Coup d’Etat au Niger : Le MPL condamne et interpelle les armées africaines

Si les partis de la mouvance ont opté pour le silence sur la crise nigérienne, ce n’est pas le cas pour les formations politiques de l’opposition. Après Les Démocrates, le Mouvement populaire de libération (MPL) a réagi à son tour au coup de force qui a renversé le président Mohamed Bazoum, le 26 juillet. Dans un communiqué publié ce jeudi 24 août 2023, le MPL et son président Expérience Tèbè condamnent ce putsch et lance un appel aux armées africaines. Lire le communiqué ci-dessous pour plus de détails.

 COMMUNIQUE DE PRESSE 

Nº 009/2023/MPL/PT/S 

(Communiqué du Mouvement Populaire de Libération relatif aux coups d’Etat en Afrique de l’Ouest) 

Au cours des vingt (20) derniers mois, l’Afrique de l’Ouest a connu une série de coup d’Etat  militaires dans six pays, ébranlant la paix et la stabilité dans la région déjà menacée par  des problèmes de sécurité liés au terrorisme et aux défis économiques majeurs.  Officiellement, certaines raisons communes sont évoquées par les putschistes. Cependant,  plusieurs autres raisons restent non-élucidées et resteront malheureusement des secrets  d’Etat ou gérées au niveau des institutions sous régionales, et internationales. Il est à  noter que ces renversements de régime sont souvent accompagnés des manifestations de liesses populaires, orchestrées par une jeunesse africaine au sentiment anti-impérialistes exacerbé et aux discours hostiles à la France.

Face à cette situation inconfortable et inquiétante avec des implications directs sur notre  pays, le Mouvement Populaire de Libération (MPL), contrairement à la CEDEAO et aux  dirigeants de ses pays membres qui jusqu’à présent, qualifient de “tentative de coup  d’Etat“ le cas nigérien, relève malheureusement des indices d’un putsch acté avec la  nomination d’un premier ministre et la composition d’un gouvernement de transition pour  ans, après la séquestration du président déchu et la mise aux arrêts de plusieurs de ses  ministres.

Le MPL, conscient de l’insécurité grandissante dans notre sous-région, de la misère grandissante et de la reconfiguration géopolitique en cours sur le continent, condamne les  putschs dans leur entièreté, quelques soient les mobiles avancés et réaffirment la volonté  de nos peuples à établir des régimes entièrement démocratiques et non ceux armés, invitent par la même occasion, les forces armées africaines à ne militer que pour la  consolidation de la paix et de la sécurité sur le continent.

Le MPL, suggère entre autres, que dans une démarche participative diplomatique, la  situation au Niger soit exclusivement résolue par la CEDEAO et l’UA qui se doivent d’agir  avec modération dans l’intérêt de nos peuples; que les dirigeants clarifient aux peuples

africains, les contenus des accords et les relations France-Afrique longuement entourées  de mythes et qui suscitent aujourd’hui beaucoup de débats controversés au sein de la  jeunesse du continent; que les Chefs d’Etat mettent fin aux coups d’Etat institutionnels, cessent de s’arroger tous les pouvoirs et assurent le bon fonctionnement des institutions  de la République ; que les libertés et la bonne gouvernance soient garanties par les  gouvernants ; que la démocratie des hommes forts laisse place à celui des peuples et que  les citoyens africains soient mieux renseignés sur les différentes crises sociopolitiques qui  caractérisent actuellement nos pays.

Le temps est venu de dissiper les zones d’ombre qui entourent les relations France Afrique, les non-dits et les ambiguïtés de ces relations ont contribué à alimenter le  sentiment de méfiance au sein de la jeunesse africaine. Nous suggérons l’organisation  dans les pays de la CEDEAO des symposiums de la jeunesse où les problèmes actuels  seront débattus sans tabou et les conclusions seront portées par les chefs d’Etat au niveau  de l’institution sous régionale.

Confiants de la grande importance accordée à la paix par les peuples africains, le MPL  appelle à une action collective et responsable de tous pour mettre fin à la spirale de coup  d’Etat et que la CEDEAO devienne un agent de changement positif dans la sous-région  pouvant induire la création d’un avenir où la jeunesse africaine peut s’épanouir dans un  environnement de paix et de prospérité. Nous comptons également sur l’éventualité  d’une concession entre le régime déchu et la junte au pouvoir pour une sortie imminente  de crise sans effusion de sang.

Fait à Cotonou, le 24 août 2023

Le Président

Expérience TEBE

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