La journée du jeudi 24 janvier 2019 n’a pas été de tout repos pour le Service d’Intervention Rapide de la Direction départementale Atlantique/Littoral. Le Commandant Marcellin Laourou et son staff, accompagné des représentants des transitaires, conducteurs, transporteurs, et de Bénin Control sont allés vérifier le respect de la règlementation douanière en matière de transit, sur l’axe Cotonou- Houègbo. Cet acte qui fait suite à plusieurs rappels et sensibilisations constitue un ultime avertissement avant la répression qui démarre ce lundi 28 janvier.
Manassé AGBOSSAGA
Le commandant Marcellin Laourou et son staff jouent à la carte de la sensibilisation. Du moins, pour quelques jours. En effet, le Service d’Intervention rapide de la Direction départementale Atlantique Littoral, des douanes et droits indirects a effectué une descente de terrain le jeudi dernier pour constater la présence des camions sur les routes, parcs, stations, mais également averti ces derniers du démarrage de la phase répressive dès ce lundi.
Mélange de sensibilisation et d’avertissement
La délégation conduite par le commandant Marcellin Laourou a marqué plusieurs arrêts pour constater de visu le respect de la règlementation douanière en matière de transit. D’abord, au niveau des stations d’essence le long de la commune d’Abomey Calavi et d’Allada. Ensuite, au niveau des parcs. Ici, le parc Amaga, le Port Sec d’Allada, et le parc Sobémap ont reçu la visite du Service d’Intervention Rapide. Enfin, les camions stationnés au bord des voies.
A ces différentes étapes, le commandant Marcellin Laourou a fait preuve de courtoisie et de fermeté. D’un ton ferme, mais très courtois, il a invité les chauffeurs à justifier leur présence à ces différents endroits.
Dans l’ensemble, les raisons avancées par les chauffeurs des camions gros porteurs transportant des marchandises en transit se limitent aux pannes, à l’avance, et à l’indisponibilité du carburant.
Et lorsqu’ un chauffeur, en stationnement dans une station d’essence, au bord de la voie, dans un parking ou dans un garage, évoque une raison de panne, un coup de file est immédiatement effectué par le commandant Laourou pour vérifier la véracité de l’information. Les informations reçues des différents appels laissent croire que les chauffeurs ne signalent pas les pannes à la Douane ou à Bénin Control.
Le patron du Service d’Intervention Rapide a alors invité ces derniers à signaler rapidement une panne lorsqu’elle intervient, mais aussi à ordonner aux chauffeurs de s’arranger pour trouver une solution à la panne et quitter les lieux dans les délais prévus par la loi.
Toujours sur la déclaration des pannes, Aristide Donvidé, Responsable Tracking et cargaison à Bénin Control a fait savoir que quatre numéros verts sont mis à la disposition des chauffeurs pour qu’ils informent les pannes.
Sur la présence des camions dans les stations d’essence, le commandant Marcellin Laourou n’a pas manqué de rappeler aux gérants, que ces locaux ne sont pas des parcs agrées. « Une station d’essence ne peut pas être un refuge pour les marchandises en transit », a-t-il martelé.
A cet effet, il a prévenu ces derniers des sanctions qu’ils encourent à accueillir les camions gros porteurs transportant des marchandises en transit. Le Commandant Marcellin Laourou a cité la fermeture de la station, l’emprisonnement du gérant, …
Quant à la question de l’avance, le commandant Laourou a invité les transitaires et les importateurs à jouer leur partition. Toutefois, il a martelé que ce problème ne pourrait justifier la présence des camions sur les voies, dans les stations au-delà du délai requis.
« Des gens chargent. Ils quittent le Port de Cotonou. Ils passent deux semaines à Glo, à Allada. Ce n’est pas normal. La règlementation ne connait pas avance. Vous chargez, vous devez partir », a rétorqué le patron du Service d’Intervention Rapide.
Pour ce qui concerne, la question de l’absence du carburant, elle s’est révélée vraie. Le commandant Marcellin Laourou qui a joint l’un des responsables du Groupe JNP a eu la confirmation de l’information. Il a alors invité les patrons de JNP à jouer leur partition.
Une partie d’échanges et d’accusation
.La descente au parc d’Amaga a vite pris l’allure d’une belle séance d’échanges, et d’accusation réciproque. Dans un premier temps, le commandant Marcellin Laourou a expliqué, au président du Patronat d’entreprise de transport du Bénin (Petrans-Bénin), Ibrahim Abdoulaye, présent sur les lieux, mais également aux chauffeurs, l’objet de leur descente sur le parc Amaga. Il a également cherché à savoir si les camions gros-porteurs en stationnement sont dans le délai normal. Le patron du Service d’Intervention Rapide, des départements de l’Atlantique et du Littoral a enfin informé les uns et les autres du démarrage de la phase répressive le lundi.
Pour sa part, le président du Petrans-Bénin a salué le Commandant Marcellin Laourou pour l’initiative. Il a toutefois nié la responsabilité du chauffeur et du transporteur, évoquant l’inexistence du contrat de transport. Ibrahim Abdoulaye a semblé rejeter la faute sur les transitaires et importateurs.
Un avis partagé par Aminou Boukary Kassim, Secrétaire général du Syndicat national des conducteurs gros porteurs du Bénin qui a aussi accusé les transitaires et importateurs qui ne livrent pas à temps les avances.
Une accusation rejetée par Marmert Azandossessi. Il a fait savoir que le transitaire n’a pas de responsabilité à partir du moment où la marchandise est sortie.
Mais très tôt, le commandant Marcellin Laourou a infirmé ses propos. Il a martelé que la responsabilité du transitaire est toujours engagée à partir du moment où la marchandise n’est pas arrivée à destination. Le patron du Service d’Intervention Rapide a évoqué la question de l’acquis à caution.
Les coups de chicotte ce lundi
Après les nombreux rappels à l’ordre et sensibilisations, le Commandant Marcellin Laourou et son équipe passent à la phase répressive la semaine prochaine. Dès ce lundi, ils entendent appliquer la loi. Le patron du Service d’Intervention Rapide a prévenu les uns et les autres que tout camion gros porteur transportant des marchandises en transit surpris sur la voie, dans un parc, dans une station sans raison valable et au-delà du délai légal (12heures à 96heures) sera saisi. Il a également fait savoir que les marchandises seront mises en consommation et le chauffeur interpelé. « Dès lundi, on vient ici. Nous trouvons un camion. On va désactiver la balise et on met la marchandise en consommation et on confisque le camion. C’est ce qui est prévu par les textes », a prévenu le patron du Service d’Intervention Rapide
Pour lui, il faut mettre un terme au long stationnement des camions gros porteurs sur les voies, qui pose un problème sécuritaire, et crée d’énormes accidents. A cela, il a ajouté que cette situation ouvre la voie à la fraude douanière puisque les marchandises déclarées en transit sont souvent déversées en cachette sur le marché béninois.
La rencontre de ce vendredi 25 janvier 2019 entre Marcellin Laourou et les conducteurs, transporteurs, transitaires et importateurs à direction mettra donc chacun devant ses responsabilités.