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Bénin : Valentin Djènontin rend hommage à l’Ambassadeur Joseph Yaï

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MA PROPHETIE l Episode 8 : 14 Juillet 2022

Hommages à SEM l’Ambassadeur Olabiyi Babalola Joseph YAÏ

Décédé à l’âge de 81 ans, le 05 Décembre 2020, l’Ambassadeur YAÏ fut né le 12 Mars 1939 à Savè (Dahomey/Bénin).

Digne fils du Bénin, le célèbre Professeur YAÏ, Ancien Délégué Permanent du Bénin près l’UNESCO est originaire de la commune de Savè.

Grand homme de culture, élevé, éduqué et moullé dans la pure tradition Yoruba, M. YAÏ est un homme intègre et de grandes valeurs morales.

Tout l’être de l’Ambassadeur YAÏ respirait la tradition africaine. Il est quasiment en tout temps habillé en tenue traditionnelle Nagot taillée en pagne tissé par les braves artisans de nos contrées.

Très attaché à la tradition et à la culture africaine, l’Ambassadeur YAÏ est d’une grande probité, humilité et très sociable.

J’ai eu l’occasion, dans ma fonction de Ministre de la Culture, de faire en 2011 la connaissance du personnage avec qui j’ai collaboré, travaillé, voyagé.

Je n’avais cessé d’être émerveillé par la densité du professeur et sa passion pour la culture africaine qu’il incarnait si bien.

Après une brève audience que je lui avais accordée au cabinet, la première véritable occasion au cours de laquelle j’ai véritablement découvert l’ambassadeur avec ses talents fut lors de la 36è Session de la Conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO) tenue à Paris du 25 Octobre au 10 Novembre 2011 où je m’étais familiarisé avec lui.

Lors de cette conférence, j’ai noté tant en coulisse, dans les comités, qu’en plénière, la grandeur, la popularité, l’honorabilité et la connaissance du système UNESCO par l’Ambassadeur du Bénin près l’UNESCO, le compatriote Joseph YAÏ.

Très respecté et adulé dans les cercles de l’UNESCO, l’Ambassadeur YAÏ jouissait d’une grande renommée. Il faisait la fierté du Bénin.

Ce n’est donc pas par hasard qu’il fut à l’UNESCO, en tant qu’Ambassadeur, membre du Comité du Patrimoine mondial ; du Comité du Fonds international pour la promotion de la culture ; du Comité scientifique international du Projet Route de l’esclave ; Président de la commission culture de l’UNESCO du G77 ; de la commission IV (Culture) de la 32è Session de la Conférence Générale et vice-Président du Conseil exécutif (2001-2003.

Il avait mené une farouche bataille pour le patrimoine immatériel.

Au cours de la 36è Session de l’UNESCO, l’Ambassadeur YAÏ m’avait introduit auprès de toutes les sommités de l’UNESCO dans le cadre de l’inscription de la route de l’esclave au patrimoine mondial de l’UNESCO. Ce fut une rude bataille, tant cette inscription était discutée entre plusieurs pays africains ayant vécu ce sombre commerce d’esclaves.

Temple de la culture et de la science, l’UNESCO l’est véritablement.

En Effet, tous les pays prétendants avaient mobilisé, déployé leurs intellectuels de toutes disciplines pour une riche documentation sur le phénomène de l’esclavage : son circuit, son commerce, etc…

La deuxième activité que j’avais menée avec l’ambassadeur YAÏ fut la participation du Bénin au grand Festival des tambours africains organisé au Nigéria dans l’Etat d’Ogun à Abéokuta.

Chef de la délégation, j’avais à mes côtés l’Ambassadeur du Bénin près le Nigéria, M. Mouftaou LALEYE et ma Conseillère Technique à la culture, Madame BIDOUZO.

Au Nigéria, l’Ambassadeur YAÏ jouissait d’une grande estime dans le milieu universitaire et culturel.

Ce fut par ailleurs un grand forum où l’Ambassadeur YAÏ avait animé des conférences sur la richesse de la culture Yoruba à travers le monde.

En effet, l’Ambassadeur YAÏ fut un Professeur de linguistique. Il a longtemps enseigné à l’Université d’Ibadan au Nigéria, aux Etats-Unis, au Brésil, au Bénin.

Malgré son long séjour dans les pays d’autres continents que l’Afrique, l’Ambassadeur YAÏ n’avait rien perdu de sa nature d’africain dans l’âme.

Ma grande surprise au contact de l’Ambassadeur YAÏ fut son humilité, sa sobriété, sa pondération, sa tempérance. Malgré sa proximité familiale avec le Président Boni YAYI, il ne m’a jamais manqué de respect. Aucune parole d’orgueil, d’indécence, de suffisance n’était jamais sortie de sa bouche.

J’implore la miséricorde et la clémence de Dieu sur ses enfants et sa famille.

L’ambassadeur Olabiyi Babalola Joseph YAÏ a fait pour le continent africain et son pays le Bénin, le bon combat pour la promotion de sa culture.

Que son âme repose en paix.

« Il rend à l’homme selon ses œuvres, il rétribue chacun selon ses voies. »

Job 34 : 11

DJENONTIN-AGOSSOU Valentin

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