Libération des détenus et retour des exilés politiques : les 7 actions urgentes à mener selon le parti de Candide Azannaï

PARTI RESTAURER L’ESPOIR (RE)

ÉCHANGES POLITIQUES AVEC LA PRESSE

THEME : « SITUATION DES DETENUS ET EXILES POLITIQUES : RESPONSABILITES ET CONSEQUENCES DE LA COMPROMISSION »

Date : 27 mars 2023

Lieu : Hôtel LA CASA CIELO face plage Fidjrossè / Cotonou

Déclaration

Chers collègues membres des organes nationaux et centraux du Parti et de la Coordination Nationale de la Résistance Nationale,

Mesdames et Messieurs les journalistes, Mesdames et Messieurs,

Avant tout propos, je voudrais vous saluer et vous souhaiter la bienvenue.

Notre entretien portera exclusivement sur le thème :

« Situation des détenus et exilés politiques : responsabilités et conséquences de la compromission ».

Il vrai que depuis un temps, j’ai pris l’habitude de consacrer le 27 mars pour rappeler aux plus jeunes le sens de la démission lorsqu’on se sent avec certitude incapable de concilier sa conscience et son identité face à l’agir, pour son propre compte ou pour celui du vivre ensemble et dans l’intérêt général.

Bref !

J’ai réservé une autre occasion et un autre canal à ce propos.

Je voudrais par conséquent que nos éventuels échanges actuels s’inscrivent strictement dans le seul périmètre de leur thème.

Le présent format est donc celui d’un point de presse.

Chers Collègues,

Mesdames et Messieurs les journalistes,

Mesdames et Messieurs,

Vous savez les conditions violentes et meurtrières dans lesquelles, sous le prétexte de réformes pourtant inopérantes dites du système partisan et du système électoral, le Président TALON a fait basculer notre pays dans un régime de déni de l’Etat de droit, un régime de type dictatorial.

La crise et l’impasse politiques consécutives à cette dérive dictatoriale orchestrée par le pouvoir dit de la rupture contre les engagements collectifs pris par le Peuple béninois à l’issue de l’historique Conférence Nationale de 1990 a constitué le principal déclencheur, la cause fondamentale de la lutte de résistance nationale pacifique et non violente que nous portons aux côtés des larges masses populaires de nos villes et de nos campagnes depuis la confiscation du pouvoir législatif en 2019.

Tout le monde se souvient du coup de force du « certificat de conformité» du 1er février 2019, vecteur d’exclusion et source de la mise à mal de la paix et de la cohésion nationales car étant une intrusion arbitraire dans le processus électoral alors en cours.

Tirant leçon de cet état de chose, et des conditions dans lesquelles les élections communales de 2020 ont été perverties et détournées à d’autres fins, nous avions en juillet 2020 dans une déclaration majeure de la Résistance Nationale, alerté et mis en garde les uns et autres contre l’absurdité que constitue l’inconséquence de prétendre candidater efficacement contre une dictature forcenée dans un contexte d’accaparement et de verrouillage systématique de tous les segments de l’ingénierie électorale de notre pays dans la perspective des élections présidentielles de 2021.

On ne candidate pas efficacement contre une dictature ; une dictature on la fait reculer ou on la chasse, n’avions-nous cessé de crier.

Sourds à la déclaration sus-évoquée les uns ont succombé par ignorance, quelques-uns par l’aveuglement des ambitions politiques immatures, certains par leur inconséquence et d’autres par traîtrise.

Hélas !

Quelle n’était pas notre peine de voir plus d’un nous couvrir de toutes sortes de préjugés dénigrants, injurieux et salissants, de ternir aux moyens de railleries inconscientes, nos alertes et mises en gardes avisées, pourtant fruits de tant d’années d’expérience et d’expertise politiques des plus averties, des plus loyales de notre pays envers l’intérêt général.

La suite, nous étions dans la cohérence et le droit chemin ; nos détracteurs étaient dans l’imprévoyance, dans l’irréflexion. Chaque acteur politique concerné peut désormais en tenir des leçons bien sues.

Pour notre part, nous gardons un grand regret de n’avoir été, ni compris ni suivis par certains acteurs politiques parmi lesquels des « candidataires » dont les aveuglements ambitieux continuent de créer des torts incommensurables à la lutte de résistance nationale que personnellement nous coordonnons.

Notre seule consolation était la puissance de notre conviction, notre seul espoir la pertinence de la cause qui est notre leitmotiv, notre courage était la détermination que dégageaient nos vaillantes populations.

À ces vaillantes populations résistantes, nous ne cesserons pas avec humilité et respect de rendre hommage.

Je voudrais malgré tout, réitérer sans l’ombre de la moindre confusion d’un côté, notre exigence de la libération sans délai et sans condition de tous les détenus politiques et de l’autre côté, la levée de tous les obstacles susceptibles d’entraver le retour apaisé de tous les exilés politiques qui le désireraient.

Il s’agit personnellement là pour nous au Parti Restaurer l’Espoir (RE) et pour la Résistance Nationale, d’exigences légitimes et incompressibles qui rappelons-nous, ne doivent, cependant en aucune façon, signifier le solde en soi de la lutte pour les libertés, la réhabilitation de la démocratie, le rétablissement de l’Etat de droit, le solde de la lutte de résistance nationale en cours.

Chers collègues,

Mesdames et Messieurs les journalistes, Mesdames et Messieurs,

Ces deux chantiers politiques à savoir, celui de la situation des détenus et exilés politiques et celui de la réhabilitation de la démocratie et du rétablissement de l’Etat de droit, doivent nous interpeller, tous autant que nous sommes.

Où en sommes-nous ?

Sur la question de fond qu’est la démocratie et l’Etat de droit, il se répand malheureusement une vaste supercherie qui consiste à faire de l’autorisation contrôlée du Parti Les Démocrates à participer à la parodie électorale du 08 janvier 2023, le solde des dérives dictatoriales et meurtrières du pouvoir dit de la rupture.

Cette vaine supercherie justifie de notre part une clarification politique nécessitée par le devoir de veille, de sensibilisation et d’éveil de nos valeureuses populations.

La réalité est que la parodie électorale du 08 janvier 2023 se révèle une grossière arnaque politique de légitimation factice d’une dictature manifestement rejetée et largement minoritaire au sein du peuple.

En ce qui concerne la situation carcérale des détenus politiques, elle demeure des plus insoutenables aux regards des cris d’indignation de nombreux d’entre eux dont les échos stridents franchissent l’opinion publique et interpellent au plus haut degré, notre conscience de simple citoyen et également de meneur d’hommes.

Quels étaient les partis politiques dits de l’Opposition ?

Ces partis politiques étaient Fcbe, MPL et Les Démocrates et affiliés …

Quel était le discours de chacun de ces partis (Fcbe, MPL, Les Démocrates …) avant le 08 janvier 2023 ?

Quel est actuellement le discours de chacun d’eux ?

Toutes ces formations politiques dites de l’Opposition prétendaient et juraient publiquement que par les urnes conditionnées par le pouvoir dictatorial dit de la rupture, ils pouvaient vaincre la dictature.

L’ont-ils pu ?

Aucun d’entre eux n’a pu.

Plus perfide est le discours bourré d’arnaques du parti Les Démocrates qui a recouru à de la flatterie en se servant de la situation carcérale de certains détenus politiques, de celle de certains exilés pour capter de manière imméritoire, certains suffrages émotifs inconsciemment égarés par le piège de leurs sophismes hypocrites.

Où en sont-ils à présent ?

Le 08 janvier 2023 est l’échec du discours de l’opposition politique et la mise en déroute des partis MPL, Fcbe et Les Démocrates et de tous les discours des personnalités politiques et civiles qui leurs sont proches.

À l’Hôtel Bel Azur de Grand Popo, à l’occasion de la retraite politique festive du Parti Restaurer l’Espoir (RE) tenue le 18 février 2023 autour du thème : « Législatives de 2023 : échec de la compromission et défis. », nous avions largement mis en relief ce triste constat qui discrédite au plus haut degré, ces personnalités et ces partis politiques dits de l’opposition.

La mascarade politique qui fait office factice d’opposition se révèle au vu et au su de tous, exagérément obsolète avec l’embourbement du MPL, le déshabillage de la Fcbe, la domestication de Les Démocrates, un machin reclus à la portion congrue, sur – édenté et abusivement désonglé, totalement dégriffé et piteusement inoffensif.

L’atmosphère politique actuelle est celle d’une ignoble désillusion ayant tout l’air d’un gâchis politique caractéristique des oppositions de pacotille vendeuses de rêves, de chimères et d’illusions.

Redoutant les conséquences dévastatrices de cette grosse désillusion de leurs fourvoiements, certains expriment leur regret de s’être allés à des compromis (Cf. Nicéphore SOGLO), d’autres voulant cacher leurs calculs hypocrites exclament leur impuissance (Cf. le Parti Les Démocrates) post – électorale comme alibis. D’autres sont subitement devenus aphones.

L’un en appelle maintenant à un débat public et contradictoire, d’autres se confient à la pitié du pouvoir dit de la rupture, un pouvoir pourtant réducteur des libertés et déstabilisateur de la démocratie.

Par décence, nous passons sous silence les postures déjà très déshonorantes de certains néo politiciens pour le moment empêtrés dans les balivernes de leurs espiègleries et autres escroqueries politiciennes.

Chers collègues,

Mesdames et Messieurs les journalistes,

Mesdames et Messieurs,

Le discours politique ne peut pas se soustraire des circonstances de sa nécessité sans s’exposer comme une absurdité et sans conduire à l’égarement de son propre objet.

La solution pour vaincre une dictature est l’efficacité de la résistance nationale ; l’obsolescence de l’opposition est par essence une absurdité dans un contexte de dictature.

Que cachent les larmes de crocodile que versent maintenant certains pôles de cette opposition visiblement fantoche ?

Chers Collègues,

Mesdames et Messieurs les journalistes, Mesdames et Messieurs,

Nos populations et nos citoyens ont un grand besoin qu’on rappelle quotidiennement à leur sagesse, la chronologie de certains événements apparemment anodins mais qui sont de véritables repères indispensables pour mieux appréhender les grands enjeux politiques de notre pays. Chaque citoyen doit pouvoir se faire son propre jugement de la bonne ou de la mauvaise foi des acteurs politiques toutes catégories comprises.

En février 2022, tout le monde a été témoin des images affichant clairement des accolades entre Nicéphore SOGLO et Patrice TALON dans l’enceinte du Palais de la République à l’occasion des propagandes exagérées autour de l’exposition politique de certaines œuvres de l’esprit dites pillées lors de la colonisation ; ces deux personnalités arborant de larges sourires loin des récriminations actuelles du Président SOGLO.

Ensuite, tout le monde a vu les embrassades théâtralisées largement médiatisées lors des cérémonies propagandistes ayant marqué les festivités du 1er Août 2022 entre le même Nicéphore SOGLO et avec ce même Patrice TALON.

Pourquoi les processus qui ont conduit à ces deux farces à l’évidence politiques n’avaient pas fait l’objet de débats publics et contradictoires préalables ?

Pourquoi ?

La démocratie doit s’accommoder en ce qui concerne les affaires publiques de la transparence.

L’opacité en amont dans les affaires publiques couve des suspicions dont l’une des conséquences est l’érosion et la ruine de la confiance publique préjudiciables à la crédibilité en politique.

Dans une lettre publique, le Président Nicéphore SOGLO un semestre à peine après ses enjouements publics avec Patrice TALON, écrit qu’il aurait fallu un débat public et contradictoire préalable en ce qui concerne Sébastien ADJAVON si celui – ci devrait subir un bannissement avec le sort réservé à ses biens ( la mise aux enchères par la justice ).

Ce faisant le Président SOGLO nous pousse à lui demander contre quelle garantie il avait gaiement troqué les accolades, les embrassades, l’étalage de larges sourires et mêmes des éloges à l’endroit de Patrice TALON ?

N’est-ce pas ce même Nicéphore SOGLO qui traitait ce même Patrice TALON de toutes les immondicités ?

Il est un impératif moral que le processus de ce revirement à 180 degré observé dans le discours du Président SOGLO à l’endroit de Patrice TALON dont il se remémore soudain la ruse et la rage du Gouvernement, eut été aussi débattu publiquement et contradictoirement.

Je voudrais faire observer aux uns et autres que cela n’a pas été le cas avant que ce Nicéphore SOGLO ne gratifie de félicitations des réformes de ce TALON, réformes aux prétextes desquelles on a persécuté, détricoté des piliers des libertés, du Renouveau démocratique, ébranlé l’Etat de droit, dépossédé, poussé à l’exil, emprisonné et tué…

Tristes et pathétiques hallucinations !

Dans cette atmosphère des accolades et embrassades subitement admiratives à l’endroit de Patrice TALON, le Président Boni YAYI pour ce qui lui a trait, s’est fendu d’émerveillements devant des murs repeints du Palais de la Présidence de la République – un lieu si « métamorphosé » – selon lui au point qu’il s’est exclamé ne plus reconnaître.

Il déclare avoir confié à la bienveillance de son « ami et frère » Patrice TALON, le règlement des doléances une liste y jointe en insistant dit- il « mensongèrement », au nom de la Nation.

Où et quand la Nation a confié à Boni YAYI de telles doléances ?

Nulle part.

Chers Collègues,

Mesdames et Messieurs les journalistes,

Mesdames et Messieurs,

Le présent renseigne souvent dit – on sur le passé.

A quoi ont abouti toutes les mises en scène entre TALON, YAYI et SOGLO ?

Aux torts à la Démocratie et à l’Etat de droit, on a abouti à l’autorisation du parti Les Démocrates pour se substituer au parti Fcbe dans le rôle de faire valoir et de tentative de légitimation factice de la dictature du pouvoir dit de la rupture.

Pas plus.

A la situation carcérale des détenus politiques et aux sorts des exilés on a abouti à la Loi No 2022-19 votée le 04 octobre 2022, promulguée le 19 octobre 2022.

Pas plus.

Ainsi, l’intérêt général se retrouve dès lors et une fois encore, bien distancé par les calculs personnels et privés de ces si illustres personnalités.

Pour cause, désormais les anciens Présidents de la République ne crient plus au non règlement par Patrice TALON et son Gouvernement des principaux avantages et commodités éventuelles liés au statut d’ancien Président de la République du Bénin.

Cependant, la ruse et la rage embrasent toujours le quotidien de la Nation.

Une atmosphère de terreur et d’inquiétude sociale se répand toujours jusque dans le panier de la ménagère.

De lourdes hypothèques continuent de toujours peser sur les libertés, les droits politiques, économiques et sociaux…

Notre jeunesse déconsidérée, toujours livrée à elle-même et réduite à la débrouillardise avec son lot de travers à la normalité…

L’économie, les finances, les ressources et l’aptitude manuelle, intellectuelle, et l’expertise nationales toujours victimes de la psychologie de désert de compétence et davantage exposées aux érosions simultanées de la corruption et de la dépossession.

La démocratie et l’Etat de droit toujours menacés et plus que jamais verrouillés ont terni l’image du pays et déclassé sa réputation démocratique.

La fracture nationale crève le fond et menace en profondeur la paix et la cohésion de la Nation.

Nous devons tous nous convaincre de cet état des lieux très alarmant et en conséquence, nous outiller politiquement pour y faire face.

Il convient donc de lever un de coin de voile sur certaines aberrations générées par la compromission de certaines forces et personnalités dites de l’opposition aux fins d’éclairer la lanterne des populations et d’appeler la conscience de chaque acteur politique à sa responsabilité.

Si le fiasco de l’opposition est factuel et irréfutable sur le chantier des libertés, des droits politiques, économiques, sociaux, de la démocratie et de l’Etat de droit, un flou continue d’être hypocritement tissé autour de la situation des détenus et des exilés politiques.

Ce flou est autour des circonstances et de la chronologie de la loi n° 2022-19 du 19 octobre 2022, votée à l’unanimité le 04 octobre 2022 modifiant et complétant la loi n° 2012-15 du 18 mars 2013 portant code de procédure pénale en République du Bénin.

En effet, le recouvrement ou non de « la liberté à titre dérogatoire » et susceptible d’être commué plus tard en grâce pour des détenus (y compris politiques) est scellé par la loi No 2022-19 votée le 04 octobre 2022, promulguée le 19 octobre 2022 que nous venons d’évoquer.

Cette loi est une modification orientée du Code de procédure pénale juste à l’effet d’autoriser le Président de la République à accorder à son tour et à tout détenu l’autorisation de ne pas purger ses peines pour une durée de 5 ans renouvelable une fois.

Pour ce faire, il faudra que le détenu ait été sous le coup d’une condamnation définitive et qu’il ait déjà débuté de purger ses peines et surtout qu’il en fasse la demande au Président de la République à titre humanitaire ou social.

Cette suspension provisoire ne concerne aucunement les amendes qu’il (le détenu) encourt.

La chronologie de cette loi renseigne que son décret de transmission à l’Assemblée Nationale a été pris en Conseil des Ministres en Septembre 2022, qu’il a été voté à l’unanimité en Session Extraordinaire le 04 octobre 2022 par le «parlement du sang de 2019 » et promulguée le 19 octobre 2022 par le Président de fait Patrice TALON.

Cette chronologie révèle qu’il ne sera pas du tout aisé à l’hypocrisie plaintive actuelle de certaines personnalités et forces politiques dites de l’opposition de clamer qu’elles étaient toutes ignorantes des tenants et des aboutissants d’une si bizarre manigance législative intervenue en pleine pré-campagne et surtout la veille de l’ouverture du dépôt des candidatures pour la parodie électorale des législatives du 08 janvier 2023.

Le contexte est celui des conciliabules entre TALON, YAYI et SOGLO.

A l’analyse, l’érection de cette loi indique clairement à tout acteur politique mature au moins trois choses.

Premièrement, il n’y a pas eu un accord sur le statut carcéral des personnalités publiques détenues et sur celui des exilés relativement aux charges qui justifient leur détention ou leur exil.

Deuxièmement, qu’il n’y a pas eu un accord sur la voie d’une loi d’amnistie ni partielle ni générale pour les détenus et exilés politiques.

Troisièmement, qu’il n’y a pas non plus un accord sur l’option d’une grâce présidentielle immédiate, tout le moins

avant 2026.

Ces trois considérations qui précèdent signifient l’existence d’un mur demeuré étanche entre TALON d’un côté et YAYI et SOGLO de l’autre sur la question cruciale des détenus et des exilés politiques.

À l’évidence, la piste de cette acrobatie législative a tout l’air d’une grâce différée qui ne prendra effet qu’à l’issue d’une période de 10 ans maximum d’exemption de l’exécution effective des peines définitives.

Les principaux responsables dits de l’opposition étaient parfaitement au courant de cette redoutable épée de Damoclès pour reprendre la pertinente inquiétude d’un des leurs (Cf. Eugène AZATASSOU dans plusieurs parutions du 18 octobre 2022).

Dans ces conditions les détenus politiques définitivement condamnés, ceux en détentions provisoires et ceux condamnés par contumace ou en cavale et ou en exil doivent regarder la réalité en face.

Ils doivent tirer toutes les conséquences politiques quant à la sincérité, au sérieux et à la capacité des personnalités et des partis politiques dits de l’opposition en l’occurrence du parti Les Démocrates afin que ces derniers cessent de se servir de leurs malheurs comme fonds de commerce politique ou gadget de chantage politicien.

La loi No 2022-19 du 19 octobre 2022 illustre à tout point de vue le cynisme avec lequel des personnalités politiques et le Parti Les Démocrates ont sacrifié le sort des détenus politiques, celui des exilés et de leurs biens contre la participation de Les Démocrates aux élections législatives du 08 janvier 2023 sur fond de compromission.

Que faire à présent ?

Devant un si calamiteux état des lieux, il convient d’interroger l’intérêt des forces et des personnalités politiques dites de l’Opposition notamment le parti Les Démocrates à agir de manière si désinvolte, si hasardeuse, si absurde alors qu’ils avaient une pleine conscience de l’évidente aridité de leur compromission.

En vérité ces personnalités et forces politiques n’étaient pas dans une démarche de l’intérêt général.

Individuellement et collectivement, chacun avait usé d’artifices pour profiter de cette crise et de cette impasse politique; une occasion pour certains de tenter de se sécuriser financièrement, exemple pris des modèles qui leur servent de référence, pour d’autres d’en tirer des faveurs particulières et privées et pour les plus cruels une aubaine pour des règlements de compte vengeurs et opportunistes.

Pour un montant de l’ordre de 108 millions de francs CFA par député auquel doit s’ajouter un gain collectif pouvant être de l’ordre de plus du milliard lié au statut de chef de file de l’opposition et au titre de l’aide publique de l’Etat au financement des partis politiques sur la période couvrant 2023/2026, l’intérêt général a été mis aux oubliettes, la cause de la résistance nationale trahie et le sort des détenus et exilés politiques sacrifié.

C’était bien alléchant, n’est-ce pas ?

En effet si la réelle motivation du Les Démocrates et des anciens Présidents Nicéphore SOGLO et Boni YAYI n’était pas distraite pas des desseins inavoués et inavouables, ceux des calculs personnels, privés et opportunistes, la seule l’option conséquente devant tout mur de la dictature est le préalable non négociable de la décrispation comme un impératif.

La première exigence de ce préalable, un basique enseigné dans toutes les écoles de militantisme politique est la libération sans délai et sans condition de tous les détenus politiques et la levée immédiate de tous les obstacles aux retours apaisés des exilés politiques.

En effet plus que de simples prisonniers politiques, le minimum est que leurs camps politiques respectifs ne devraient jamais céder en ce qui concerne leur statut d’otages politiques et le exilés politiques celui de persécutés politiques, tous devant être traités avant tout comme des victimes de l’arbitraire.

À quoi peut – t – il servir d’aller embrasser tout sourire un pouvoir de ruse et de rage comme l’est celui dit de la rupture, d’aller émerveiller avec enjouement le chef d’un tel pouvoir arbitraire qui dresse et maintien un mur dictatorial implacable contre la liberté, les biens et la vie des individus et personnalités politiques que vous prétendez défendre ?

À quoi peut-il servir d’évoquer une quelconque confiance à une certaine bienveillance d’un tel chef, d’un tel pouvoir si déviant dit de la rupture alors que vous avez la pleine conscience que celui – ci s’oppose dans l’immédiat à la voie de l’amnistie et même à celle de la grâce à des individus et personnalités politiques que vous prétendez défendre ?

Nous devons interroger la responsabilité de Nicéphore SOGLO et de Boni YAYI et les retombées de leurs allers et retours enjoués avec Patrice TALON.

Aucune solution fiable ne peut être également attendue ni de l’Opposition au sens des partis MPL, Fcbe et Les Démocrates ni de l’impuissance parlementaire ignoblement revendiquée par ce dernier parti.

C’est pourquoi nous réitérons notre préconisation d’une lutte de résistance nationale, pacifique et non violente.

Nous appelons aux actions ci – après :

1- Intensifier la lutte de résistance nationale pacifique et non violente.

2- Exiger la tenue du Dialogue National Inclusif (DNI) assorti du préalable de la décrispation politique par la mise en liberté sans délai et sans condition de tous les détenus politiques et la levée de tous les obstacles au retour apaisé de tous les citoyens béninois poussés à l’exil pour des raisons politiques.

3- Dénoncer et condamner le Parti Les Démocrates à cause d’une part de sa trahison de l’intérêt général et d’autre part de son option hasardeuse porteuse d’échec politique et préjudiciable au relèvement démocratique de la Nation.

4- Dénoncer et condamner la commercialisation politicienne de la situation de certains détenus et exilés politiques par des responsables du parti Les Démocrates.

5- Condamner et récuser l’inaptitude de certaines personnalités dans le règlement de la crise et de l’impasse politiques actuelles pour incapacité, fourvoiement, discrédit et compromission.

6- Dénoncer et continuer d’exiger l’abrogation de la loi n° 2022-19 du 19 octobre 2022, votée à l’unanimité le 04 octobre 2022 modifiant et complétant la loi n° 2012-15 du 18 mars 2013 portant code de procédure pénale en République du Bénin dite loi de suspension des peines.

7- Appeler les forces politiques et civiles à se désolidariser du pouvoir dit de la rupture, de ses suppôts et à rejoindre massivement la Résistance Nationale.

Manifestement, la diffusion pondérale au sein de l’Assemblée Nationale du Parti Les Démocrates est de l’ordre de 0, 25 alors que celle du pouvoir dit de la rupture est de 0, 75.

Au sein de la population cette diffusion fait de ce parti Les Démocrates, la minorité de la minorité et le révèle comme un piètre machin à la remorque du pouvoir dit de la rupture du fait de sa rocambolesque compromission politique.

Nos populations doivent se sevrer de la duperie politique en cours et retenir :

1 – Que la dérive dictatoriale du pouvoir dit de la rupture n’a en rien reculé ou cédé et en tirer toutes les conséquences politiques en vue du resserrement des rangs de l’intensification de la Résistance nationale.

2- Que les allers et retours de Boni YAYI et de Nicéphore SOGLO demeureront improductifs dans la mesure où, leurs seules retombées sont d’une part la substitution du parti Fcbe au parti Les Démocrates dans l’ignoble rôle de sous-traitante et de faire-valoir de la dictature et d’autre part, La loi n° 2022-19 du 19 octobre 2022, votée à l’unanimité le 04 octobre 2022 modifiant et complétant la loi n° 2012-15 du 18 mars 2013 portant code de procédure pénale en République du Bénin dite loi de suspension des peines porteuse de dévastatrices conséquences pour la liberté, les droits politiques, les biens et la vie des détenus et exilés politiques.

3 – Que les détenus et exilés politiques doivent se désolidariser franchement du fourvoiement de Boni YAYI, de Nicéphore SOGLO, des agitations flatteuses mesquines de certains responsables au sommet du parti Les Démocrates qui se servent abusivement de leur situation carcérale et de leur condition d’exilés politiques comme fonds de commerce à des fins politiques inavouées et malveillantes contre leur vie, leur liberté et leur destins politiques en même temps qu’ils sapent les efforts de la lutte de résistance nationale visant à faire reculer la dictature ou la faire chasser.

4 – Le parti Les Démocrates a déjà scellé le sort des détenus et exilés politiques par la loi dite de suspension des peines.

5- Le parti Les Démocrates a déjà trahi l’intérêt général par la légitimation des dérives dictatoriales du pouvoir dit de la rupture.

6- Il ne reste aux dirigeants de ce parti acolyte du pouvoir dit de la rupture que la justification des rentes politiciennes de plus de 4 milliards de francs d’ici à 2026 en récompense à leur indigne compromission.

Les conséquences de cette piteuse compromission étant là devant nous étalées, les responsabilités étant situées, il incombe plus que jamais à chacun de choisir son camp dans la mesure où dit-on:

« L’esclave qui refuse d’assumer sa révolte est indigne qu’on s’apitoie sur son sort ».

C’est le peuple qui libère le peuple.

Nous lançons un appel à une vigilance plus accrue au Peuple béninois résistant debout.

Victoire au Peuple béninois résistant.

Vive la République.

Je vous remercie.

Cotonou, Fidjrossè le 27 mars 2023.

 

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