Quand l'anodin devient une information

Eloge de la rigueur : le sacrifice pour une cause (Opinion)

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Eloge de la rigueur : le sacrifice pour une cause

Tout devient catastrophique sans la rigueur. Là où la négligence tue, la rigueur sauve. C’est la rigueur qui fait la conscience professionnelle, la conscience tout court. Sans cette rigueur, les gouvernants d’un pays oublient que leur raison d’être, c’est de répondre, avant toute chose, aux besoins de leurs peuples.

Sans cette rigueur, les hôpitaux deviendraient des abattoirs, les écoles seraient des viviers d’élevage de clochards et des égarés, les administrations publiques serviraient leurs chefs et propres intérêts avant de songer à ceux des populations.

La rigueur est l’expression manifeste de l’amour que vous mettez dans les actes que vous posez afin de vous rendre inutile car nul n’est une île, et chaque acte doit être considéré comme la part de ses dettes envers Dieu, sa patrie et son continent.

La rigueur est le sens que l’homme donne à sa vie et aux relations humaines; elle est la première valeur éthique de l’homme et de tout homme. C’est par la rigueur que se jouent les permissions, les restrictions et les interdictions, surtout dans ce monde de tricheurs, d’accaparateurs et de manipulateurs dans lequel nous évoluons et où la vérité est combattue pour que prospère la fausse vérité des menteurs et des méchants.

Que vaut alors la rigueur sans méthodes et outils, sans déconstruction, construction et reconstruction?

La rigueur n’est pas une pathologie à comparer au laxisme et au sentimentalisme qui sont les causes premières de tout système en déclin ou en faillite.

La rigueur n’est pas, non plus, le comportement de ces personnes qui cherchent à dominer, écraser, humilier, violenter, vouloir de l’échec des autres.

La rigueur est humaniste car mue par le bon sens, la triangulation, la recherche de compromis mais jamais la compromission. Malheureusement, beaucoup prennent les gens haineux et méchants pour des personnes rigoureuses. A la limite, il s’agit là d’une rigueur malsaine.

Lorsque vous choisissez d’appliquer la loi aux autres, donnez à vous-même l’exemple que cette loi, de par son impartialité est opposable d’abord à vous-même. C’est par là que vous serez compris et suivi, alors vous devenez un vrai guide éclairé, un leader faisant du peuple ses compagnons, et de ses besoins, un portefeuille de réponses prioritaires et la raison d’être de l’Etat.

Oui, nous rêvons dirait-on et pourtant, la qualité d’un chef par rapport à son intégrité commence par la rigueur et non par la jouissance du pouvoir.

La rigueur c’est le postulat que seules l’organisation et la planification sur la base d’un but précis permettent à l’homme de mobiliser ses énergies pour relever ses niveaux d’efficacité impactante.

La rigueur méthodologique n’est pas à assimiler aux errances cafouilleuses et rigueurs capricieuses sans but et sans résultat.

Chacun doit apprendre à faire violence sur lui-même pour sa culture de la rigueur. La rigueur est l’arme inséparable de celui qui a des principes de vie saine et pour qui, la parole d’honneur est sacrée : son oui est non substituable à son non. Il déteste la tricherie intellectuelle et matérielle. Il assume ses responsabilités et ne cherche pas à plaire là où il est impérieux de déplaire. Il ne vit pas pour le regard des autres mais pour son propre regard sur la base de la contradiction et d’une force de proposition.

Le premier protecteur de l’homme c’est sa rigueur portée par une foi inébranlable. Toute autre considération est fausse. Partout où la rigueur est banalisée et piétinée, c’est la cour du roi Pétaud et ça pète dans tous les sens; quand le chat n’est pas là, les souris se mirent à danser, c’est l’anomie totale.

Quand il s’agit d’un Etat, sans la rigueur, pas de puissance publique donc pas de qualité d’offres de services publics.

Vouloir combattre la rigueur, c’est opter pour la promotion d’un Etat voyou. Si tel est votre choix, détruisez la rigueur et prospèrera l’anomie par la stratégie de contournement des textes et l’enlisement dans les jonglages, l’amateurisme, la tricherie, l’echec des politiques publiques, l’enrichissement illicite, la faillite institutionnelle généralisée, l’embrasement de chaque pays et du continent, l’utilisation de l’argent public afin d’acquérir des armes pour les guerres fratricides au lieu d’investir dans le développement humain.

Bonne chance au laxisme et rendez-vous à l’heure du bilan sans résultats probants.

La rigueur c’est le chemin des prouesses et cette voie est interdite à ceux qui n’ont pas leurs permis de conduire et de construire.

Simon-Narcisse Tomety

Institutionnaliste de réformes publiques

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