Benin-Education: Pourquoi le reversement des normaliens ayant pris part à l’évaluation diagnostique de 2018 s’impose 

Le reversement annoncé des Aspirants au Métier de l’Enseignement (AME) continue de susciter des remous dans le rang des potentiels bénéficiaires. Et pour cause, le manque de précision sur les critères. En attendant que ces derniers soient connus, les enseignants diplômés des écoles normales du Bénin (normaliens), exerçant dans le public comme le privé et ayant pris part à l’évaluation diagnostique de 2018 exigent un reversement systématique. Ceci pour une raison particulière afin d’éviter un drame social.

Leur situation permet de comprendre pourquoi le reversement des AME annoncé par le gouvernement du président Patrice Talon doit prendre en compte tout le monde. Eux, ce sont les enseignants normaliens ayant pris part à l’évaluation diagnostique organisée les 24 et 25 août 2018 au profit des enseignants en service dans le privé comme le public.

En effet, pendant trois ans, ces normaliens ont attendu un concours de recrutement avant d’être conviés à une évaluation qui a duré deux jours. Une évaluation au cours de laquelle ils ont eu à composer en quatre matières que sont : la pédagogie pratique, la pédagogie générale, les mathématiques et le français.

Les résultats une fois proclamés, certains d’entre eux ont réussi à tirer avec brio leur épingle du jeu. Dans l’espoir d’être reversés les temps suivants dans la fonction publique, ils seront mélangés à leur grande surprise à la première promotion d’AME de 2019. Des normaliens diplômés qu’ils sont, ils passent dans la catégorie d’AME.

Depuis cinq ans, cette promotion spéciale d’AME exerce comme tous les autres AME sans aucune évolution de carrière. Diplômés depuis 10 ans, 11 ans, voire 12 ans pour certains, et déjà en activité avant 2018 , bon nombre d’entre eux aujourd’hui ont un âge très avancé. Plus de la quarantaine. Voilà donc le gouvernement qui annonce finalement le reversement de 3.000 AME sur les 30.000. Tous n’auront donc pas la chance d’être recrutés. Que vont devenir les AME de cette catégorie au cas où ils ne vont pas remplir les critères de reversement établis au moment opportun ? Un coup de massue tout simplement sur la tête de ces vaillants citoyens qui ont quand même pris la décision de servir loyalement leur pays.

Afin d’éviter ce drame social, le reversement systématiquement des normaliens ayant pris part à l’évaluation diagnostique de 2018 et convertis plus tard et ceci de façon injuste en Aspirant au Métier de l’Enseignement relève d’une obligation pour l’État Béninois, exigent-t-ils.

Selon ces derniers, l’État a le devoir de protéger le citoyen et non de le détruire dans l’âme.

Par Christophe KPOSSINOU 

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