Mission impérative de libération totale des réserves administratives dans 08 communes: La Cour spéciale des affaires foncières donne raison au maire Ahouandjinou
La Cour spéciale des affaires foncières rejoint le maire de la commune d’Abomey-Calavi dans son combat contre l’occupation illégale des réserves administratives. Et pour cause, la CSAF vient d’ordonner à huit mairies dont celle d’Abomey-Calavi, d’engager une opération rigoureuse de libération totale des espaces publics.
C’est à travers un courrier en date du 23 avril 2025 adressé par le parquet spécial de la Cour Spéciale des Affaires Foncières (CSAF) aux Secrétaires Exécutifs de 8 communes que la nouvelle institution judiciaire mise en place par le régime du président Talon a annoncé les couleurs de la lutte contre l’occupation et le bradage des réserves administratives au Bénin. Il s’agit des communes d’Allada, de Cotonou, de Ouidah, de Porto-Novo, de Kpomassè, de Tori-Bossito, de Sèmè-Podji, d’Abomey-Calavi.
« Mission impérative de libération totale des réserves administratives-Délai impératif et transmission des rapports au Parquet Spécial ». Tel est l’objet de ce courrier qui renseigne sur la ferme volonté de la juridiction à mettre fin à une situation qui entrave le développement de ces localités.
Le maire Ahouandjinou avait lancé les hostilités
Élu en juin 2020 à la tête de la mairie d’Abomey-Calavi, Angelo Evariste Ahouandjinou s’est très tôt lancé dans une guerre sans merci contre les bradeurs des espaces publics. Avec audace et une détermination farouche, l’édile de la commune a lancé une vaste campagne de récupération des réserves administratives dans le patrimoine foncier de la commune, le 29 juillet 2020, soit moins d’un mois après sa prise de fonction. Pendant 60 jours, une délégation de la mairie a parcouru plusieurs localités de la commune pour implanter des plaques d’identification sur les réserves administratives. « Toute occupation anarchique de réserves administratives sera sanctionnée. Même s’il faut poser des plaques à l’intérieur des salons, nous allons le faire. Si le domaine est occupé sans aucune autorisation officielle, nous allons purement et simplement poser nos plaques. Il revient aux occupants de venir vers nous pour s’expliquer… Nous sommes là pour veiller sur les biens de la commune. On ne saurait laisser quiconque occuper de façon abusive les réserves de la commune. C’est d’ailleurs pour mettre fin à la mafia foncière que la population a placé sa confiance en nous », déclarait à l’époque le Maire Ahouandjinou pour lever un coin de voile sur l’objectif visé.
La CSAF aujourd’hui dans la même dynamique
Instituée par la loi 2022-16 du 19 octobre 2022 pour lutter contre l’insécurité foncière, la CSAF veut à son tour mater la pègre. Dans son courrier, les Secrétaires exécutifs des communes concernées dont Abomey-calavi sont sommés de procéder à : l’identification exhaustives des réserves administratives sur l’ensemble du territoire communal, au recensement précis des occupants et vérification de leurs titres de propriété, à l’identification des responsables des occupations irrégulières et des conditions dans lesquelles ces espaces ont été illégalement attribués ou exploités, à l’exécution des procédures légales pour la libération immédiate des occupations irrégulières et des conditions dans lesquelles ces espaces ont été illégalement attribués ou exploités. Précision de taille, ils disposent de deux mois pour faire le job.
Cinq ans plus tard, la CSAF vient donc donner raison au maire Ahouandjinou, qui a fait, aux premières heures de son mandat, la libération des espaces publics, son leitmotiv.
Christophe KPOSSINOU