Démocratie représentative, démocratie directe, organisation des élections, législative 2023 : Les clarifications de Georges Otchéré (Opinion)

En vertu de  l’article 4 de notre Constitution, la volonté du peuple est le fondement de l’autorité des pouvoirs publics. Depuis son indépendance, notre pays a choisi la forme républicaine de l’Etat et la démocratie représentative qui impliquent que les fonctions politiques sont électives. Les élections constituent donc, le mécanisme par lequel le peuple choisit ses représentants.

La démocratie représentative ou le régime représentatif est le système politique dans lequel on reconnaît à une assemblée restreinte le droit de représenter un peuple, une nation ou une communauté et de prendre les décisions la concernant. La démocratie représentative se distingue de la démocratie directe dans laquelle, l’ensemble des décisions sont prises par l’ensemble des citoyens. Ce n’est pas le cas au Bénin.

Ici chez nous, la volonté du peuple s’exprime à travers ses représentants. Il s’agit des députés qui exercent le pouvoir législatif. Ils votent les lois et s’assurent de leur mise en application correcte par le Gouvernement qui exerce le pouvoir exécutif. Ainsi, aussi bien les députés que le Président de la République, Chef de l’Etat, Chef du Gouvernement, qui exercent respectivement le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif, ils sont tous des élus. Pour autant, ils ne font pas ce qu’ils veulent, la Constitution organise les règles de dévolution et d’exercice du pouvoir en République du Bénin.

En l’absence d’une stratégie de communication et de sensibilisation sur ces notions élémentaires essentielles avec le peuple profond, on comprend pourquoi certains déplorent que les députés votent des lois sensibles sans se référer au préalable aux citoyens.

Le problème au Bénin est l’absence de ligne substantielle de crédits au budget de fonctionnement de la CENA pour communiquer sur ces questions qui participent de la consolidation de la démocratie, conformément à l’article 32, tiret 5 du code électoral qui dispose que, la Direction Générale des Elections (DGE), sous la supervision du Conseil Electoral est chargée de la vulgarisation du code électoral et des textes électoraux. La première mandature de la CENA permanente a fait des efforts dans ce sens avec le concours des partenaires et celui de la société civile.

Evidemment, Il faut reconnaître que notre administration n’avait pas la culture de la communication d’objectifs. Elle concentrait souvent ses efforts sur la propagande. Beaucoup de cadres techniques du secteur financier pensent que l’organisation des élections est comme une activité mécanique qui se limite à l’achat d’urnes et à l’impression des bulletins.

Une élection est une activité complexe dont les données changent en fonction du contexte sociopolitique et de la nature du scrutin. Aussi, le volet gestion des risques et catastrophes par exemple est-il souvent méconnu et absent du budget général des élections. Ce sont des faiblesses qu’il convient de corriger.

Ces manquements expliquent en partie, qu’après plus de trente ans de pratique, la perception et les usages que font nos compatriotes des libertés fondamentales sont la cause des dysfonctionnements de notre démocratie.

Le peuple aura à choisir le 8 janvier 2023, lors des élections législatives, 109 représentants à l’Assemblée nationale dont 24 femmes. La communication doit précéder, accompagner et suivre la première mise en application dans notre pays du mécanisme de discrimination positive à l’égard des femmes. Cela parait si facile mais autant que ça. Rappelez-vous la polémique autour de la première implémentation du système de parrainage dans notre pays en 2021, si la CENA n’avait pas très vite imaginé puis communiquer sur les dispositions efficientes et efficaces de mise en œuvre, on aurait enregistré une fraude massive au formulaire de parrainage.

De la qualité des personnalités qui seront appelées à siéger à la 9e mandature de l’Assemblée nationale dépendra la pérennisation des résultats des transformations structurelles et infrastructurelles en cours dans notre pays.

Il est impératif que le nouveau parlement corrige les aspects incohérents du cadre juridique des élections en vue d’améliorer la gestion et la gouvernance électorales en République du Bénin.

 Georges Otchéré

KAPAKPATOMÉDIAS

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