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Simon Narcisse Tomèty : « Le chef qui se réfugie derrière la puissance publique n’est pas fort; il est faussement et momentanément puissant » (Opinion)

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Je me parle et pourquoi ?

J’ai trop ri très fort de moi-même ce matin avant de sourire au lever du soleil.

Je combattrai de toutes mes forces toutes les forces de l’immobilisme et toutes les catégories de fatalisme qui multiplient les chaînes de ma soumission.

Je trouverai toujours de l’énergie vitale pour me battre pour mes idées et mes convictions.

Je suis un soldat qui ne capitule jamais : je suis un chasseur de trophées de guerre pour imposer le respect de la paix.

Voilà pourquoi,

Chacun a une dette d’écriture de son histoire pour l’histoire et non de passer son temps à raconter des histoires pour amuser ses troupeaux.

Gérez des troupes et arrêtez d’assimiler vos semblables à des troupeaux.

Si vous n’êtes pas capables d’être de bons commandants, cherchez alors à devenir de bons bergers.

Si vous avez du temps, riez aussi de moi. Je vous le permets.

Comme quoi, beaucoup cherchent à être de bons maîtres mais ils n’y parviendront jamais parce qu’ils ont tourné le dos au sacrifice ou au don de soi aux autres.

En relisant, les enseignements de mon grand maître sur L’ÉCOLE DES CHEFS, je retiens une seule compréhension sur la notion de leadership : SI TU N’AS PAS D’AMIS POUR TE DIRE LA VÉRITÉ, PAYE TON ENNEMI POUR TE LE DIRE. Arrêtez de vous entourez de médiocres griots et griottes car vous serez seuls à répondre de vos abus. Quand on a le pouvoir, on a aussi les illusions de puissance publique qui vont avec.

Chaque style de management génère ses propres dérives et il faut en tenir compte pour limiter la vitesse de la descente aux enfers.

Un chef qui n’est pas un mendiant d’humilité en jouant le rôle de l’éboueur est tout sauf un vrai chef, un vrai manager.

Le chef est leader parce qu’il a le cœur apprenant et non la suffisance de l’esprit.

Beaucoup de chefs et sous-chefs sont complexés. C’est ce qui fait qu’ils roulent à vive allure en produisant beaucoup de frictions de trajets qui frustrent et frissonnent leurs peuples.

Quand vous avez le pouvoir pour dominer, c’est là que le peuple soumis trouve de l’ingéniosité pour multiplier les excavations autour de vous jusqu’à ce que vous glissez pour tomber dans l’un des trous qu’il a foncé pour vous.

Accumulez les fautes, les erreurs et les errements comme vous voulez. Seulement qu’à l’heure des grands déballages devant le tribunal de l’histoire, le peuple sera le seul juge et n’aura pas le temps de faire attention à vos belles œuvres, même les plus éclatantes et pétillantes car elles ne représenteront en ce moment que de fausses évidences.

La moralité de ma réflexion de ce 12 novembre 2022 se résume à ce point d’attention : la vraie loyauté c’est le courage de dire la vérité à son chef en le regardant droit dans les yeux, que ça lui plaise ou non. Car un jour, quand il sera délivré de ses garrots, il se souviendra que parmi les hypocrites et profiteurs qui l’entouraient, quelqu’un a prouvé sa loyauté incomprise du chef porteur de la guillotine et voyant des ennemis partout.

A tous les jeunes qui se passionnent de lire mes réflexions, un seul conseil : chacun doit être le serviteur d’un idéal commun et non d’un intérêt partisan clientéliste fait de malhonnêteté, de soumission aveugle et de méchanceté.

Abandonnez toute bande d’hypocrites car on ne construit aucun rêve humaniste fiable et viable par la tricherie et la paresse.

J’aime bien ce bouquet de fleurs de Gaston Courtois (1955 : 65) : “L’obéissance, loin d’abaisser l’homme, l’élève, car elle lui permet de servir efficacement à sa place la communauté humaine dont il fait partie, et quand cet homme est un chef, quel que soit son échelon dans la hiérarchie, elle le grandit en le faisant apparaître comme le détenteur de cette parcelle d’autorité (…).

Le chef qui a du plaisir à imposer tout par abus systémique de pouvoirs, sachez qu’il a peur sérieusement, et de ses arrières et de son avenir.

Pour conclure, retenons cette sagesse de la loi de Lyautey : “Plus on sait qu’un chef est fort, moins il a à faire usage de sa force.”

C’est dire que le chef qui se réfugie derrière la puissance publique n’est pas fort; il est faussement et momentanément puissant et même surpuissant aux regards des hommes. Ce qui est bien, nous sommes tous des mortels même si les chefs africains aiment s’éterniser au pouvoir sans avoir le bénéfice de la vie éternelle.

Voilà pourquoi, chaque chef doit comprendre que le pouvoir dont il est le dépositaire pour un temps se retournera demain contre ses intérêts et réseaux. C’est bon à savoir pour que l’éthique prévaut dans la gouvernance publique. Tout n’est donc pas permis et c’est important de se donner ses propres limites infranchissables sans compter celles qu’imposent les lois de la Nature et celles tronquées des hommes souvent opportunistes et clientélistes.

Je retiens une sagesse du président Houphouët Boigny qui fait de la paix le passage obligé pour construire le développement. Ceux qui ont opté pour l’inversion de la pyramide des valeurs en disant qu’ils sont pressés d’apporter le développement alors ils ne peuvent qu’imposer une gouvernance violente avec un système de soumission en banalisant la paix se trompent.

On comprend que de nombreux politiciens ne sont que de mauvais pédagogues et des vantards. Si vous imposez des réformes et des réalisations croyant que vous faites du développement, vous vous trompez largement. Une réforme qui ne jouit pas d’une appropriation collective est un gâchis. Une réalisation physique sans appropriation par le peuple, c’est juste du mirage sans miracle pour un temps.

Je me demande s’il existe un régime politique africain qui s’est doté d’une stratégie nationale d’appropriation à l’occasion de la conception et de la mise en œuvre d’une politique publique? C’est dire que de 1960 à 2022 toutes nos évaluations sont fausses et nous continuons d’être dépendants en tout.

L’Afrique baigne dans une gouvernance d’affolement et d’errance parce qu’il y a toujours un groupe d’individus affairistes avec des éventails en main pour chasser les gens de bonne foi et le peuple qu’ils assimilent à des mouches et moucherons.

Le problème africain, c’est d’abord les Africains eux-mêmes.

Simon Narcisse Tomèty 

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