Convocation du maire de Bantè puis sa suspension après par le ministre de la décentralisation. Entre temps, la commune a été le théâtre de manifestations violentes pendant la période avant la présidentielle du 11 avril 2021. Dans la foulée, le deuxième adjoint au maire a été interpellé et déposé en prison. Tout ceci n’a-t-il pas eu de répercussion sur le travail au sein du conseil communal et la mairie en général ? Approché vendredi 14 mai, à notre descente sur le terrain, pour en savoir davantage, le Secrétaire général de la mairie de Bantè, Davy Onondja s’est refusé tout commentaire sur le sujet notamment les violences. Quelques minutes plus tard, il va essayer de répondre néanmoins aux questions à lui posées.
Le maire de Bantè, depuis le 12 mai est suspendu et remplacé par le premier adjoint au maire. Comment avez-vous vécu ce feuilleton du désormais ex maire ? Cela a-t-il joué sur le travail ?
C’est vraiment douloureux, mais administrativement ça n’a pas pris un coup puisque moi en tant que chef de l’administration communale, je suis là tous les jours, assisté du premier adjoint au maire pour faire le travail. Donc administrativement, tout s’est bien passé.
Mais entre-temps il y a eu le deuxième adjoint au maire aussi qui a été arrêté et jeté en prison. Tout ça, on imagine pour l’ambiance à la mairie. Est-ce que ça n’a pas eu de répercussions, comment les travailleurs ont vécu ça ?
Vraiment, c’est avec peine, puisque le deuxième adjoint également était régulier jusqu’au jour où on a appris son arrestation. Donc, le vécu est peut-être relatif à chaque individu. Mais personnellement, c’est des chefs que je n’ai plus l’occasion de côtoyer, c’est tout.
Mais est-ce que vous avez peur du lendemain, de qui va être encore arrêté, de qui va être encore suspendu? Est-ce que vous vous posez des questions ?
Des questions, je ne sais pas.
Mais quand vous observez, est-ce qu’il y a de méfiance, est-ce que l’ambiance de travail est la même qu’avant ?
Ça là, c’est vrai ; au niveau des élus il y a de méfiance.
Est-ce que vous avez constaté que désormais chacun est dans son bureau, vous ne riez peut-être plus comme avant?
Au niveau des collaborateurs, non! Je ne sens pas ça. Ils viennent, je les appelle. S’il y a des instructions à donner, je les donne pour qu’ils rendent compte.
Vous avez dit tantôt que la transition avant la suspension du maire, puisque nous avons appris qu’il était en fuite, n’a pas eu de répercussions sur l’administration. Mais comment se faisait la gestion des affaires, qui avisait les documents, qui prenait les décisions qui relèvent des prérogatives du maire ?
Bon, si c’est des décisions que le maire devait prendre, les dossiers étaient affectés au premier adjoint au maire. Mais qui disait qu’il n’a pas la plénitude du pouvoir. Et cette plénitude-là lui a été donnée par le ministre.
Donc avant que cette plénitude de pouvoir ne lui soit conférée, les documents étaient classés là ?
Bon, c’était le quotidien qu’on gérait. Il n’y avait pas aussi d’Arrêté. Il faut vous dire que c’est arrivé à un moment où on a fini la première session ordinaire de l’année. La deuxième n’est pas encore arrivée à terme. Donc disons qu’il n’y a pas un blocage à proprement parler.
Est-ce qu’il y a des réunions du Conseil communal qui aurait dû se tenir et qui n’ont pas pu se tenir ?
Non. Comme je le dis, il n’y a pas eu de blocage d’une session par exemple. La deuxième session ordinaire est prévue pour la fin du mois de juin. Et depuis les deux Arrêtés portant suspension et désignation, tout à l’heure, il y a deux activités qui se mènent. On est allé au lancement des deux activités.
Vous êtes allés à quels lancements ?
Il y a le Ccos. C’est une structure déconcentrée au niveau communal, qui s’occupe des questions de l’agriculture surtout. Et la deuxième activité est relative au nouveau mécanisme d’enregistrement des faits de l’état civil. Aujourd’hui, l’enregistrement des naissances a connu un changement. Ce n’est plus comme par le passé. Donc il y a eu une équipe composée de l’Anip et d’une délégation de l’état civil de Savalou, qui est venue pour entretenir les Chefs d’arrondissement et les chefs de village sur le nouveau mécanisme.
Propos recueillis et transcrits par Jacques BOCO/Matin Libre