Les propositions de Réckya Madougou pour la promotion des femmes en politique (Tribune)

Cependant des efforts considérables méritent d’être encore entrepris. En dehors des 336 candidates aux 24 sièges réservés pour les femmes aux législatives 2023 grâce à une réforme du code électoral, seules 91 femmes ont été positionnées sur l’ensemble des 1190 candidatures pour les sièges réguliers. Soit 15,3% de candidates sur les listes soumises à la CENA. C’est bien trop peu. Il s’agira donc à l’avenir d’éviter de cantonner la promotion des femmes députés, à ces 24 sièges d’office puisque, résultats des courses, seulement 6 femmes ont été déclarées élues sur 109 parlementaires, en plus des 24 sièges à elles réservés. Une telle réforme ne devrait donc aboutir à exonérer les partis politiques de leur responsabilité dans les positionnements (gagnants) des femmes sur les listes électorales.

TRIBUNE : MA CONTRIBUTION ET MES PROPOSITIONS POUR LES DROITS DES FEMMES BÉNINOISES

Le 8 mars 1910, à Copenhague, l’Internationale socialiste des femmes crée lors d’un congrès, la journée internationale des femmes. L’ONU l’officialisera près de sept décennies plus tard, en 1977.

Nous célébrons donc en ce jour les droits des femmes, une occasion de rendre hommage aux luttes passées et présentes pour l’égalité entre les genres.

S’orienter plutôt vers une journée de revendications

J’ai souvent pensé que le 8 mars ne devrait pas constituer une journée de festivités. Mais plutôt nous renvoyer, à travers un miroir honnête, le reflet non édulcoré du fossé qui nous sépare de l’atteinte des objectifs genre ciblés en matière de droits de la femme. Les célébrations fastueuses à l’excès maquillent malheureusement ce devoir de vérité que nous devons à nous-mêmes femmes et à la société toute entière.

Il est donc impérieux de conférer un sens revendicatif à cette journée, en marge de la politique, et surtout en veillant à ce que lesdites revendications ne se limitent à une journée calendaire. Au demeurant, nous sommes engagés dans une lutte de tous les jours. Comme l’a souligné Phumzile Mlambo-Ngcuka, Directrice exécutive de ONU Femmes : « Nous ne célébrons pas simplement une journée, nous faisons campagne pour une vie entière. « C’est cela le sens même de mon propre engagement depuis plus de deux décennies. Démontrer que les femmes, quelles que soient leurs conditions de vie, sont valables et éligibles dans les organes de prise de décision économiques, politiques, sociaux et culturels.

Le 8 mars à coup sûr n’est en définitive pas la fête de la femme; il ne saurait d’ailleurs être question de fête lorsque le chemin restant à parcourir est si parsemé d’embûches.

Des impacts socio-économiques de l’égalité genre

L’égalité des genres et les droits des femmes sont non seulement fondamentaux pour le développement inclusif et durable, la paix, la sécurité et les droits humains, mais ils sont également judicieux d’un point de vue économique.

Selon la Banque mondiale, si les femmes participaient pleinement à l’économie, cela pourrait ajouter 12 000 milliards de dollars à la croissance économique mondiale d’ici 2025. De plus, les femmes sont plus susceptibles que les hommes de réinvestir leurs revenus dans leur famille et leur communauté. D’après ONU Femmes, par exemple, pour chaque dollar gagné par une femme, 90 centimes (donc 90%) sont réinvestis dans l’éducation, la santé et la nourriture pour sa famille, contre 30 à 40 centimes (30 à 40% pour les hommes). Pour le traduire en CFA, disons que sur 1.000F CFA gagnés par une femme, 900F CFA sont alloués aux domaines clé de l’épanouissement de sa famille cités supra. Contre 300 à 400F CFA pour un homme. Ces chiffres soulignent à souhait l’importance de l’inclusion économique des femmes pour le développement économique et social, ainsi que la nécessité de lutter contre les inégalités économiques entre les sexes.

Quelques expériences personnelles

À l’aune de mes propres expériences conduites dans différents pays, l’autonomisation des femmes à travers des mécanismes structurants est l’outil de développement le plus efficace. Le regretté Kofi Annan l’a exposé ainsi: « Aucune autre politique n’est aussi susceptible d’accroître la productivité économique ou réduire la mortalité infantile et maternelle. Aucune autre politique ne réussit aussi mieux à améliorer les chances d’éducation de la prochaine génération. » Il est donc essentiel de continuer à agir au quotidien pour défendre les droits des femmes, leur faciliter l’accès aux opportunités économiques et aux postes-clés de décision, dénoncer l’impunité dont profitent leurs bourreaux et sensibiliser les opinions publiques.

Au-delà de l’inclusion économique des femmes, des dizaines de milliers de filles sont encore privées de leurs droits chaque jour, subissant des mutilations génitales, des mariages forcés et d’autres obstacles. Nous ne devons pas céder un pouce du terrain conquis depuis des décennies sur ces fléaux.

De même, la participation politique des femmes est un enjeu déterminant pour un développement qualitatif dans le monde entier. En Afrique notamment, bien que des progrès aient été accomplis ces dernières années, les femmes restent sous-représentées en politique.

Dans un registre anecdotique, courant 2010, alors que j’étais au gouvernement, j’ai le souvenir d’avoir initié avec le soutien du président Boni Yayi, un projet de loi portant promotion de l’accès des femmes aux fonctions électives et nominatives, qui devrait accroître de façon substantielle la participation des femmes aux organes de décision. Finalement certains de nos députés avaient jugé bon de porter l’initiative par eux-mêmes. Dès lors, une proposition de loi avait été introduite dans ce sens, avec une fortune bien drôle. Au sein de la commission des lois dont j’avais participé aux débats pour soutenir une telle proposition salutaire, une levée de bouclier des parlementaires masculins de tous les bords politiques a fini de me convaincre grandeur nature que le combat de la parité est une course de fond, d’endurance. Le ridicule de l’histoire en était que même certains députés porteurs de l’initiative en faisaient des développements rédhibitoires ce jour-là.

Les avantages d’une participation conséquente des femmes sont nombreux, notamment une plus grande prise en compte des droits, des priorités, des besoins et des intérêts des femmes.

Des cas d’espérance

Selon certaines études, une prise en compte de l’approche genre mène également à une plus grande réactivité face aux besoins des citoyens, une coopération accrue entre partis politiques et une paix plus durable. «Lorsque les femmes participent pleinement à la vie politique, économique et sociale de leur pays, elles peuvent apporter une contribution unique et précieuse à la création d’un monde plus juste et plus égalitaire» avait notamment affirmé Hillary Clinton, ancienne secrétaire d’Etat américaine. Allégation d’ailleurs corroborée par une étude de l’Organisation des Nations unies (ONU) réalisée en 2015, qui montre que les pays ayant les taux de participation des femmes les plus élevés dans la politique ont également les meilleurs scores en matière de développement humain.

Par exemple, au Rwanda, après avoir conquis 56% des sièges au parlement en 2008, les femmes ont formé le premier groupe parlementaire interpartis pour travailler sur des questions controversées telles que le droit foncier et la sécurité alimentaire. Elles ont également formé un partenariat tripartite pour coordonner des mesures législatives réceptives et assurer que les services de base soient fournis.

Les femmes élues sont plus susceptibles de transcender les appartenances politiques sur des questions de droits humains, même dans des environnements hautement partisans. Notre pays gagnerait beaucoup à promouvoir des unions sacrées de politiques, notamment des femmes politiques, au-delà des chapelles politiques, sur des questions de droits fondamentaux, pour un environnement politique plus harmonieux et productif. Christine Lagarde l’a fait remarquer en ces termes, « Les femmes ne cherchent pas le pouvoir pour le pouvoir, mais pour être en mesure de changer les choses.».

La mère que je suis a particulièrement apprécié un exemple au Koweït. Cinq ans seulement après que le mouvement pour le suffrage des femmes ait acquis les droits pour les femmes de voter et de se présenter aux élections, les femmes parlementaires nouvellement élues se sont coalisées pour introduire des amendements au code du travail qui garantira des pauses d’allaitement obligatoires aux mères qui travaillent et fournira des services de garderie sur le lieu de travail pour les entreprises ayant plus de 200 employés.

Quid du Bénin?

Au Bénin également, il y a eu progrès avec le taux de femmes sorti des urnes aux dernières législatives de 2023…Progrès Certes !

Mais avant tout, j’avoue que j’ai le cœur serré en m’efforçant d’évoquer pour les besoins de l’analyse, ce progrès obtenu aux forceps par une réforme mise en place par la 8ème législature à la suite d’une élection chaotique sans précédent dans l’histoire politique de notre pays depuis l’historique conférence nationale des forces vives de 1990 . Élection ayant engendré, après l’exclusion et les protestations de l’opposition, des pertes en vies humaines dans diverses localités du pays: Cadjehoun, Savè, Kilobo, Parakou, etc. Je m’incline humblement devant la mémoire de toutes celles et tous ceux qui ont été emportés par cette crise électorale et je prie que le Seigneur leur accorde un repos éternel tout en pardonnant à leurs bourreaux comme le recommande notre Créateur.

Toutefois, une question me turlupine: a-t-on besoin, pour obtenir une réforme, quelle que puisse être son importance pour la société, de pousser l’intolérance jusqu’à ôter la vie des citoyens dans un État démocratique ?

Je pense personnellement que rien et absolument rien au monde ne vaut plus que la vie humaine. La vie de nos semblables est aussi chère que la nôtre.

Après cette parenthèse utile, revenons à notre analyse du cas du Bénin.

Au Bénin également il y a eu quelque avancée avais-je indiqué plus haut. Le taux de femmes élues pour la 9ème législature (2023-2026) est de 25,69 %, contre 7,23 % pour la 8ème législature (2019-2023). Selon les statistiques, depuis l’avènement de la démocratie au Bénin, le taux de représentativité des femmes au parlement n’a jamais atteint les 10%. De 1991 à 2019, les taux ont été respectivement de 4,69%, 7,32%, 6,02%, 7,23%, 7,23%, 9,63%, 8,43%, et 7,23%. Il y a donc effectivement eu progrès à ce niveau à mettre à l’actif de l’exécutif actuel.

Cependant des efforts considérables méritent d’être encore entrepris. En dehors des 336 candidates aux 24 sièges réservés pour les femmes aux législatives 2023 grâce à une réforme du code électoral, seules 91 femmes ont été positionnées sur l’ensemble des 1190 candidatures pour les sièges réguliers. Soit 15,3% de candidates sur les listes soumises à la CENA. C’est bien trop peu. Il s’agira donc à l’avenir d’éviter de cantonner la promotion des femmes députés, à ces 24 sièges d’office puisque, résultats des courses, seulement 6 femmes ont été déclarées élues sur 109 parlementaires, en plus des 24 sièges à elles réservés. Une telle réforme ne devrait donc aboutir à exonérer les partis politiques de leur responsabilité dans les positionnements (gagnants) des femmes sur les listes électorales.

De même cette réforme du code électoral obligeant les partis à positionner au moins une femme par circonscription électorale dans le cadre de la députation est partielle en ce qu’elle reste étonnamment muette au niveau de la décentralisation et du sommet de l’Etat. En effet, elle n’a pas apprehendé la vieille pratique du pouvoir décentralisé. Sur les 77 Maires, seulement 4 sont des femmes (5,19%). Pas plus qu’aucune femme n’a accédé à la tête d’une commune à statut particulier (à l’instar d’une certaine Anne Hidalgo, maire de la capitale française, Paris, depuis 2014).

Il en est ainsi également de la plus haute marche de l’État. La loi ne fait pas obligation aux partis politiques, dans le cadre de l’élection présidentielle, de proposer un ticket équilibré en genre.

À l’échelle du gouvernement actuellement, sur les 12 préfets, seule une femme répond à l’appel (8,33%). De même on dénombre 5 femmes sur 23 ministres, soit 21,73%. Sous Boni yayi, le quota de 30% de femmes au gouvernement a même été atteint. Une progression là aussi est possible jusqu’à la parité.

Au regard de tous ces défis, beaucoup reste à faire dans notre pays, au-delà des bonnes intentions affichées, afin d’obtenir des effets tangibles, à savoir garantir l’égalité des chances pour les femmes devant la loi et une meilleure participation aux échéances électorales.

Mes propositions au chef de l’Etat

C’est pourquoi, je suggère, au chef de l’Etat, l’organisation d’un atelier technique (non politisé, non partisan) en vue d’une évaluation d’étape de la mise en œuvre de la réforme du code électoral relative à l’amélioration de la participation des femmes aux législatives. La séance de restitution des conclusions dudit atelier serait quant à elle élargie à des politiques aussi bien de la mouvance que de l’opposition. Les recommandations utiles qui en émaneront permettront d’évoluer vers des orientations stratégiques plus pertinentes et des politiques publiques plus exhaustive et donc plus fructueuses en matière de genre et développement.

Mieux, je me propose, depuis mon lieu de détention arbitraire, de rédiger bénévolement pour notre pays, les termes de référence techniques relativement aux travaux préparatoires et à l’organisation de cet atelier d’experts.

Les recommandations de cet atelier, pourraient aussi inspirer une réforme judicieuse ciblant l’accroissement significatif de la représentativité des femmes aux élections communales et locales ainsi que présidentielles.

Le Président de la République, sur la même lancée, pourrait nommer au moins 30% à 50% de préfètes et de femmes ministres dans son prochain gouvernement, assorti d’une signature de contrats de performances pour toute l’équipe. Ce qui permettra d’évaluer à terme, l’apport d’une telle politique dans la machine gouvernementale. L’exercice mériterait d’être étendu au décret portant attributions, organisation et fonctionnement des ministères aux fins d’insister auprès des ministres pour des proportions de nomination de cadres féminins.

Par ailleurs, des mesures concrètes peuvent être prises pour encourager la participation politique des femmes, notamment en mettant en place à la fois une parité horizontale et verticale sur les listes électorales. La parité horizontale implique que toutes les listes électorales devront comporter un nombre égal de femmes et d’hommes et la parité verticale promeut, quant à elle, une alternance entre hommes et femmes sur la liste.

En outre, les environnements politiques doivent être exempts de discrimination et de violences basées sur le genre, car ces actes d’agression sexiste ont des répercussions au-delà de la cible initiale, effrayant les femmes déjà actives politiquement et décourageant celles qui envisagent de s’engager.

Il s’avère également indispensable de garantir la reconnaissance des femmes occupant des postes décisionnels comme étant un droit humain, ainsi que de faire progresser leurs droits à occuper des fonctions de leadership. Les médias ont un rôle catalyseur à y jouer en soulignant les contributions positives des femmes en politique et en évitant de perpétuer les stéréotypes de genre négatifs (matchisme, misogynie, phallocratie, complexes divers etc).

Efforçons-nous d’impacter

Pour finir, je félicite toutes les femmes élues au titre de la 9ème législature. Je ne reviendrai pas sur l’absence de transparence et d’équité subi par le parti Les Démocrates lors du processus électoral. Mesdames, chères honnorables, votre voix est importante pour la construction d’une société plus équitable et inclusive. Vous pouvez contribuer à la consolidation de la paix, à la promotion de l’égalité des genres et à la réalisation de progrès significatifs dans les domaines de l’éducation, de la santé et des infrastructures de développement.

Évertuez-vous à marquer votre passage à l’Assemblée nationale et à faire entendre votre voix, loin du brouhaha des calculs politiciens. Vous contribuerez ce faisant à transformer une roue/route secondaire en boulevard et autoroute pour la gente féminine à l’occasion des prochaines législatives. L’impact ne tarderait pas à se faire ressentir sous forme d’effet d’entraînement dans bien d’autres secteurs.

Chères héroïnes, où que nous nous trouvions, nonobstant les inévitables tribulations, osons lutter, innovons, inspirons, impactons dans la résilience.

#LesHeroinesImpactent

Reckya Madougou

8 mars 2023

Le parti LD « lance un vibrant appel au gouvernement de la rupture et son chef pour la libération immédiate et sans condition de Reckia Madougou »

Deux ans déjà jour pour jour que notre Amazone nationale Rékiatou MADOUGOU a été brutalement kidnappée sur le pont de Porto-Novo à son retour d’un meeting politique avec les forces politiques de l’opposition. Dès lors, elle a été privée de sa liberté.

Date et lieu : 3 mars 2023 au siège du Parti à Gbèdjromèdé-Cotonou

Sujet : 2 ans de détention de Rékiatou MADOUGOU

Propos liminaires

Mes chers compatriotes,

Camarades militantes et militants du Parti les Démocrates

Deux ans déjà jour pour jour que notre Amazone nationale Rékiatou MADOUGOU a été brutalement kidnappée sur le pont de Porto-Novo à son retour d’un meeting politique avec les forces politiques de l’opposition. Dès lors, elle a été privée de sa liberté.

Deux ans que ses droits humains les plus élémentaires sont bafoués. Ce qui constitue une brimade inadmissible, insupportable de sa personne.

Deux ans déjà  ans que, derrière les barreaux de Missereté, Reckia Madougou n’a plus, le bonheur de voir ses enfants en bas âge et privés de l’amour maternel pourtant indispensable pour ces âmes innocentes.

Et comme si cela ne suffisait pas, depuis le 03 mars 2021, chaque jour que Dieu fait, le pouvoir de la Rupture affine sa cruauté pour alourdir les affres de la détention afin de démoraliser notre compatriote. Toutes les mesures prises contre elle concourent à la soustraire du regard de ses compatriotes d’où la dernière mesure scélérate de privation de visite.

Mais, la présidente Rékiatou MADOUGOU est soutenue dans son combat par ses convictions politiques, son amour pour sa patrie et le peuple béninois.

Les milliers de messages qui peuplent les réseaux sociaux en sont une preuve patente.

C’est le lieu de rappeler, contrairement aux allégations mensongères claironnées lors du procès inique dont elle a fait l’objet, Reckia Madougou subit ce traitement cruel, inhumain et dégradant parce qu’elle a osé, usant de ses droits civils et politiques, se porter candidate à l’élection présidentielle contre le candidat sortant Patrice Talon. En effet, elle a été la candidate de notre Parti les Démocrates. Elle devait payer pour ce crime de l’aise majesté et être privée de sa liberté pour 20 ans.

Pendant ces deux années de détention, le Président Patrice Talon, chef de l’Etat et du gouvernement est demeuré sourd à tous nos appels réclamant la libération de la candidate Rékiatou MADOUGOU. Le pouvoir de la Rupture reste cantonné à sa thèse mensongère. Notre peuple porte encore la honte de ce procès inique, injuste qui s’est déroulé en dépit de bon sens et de toute règle de droit. Notre honte est d’autant plus grande que dans l’avis n°51/2022, le Conseil des droits de l’homme des Nations-Unies à travers son groupe de Travail d’experts indépendants a recommandé la libération immédiate de Rékiatou MADOUGOU, jugeant illégale et arbitraire son arrestation et sa détention.

 

Mme la Ministre, Reckia Madougou, le combat que tu mènes depuis ta cellule inspire et éclaire le peuple béninois et tous les citoyens du monde épris de paix et de justice. Ce combat se poursuivra pour la restauration de la démocratie dans notre pays.

 

En ce jour vendredi 3 mars qui marque l’an 2 de la détention politique de notre camarade, les démocrates en communion avec le peuple béninois, et prenant l’opinion publique nationale et internationale à témoin, lance un vibrant appel au gouvernement de la rupture et son chef pour la libération immédiate et sans condition de Reckia Madougou, candidate aux dernières élections présidentielles. Nous exigeons par la même occasion la libération de tous les prisonniers politiques, notamment du professeur Aivo Joël.

Le parti Les Démocrates exige aussi la création des conditions pour le retour au pays de tous les exilés politiques.

Les difficultés économiques actuelles, les incertitudes notamment liées au terrorisme qui mettent à si rude épreuve notre vivre-ensemble exigent la Concorde pour une politique nationale de justice et de réconciliation des filles et fils du Bénin.  En ces temps de carême où tolérance, paix et amour sont le leitmotiv de notre peuple, faisons nôtres ces valeurs.

Que Dieu bénisse Reckia Madougou et tous les combattants de la liberté en prison.

 

Le Parti « LES DÉMOCRATES »

 

Après 2 ans de détention de Madougou : Soglo entre aveux et appel, lire son émouvant message

03 mars 2021 – 03 mars 2023, exactement 2 ans que Reckya Madougou était arrêtée à Porto-Novo après un meeting dans le cadre des présidentielles. Au bout d’un procès controversé, l’opposante sera finalement condamnée à 20 ans de prison. A l’occasion de cette triste date anniversaire, qu’il qualifie de « jour funeste de notre jeune démocratie », Nicéphore Soglo a exprimé sa douleur de ne pas avoir réussi à contribuer à la libération de la candidate recalée du parti Les Démocrates à la présidentielle 2021, avouant qu’il s’est laissé aller à des compromis sans succès.

Déclaration de Soglo à l’occasion des 2 ans de l’arrestation de Reckya Madougou

COTONOU, LE 03 MARS 2023

C’était le 03 mars 2021, un jour funeste pour notre jeune démocratie ; Reckya Madougou, dont la candidature à la présidentielle de 2021 a été rejetée sur la base de lois scélérates, a été arrêtée. Depuis, elle a été embastillée à l’issue d’un procès tout aussi inique, jetant ainsi un masque hideux sur l’image de notre pays.

Ma défunte épouse ne s’en est jamais remise jusqu’à sa mort. Tout le combat d’une carrière politique sacrifié sur l’autel d’une gouvernance d’acharnement.

Par sa maman, une brave femme, j’ai su que Reckya s’est forgée, en prison, une carapace solide pour faire face à l’épreuve. Je constate d’ailleurs qu’elle n’a jamais abdiqué et, qu’elle continue de peser à sa manière dans le débat public. C’est comme garder un aigle dans une cage. Accepter de souffrir pour son peuple élève le niveau de conscience.

Personnellement je suis très déçu de ne pas avoir pu obtenir sa libération depuis 2 ans. Et ce n’est pas faute d’avoir essayé. Je me suis même laissé aller à des compromis dans le but de décrisper l’atmosphère des deux côtés sans succès. De vagues promesses en arguments fallacieux. Reckya Madougou, tout comme Joël Aïvo et d’autres compatriotes croupissent toujours dans les geôles de l’intolérance, de l’arbitraire et du déni parce que la loi de la force a remplacé tout simplement la force de la loi.

Je ne me lasserai pas d’en appeler à la libération immédiate de tous les détenus politique et sans condition. Je le ferai aujourd’hui, je le ferai demain, jusqu’à ma dernière force, et, jusqu’au jour où, Reckya et les autres, vont recouvrer leur liberté. Je me soumettrai aussi au même exercice dans quelques semaines si entre-temps, le professeur Joël Aïvo ne retrouve pas la liberté. L’histoire de notre pays s’écrit par nous-même maintenant et ici. Leurs compétences et leurs engagements manquent cruellement à la marche de notre nation vers son développement économique et social.

Nous n’avons pas fait la conférence nationale pour que des gens continuent de se voir priver de leur liberté parce qu’ils sont opposés à un régime. Notre pays est aujourd’hui confronté à de grands défis sociaux qui nécessitent l’apport de tous. Aucun projet de société ne peut prospérer pendant que des fils émérites du pays sont embastillés ou contraints à l’exil. C’est le sens de mon engagement, c’est ma responsabilité de me faire entendre lorsque ça ne va pas. Et quiconque ne dénonce pas, les travers dans une gouvernance, en est complice. Ici, se taire serait d’aller contre l’esprit même de l’historique Conférence Nationale Souveraine de février 1990 dont on vient juste de fêter les 33 ans, dans un silence assourdissant.

Je joins donc ma voix, à celle de ces millions de concitoyens farouchement hostiles au calvaire auxquels Reckya est soumis durant toutes ces deux années ; alors que ses enfants, ses parents, ses collaborateurs et la nation ont besoin de son énergie, de son intelligence et de ses potentialités. Que tous les Béninoises et Béninois épris de progrès social et du bien-être pour tous, réclament avec moi la fin de pénitence pour Reckya et pour tous les autres prisonniers politiques. La paix de notre nation, la paix pour la nation béninoise passe par là.

Courage à toi Reckya Madougou !

Courage à vous tous prisonniers à cause de vos opinions !

Tous ensembles pour leur libération !

Et que vive le Bénin !

Je vous remercie.

Nicéphore D. SOGLO

Ancien Président de la République

Ancien Maire de la ville de Cotonou

Vice-Président du Forum des Anciens Chefs d’Etats et de Gouvernements d’Afrique,

Créé en 2006 à Maputo sous le haut patronage de Nelson Mandela

« Réckya Madougaou est otage d’un système bipolarisé. Le clan auquel, elle appartient l’a envoyé en pâture et les alliés l’ont récupéré et l’ont mis en cage »

Sabi Sira Korogoné se prononce sur la détention de Réckya Madougou à la prison civile de Missérété. De passage sur l’émission ‘‘Le Tic Tac’’ de Reporter Bénin Monde Tv, le président d’honneur du parti d’opposition Mouvement populaire de libération (MPL) a regretté la condamnation  à 20 ans d’emprisonnement ferme,  le 10 décembre 2021 de l’opposante.

Sabi Sira Korogoné se prononce sur la détention de Réckya Madougou à la prison civile de Missérété. De passage sur l’émission ‘‘Le Tic Tac’’ de Reporter Bénin Monde Tv, le président d’honneur du parti d’opposition Mouvement populaire de libération (MPL) a regretté la condamnation  à 20 ans d’emprisonnement ferme,  le 10 décembre 2021, de l’opposante.

Mais pour lui, la candidate recalée du parti Les Démocrates à la présidentielle 2021 est, en réalité, « otage d’un système bipolarisé », accusant le pouvoir et son parti.

«   Réckya Maddougaou est otage d’un système bipolarisé. Le clan auquel, elle appartient l’a envoyé en pâture et les alliés l’ont récupéré et l’ont mis en cage », a dénoncé le président d’honneur du MPL.

L’ancien détenu de la prison civile de Cotonou dit avoir « une profonde pensée » pour sa « sœur », soutenant que ce n’est pas facile d’être derrière les barreaux.

Sabi Sira Korogoné a ajouté que le MPL continuera de se battre pour la libération de Réckya Madougou, Joël Aïvo et tous les prisonniers politiques.

Il a confié que les députés du parti au balai vont œuvrer pour le vote d’une loi pour faciliter la libération des détenus politiques et le retour des exilés politiques.

Manassé AGBOSSAGA

Tomèty à Aïvo et Madougou : « Acceptez toutes les ordures que certains déversent sur vous, c’est Dame Nature qui vous blanchira » (Opinion)

Aucun maître n’est maître du temps puisque les maîtres de chair ont très peur eux-mêmes du temps qui passe et les rattrape.

Aucun maître n’est maître du temps puisque les maîtres de chair ont très peur eux-mêmes du temps qui passe et les rattrape.

Les grands héros contemporains pour qui j’ai une forte admiration pour leur courage d’oser là où d’autres choisissent le chemin facile de la clochardisation active, de la capitulation en rendant leurs armes et âmes pour jubiler dans l’humiliation gratuite au prix non négociable de quelques actes gratifiants.

Vous avez résisté pour montrer que votre amour pour la patrie est plus fort que vous même. C’est la rançon de votre lucidité intellectuelle et d’une espérance mue par une foi inébranlable en l’avenir qui traduit la valeur des vrais grands hommes dont vous incarnez désormais le statut sans être une statue matérielle. Acceptez toutes les ordures que certains déversent sur vous, c’est Dame Nature qui vous blanchira et non plus les hommes qui ont déjà souillé la vérité des Êtres de chair.

Tout pouvoir est si éphémère que certains oublient qu’ils ne sont pas éternels pour construire l’éternité. Seul Dieu est éternel pour faire des choses éternelles en vue d’enrichir l’Éternité. Quand on a compris cette évidence des évidences, alors tout le reste relève de la vanité.

Le Bénin de demain, c’est vous. Et vous comptez pour ce pays.

L’ouragan, malgré sa violence dévastatrice finit par se calmer toujours pour devenir un vent ordinaire.

Demeurez dans l’espérance car, seul Dieu est maître de l’espérance. Les hommes ne sont que locataires de leurs espoirs. Restez dans l’espérance.

Je vous admire! Vous êtes l’incarnation d’une force de l’espérance insondable chers Joël et Reckya.

Votre grand frère Simon-Narcisse Tomety qui vous adore et pour toujours.

Je vous offre cette sagesse de René Char pour vous souhaiter une agréable journée dominicale :

impose ta chance

sers ton bonheur

vas vers ton risque

à te regarder, ils s’habitueront.

Vous serez des prisonniers de Dieu pour toujours mais vous ne serez des prisonniers des hommes de chair que pour un temps parce qu’ils ont eux-mêmes un temps pour tous leurs abus. C’est la loi de la Nature qui en dispose ainsi jusqu’à la fin des temps.

Ainsi soit-il !

Dr Ir Simon-Narcisse Tomety

Staséologue praticien

Institutionnaliste-chercheur en reformes publiques

Éducateur en citoyenneté et développement

Madougou : tête-à-tête avec son avocat français en prison, des actions annoncées pour l’amélioration des conditions de détention… Les dernières informations liées à l’opposante

De nouvelles informations dans le dossier Réckya Madougou. Détenue à la prison de Missérété depuis le mois de mars dans une affaire d’« association de malfaiteurs et terrorisme », l’opposante a pu échanger avec l’un de ses deux avocats français.

De nouvelles informations dans le dossier Réckya Madougou. Détenue à la prison de Missérété depuis le mois de mars dans une affaire d’« association de malfaiteurs et terrorisme », l’opposante a pu échanger avec l’un de ses deux avocats français.

Selon Rfi, l’avocat français Maître Antoine Vey était au chevet de sa cliente en fin de semaine à la prison civile de Missérété.

Il a notamment pu voir deux fois l’opposante, candidate recalée à la présidentielle du 11 avril 2021, avec l’accord du procureur spécial de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme.

Me Vey a vu sa cliente à Missérété
Me Vey a vu sa cliente à Missérété

« Les deux rencontres, entre sa cliente et son conseil ont duré 4 heures et demi au total, dans un parloir particulier et sous surveillance stricte… Une vitre le séparait de sa cliente », confie Rfi par le biais de son correspondant au Bénin,  Jean-Luc Aplogan. 

Me Antoine Vey a malheureusement constaté que sa cliente « partage une cellule pour quarante pensionnaires avec huit codétenues », et ne dispose plus d’un réfrigérateur, d’un micro-ondes, d’un poste radio, car  tout lui aurait été retiré.

Offensives

Ses avocats ont alors entrepris des démarches pour l’amélioration des conditions de détention de Réckya Madougou.

« Avec son confrère béninois, Me Renaud Agbodjo, Me Vey a déposé à la fin de son séjour, et a formulé plusieurs demandes au procureur spécial en faveur de sa cliente, il souhaite qu’on lui restitue tous ses appareils électroménager et qu’on l’autorise à avoir accès à ses proches », confie Rfi.

En outre, l’avocat français plaide pour  un placement sous contrôle judiciaire, car, estime t-il, « le dossier est vide ».

En attendant la date du procès, Me Antoien Vey  annonce pour la fin de la semaine prochaine, un document qui présentera pour la première fois la version des faits de Reckya Madougou, mais aussi   compte saisir le groupe de travail sur la détention arbitraire à Genève pour signaler le cas Madougou », rapporte Rfi Afrique.

Manassé AGBOSSAGA

Me Vey, avocat de Madougou à Talon : «nous demandons, non pas la grâce, mais juste le droit à une procédure transparente, équitable… »

Maître Antoine Vey réagit à la         sortie médiatique du président Patrice Talon sur Rfi et France 24. L’avocat de Réckya Madougou s’est notamment prononcé sur les propos tenus par le président béninois à l’endroit de sa cliente.

Me Antoine Vey a indiqué à Patrice Talon que sa cliente, en attente de jugement   n’est pas à  la quête d’une quelconque grâce présidentielle, mais plutôt d’une justice indépendante.

« On est face malheureusement à une nouvelle illustration d’une politique qui vise à évincer en fait toute opposition et toute voix discordante au Bénin. Malheureusement, cela a des conséquences puisque la personne que nous défendons est dans un état extrêmement fragile, isolée, sans possibilité d’avoir droit à une procédure équitable. Et on a le sentiment que le président Talon balaye l’État de droit d’un revers de main avec une facilité déconcertante. Il lui appartient apparemment de fixer la procédure, de fixer le sort de la procédure avant même que toute investigation ait lieu. Et aujourd’hui, nous demandons, non pas la grâce, mais juste le droit à une procédure transparente, équitable dans laquelle la personne puisse se défendre, et surtout dans des conditions qui sont normales et pas inhumaines comme c’est le cas actuellement », a-t-il fait savoir au micro de Rfi.

Me Antoine Vey a également fait remarquer que sa cliente, incarcérée à la prison de Missérété depuis deux mois dans une affaire de « financement de terrorisme » n’a pas le droit de voir ses avocats et proches.  

« Je rappelle qu’elle n’a pas la possibilité de voir ses avocats, pas la possibilité de voir les membres de sa famille de manière normale et elle est plongée dans un état particulièrement fragile », a-t-il dénoncé, invitant la communauté internationale à « essayer de rendre à nouveau possible qu’au Bénin, il y ait des procédures équitables ».

Manassé AGBOSSAGA

Bénin: Réckya Madougou, victime d’un malaise dans sa cellule en prison

Réckya Madougou, victime d’un malaise dans sa cellule en prison. C’est Nadine Dossou, membre du collège d’avocat de l’ancienne ministre de la Justice en détention depuis mi-mars à la prison de Missérété  qui a révélé l’information.

Dans une note adressée au ministre de la Justice et reprise par Frissons Radio, Sévérin Quénum, Me Nadine Dossou a confié que Réckya Madougou s’est évanouie dans sa cellule en prison dans la nuit du 22 au 23 avril.

Me Nadine Dossou dénonce notamment les conditions de détention de sa cliente et invite les autorités à corriger le tir.

Projection du film ‘‘La Canne du Roi’’ le 14 mai à Canal Olympia
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Manassé AGBOSSAGA

Bénin : La Résistance Nationale apporte son soutien à Madougou, Aïvo, Hountondji, Kpoton,…

La Résistance nationale réagit aux arrestations des leaders de l’opposition et autres activistes. Ce mardi 20 avril à travers un communiqué signé de son coordonateur Candide Azannaï a tenu à adresser son soutien indéfectible à toutes les personnalités politiques actuellement en prison.

« La Résistance Nationale, apporte soutien et solidarité aux personnalités et activistes politiques embastillés par l’arbitraire du pouvoir dictatorial dit de la rupture que sont parmi tant d’autres, Laurent METOGNON, Jean Alexandre HOUNTONDJI, Joseph TAMEGNON, Ali HOUDOU, Jean KPOTON, Ferdinand COMBETTI, Joël AIVO, Garya SAKA, Reckya MADOUGOU, Leopold GLIN Etc », peut-on lire  dans le communiqué.

Petit réconfort moral !!!

Manassé AGBOSSAGA

Kpakpatotiquement parlant : « Madou » et le goût du K.O

Jamais un sans deux, dit un adage populaire. Kpakpatotiquement parlant, cet adage s’applique bien à notre dada « Madou » qui vit au pays dont la passation du pouvoir a été une affaire entre père et fils, même si c’est à titre posthume. Oui, avec elle, le combat pour le tabouret présidentiel ne va jamais au second round. Quand « Madou » supporte quelqu’un, les adversaires sont assommés d’un coup net.

Jamais un sans deux, dit un adage populaire. Kpakpatotiquement parlant, cet adage s’applique bien à notre  dada « Madou »  qui vit au pays dont la passation du pouvoir a été une affaire entre père et fils, même si c’est à titre posthume. Oui, avec elle, le combat pour le tabouret présidentiel ne va jamais au second round. Quand « Madou » supporte quelqu’un, les adversaires sont assommés d’un coup net.

Après sa contribution directe ou indirecte à l’inédit  K.O en  2011 de « Yabo », quand elle était ministre de la microfinance « Madou » est, à nouveau complice, d’un Knoch out (K.O). Au 228, la conseillère spéciale a, sans doute, partagé avec le « big four », les recettes pour finir avec l’adversaire dès le premier tour. Et dans ça, « Agbé », malgré le soutien de l’esprit saint, et les autres challengers ont goûté au K.O, assaisonné « Madou ». Yakoo  à eux, surtout à « Agbé » lui qui s’est autoproclamé président de la république. Un conseil. Ça ne conduit pas à quelle part. Il peut demander au plus chinois des gabonais, lui qui s’est aussi autoproclamé président du Gabon,

Pour revenir à notre Dada «Madou », on peut conclure,  qu’elle qui sous feu Kérékou a fait tous les tapements, les jacassements  pour protester contre la  révision de la constitution a eu la conscience tranquille pour contribuer au K.O de « big four », synonyme d’un quatrième mandat après la révision de la constitution.

Femme,  quand y a son intérêt dans quelque chose…

Manassé AGBOSSAGA