrice Talon président  de la République a commis de l’arbitraire et par extension a donné le goût de l’arbitraire à ses complices qui veulent en faire désormais une norme à son détriment », insiste le ‘‘plus Canadien des Béninois’’.

Et d’enfoncer le clou par une formule qui vaut une fessée «  Le discours est beau quant à son auteur celui-ci manque de légitimité ».

Finalement, félicitations ou tacle ?

Manassé AGBOSSAGA

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