Le samedi 14 avril dernier, des forces politiques se réclamant de l’opposition ont organisé une rencontre à Djèffa. A la sortie de leur assise, ces forces politiques réunies sous la dénomination Coalition pour la défense de la démocratie au Bénin avaient décrié la gouvernance du président Talon.
Réagissant à la rencontre de Djèffa, le Front souverain n’a pas loupé Sébastien Ajavon, Boni Yayi, Nicéphore Soglo, Albert Tévoédrjè, Philipe Noudjènoumè et autres membres de la Coalition pour la défense de la démocratie au Bénin.
Dans un communique publié en date du 14 avril et dont Kpakpato Médias a reçu copie, le Front souverain fait savoir cette rencontre est vide de « fond ». Pour le Front souverain, premier parti d’opposition à Patrice Talon, le Front pour le sursaut patriotique (FSP) et les autres forces politiques recherchent une épaule, en la personne de Sébastien Ajavon.
Pire, le Front souverain voit la demande de la Coalition comme un outil de manipulation.
Dans son réquisitoire, le Front souverain accuse la coalition d’avoir mal repris une de ses demandes, notamment celle de l’assise des forces vives de la nation. Pour le Front souverain, le Bénin a plutôt besoin d’une « Conférence patriotique » pour sortir du piège du néocolonialisme actuellement guidé par Talon, Ajavon-Yayi.
Et là-dessus, le Front souverain dit être le seul et vrai parti d’opposition.
Les débats sont ouverts !
Manassé AGBOSSAGA
Lire la déclaration
Rien d’essentiel, dans le fond, ne s’est passé à Djeffa ce samedi 14 avril 2018.
On a l’impression que la coalition FSP cherche une épaule où poser la tête et a couru vers AJAVON. Et AJAVON, politiquement, pas très sûr de lui-même, cherche l’adoubement par les vétérans de la ruse politique de notre Pays. (nous y reviendrons). Néanmoins, il faut notez ces faits probants:
1. Le PCB
● L’ « historique » Parti Communiste du Dahomey, devenu PCB (Parti Communiste du Bénin), après la Conférence Nationale de 1990 est entrain de finir sa mutation de Force du Progrès, en Force Conservatrice Néocoloniale (FCN).
● Bien qu’en retrait dans la manifestation à travers son 1er sécrétaire M. Philippe NOUDJENOUME, le PCB est
la véritable tête de pont du FSP (Front de Sursaut Patriotique) qui tente d’aggréger tous les mécontents de TALON dans une opposition farouche, à défaut de constituer une coalition politique homogène et crédible. Pourtant, le PCB était l’un des partis qui avait, très tôt, pris fait et cause pour l’arrivée de TALON au Pouvoir. Pendant que, dès décembre 2015, le FRONT SOUVERAIN inventa l’acronyme TAZ (TALON-AJAVON-ZINSOU) pour fustiger l’intention de ces trois milliardaires protagonistes de vouloir briguer le fauteuil présidentiel. Notre réticence n’était fondée, en ce moment, que sur une et une seule raison: le risque trop grand d’un conflit d’intérêt ou de délit d’initié par les TAZ.
Étonnant donc que le PCB, un parti vieux de plus de 40 ans, n’ait pas vu venir le danger de ces candidatures. Il était, alors, acharné contre le FCBE de YAYI BONI, son actuel principal allié dans le FSP. Qu’est ce qui a pu donc motiver une telle défection, aussi rapide que brutale au soutien du PCB à TALON ?
Il y a des raisons objectives, mais elles étaient toutes prévisibles, surtout pour un Parti politique d’une si grande expérience. Et ces raisons sont liées aux risques que nous avons cités plus hauts.
Dès mai 2016, le FRONT SOUVERAIN prévenait déjà de tous les risques inhérents au Pouvoir de TALON qui, disions-nous, allait d’abord placer ses hommes partout, mettre la main sur les rouages économiques de l’État, tenter d’embrigader les institutions, pour finir peut-être par remettre en cause sa promesse de mandat unique.
Le Bénin de TALON est aujourd’hui dans la situation prévue par le FRONT SOUVERAIN.
De part son passé de soutien dans l’ombre, suivant ses intérêts du moment, à tour de rôle, aux uns et aux autres barons politiques ou financiers, le PCB qui porte la coalition FSP est de moins en moins crédible. Et cela est bien dommage car, face à TALON, sans même présager d’un quelconque abus de pouvoir ou détournement de deniers publics, une opposition forte est indispensable pour l’équilibre des forces politiques dans le Pays. Sinon, nous laisserons un boulevard à la politique de TALON. Ce qui serait préjudiciable pour notre Pays.
● le FRONT SOUVERAIN invite donc le PCB, ou tout du moins sa jeunesse, à se démarquer de la vieille garde politique qui a trempé dans toutes les manigeances politico-économiques du Benin depuis 1960, pour rejoindre les Forces du Progrès (FdP) dont fait parti le FRONT SOUVERAIN.
● Pour le FRONT SOUVERAIN, la configuration politique qui se dessine désormais dans notre pays est celle-ci:
> d’un côté le monstre à 3 têtes et au corps néocolonial guidé par TALON-AJAVON-YAYI (TAY) entre lesquels se répartissent tous les biglotchemins selon leurs intérêts du moment. C’est des oligarques. Ils n’ont aucune Vision claire de développement pour notre pays. Et pour eux, politique rime avec folklores spectacles, corruptions, concussions et impunités. Leur jeu actuel, pour tromper le Peuple, est de créer, en leur propre sein, une Majorité et une Opposition de façade fondée sur la vengeance des uns contre les autres. Leur seul et unique but, c’est de garder le pouvoir en leur sein et se le renvoyer de temps à autres afin de pérenniser le système néocolonial, gage de protection de leurs privilèges et de maintien de leur impunité.
De par son histoire, nous demandons solennellement au PCB de s’en démarquer.
> de l’autre côté, il y a le FRONT SOUVERAIN qui incarne désormais le seul et unique vrai Parti d’Opposition avec l’ensemble de toutes les Forces Progressistes du pays qui luttent pour mettre fin au système néocolonial. Pour bâtir une Nation avec sa langue, sa monnaie et une armée autonome. Toute chose que la vieille garde néocoloniale n’a jamais mis à l’ordre du jour depuis 1960. Pire, ils sont prêts à combattre son avènement.
2. La vieille garde politique
● Leurs noms et leur visage, mais leurs forfaits contre le pays aussi, sont connus de toutes les béninoises et de tous les béninois depuis 1960. Et il serait long de citer ici tous leurs noms sans alourdir nos propos, mais vous les voyez tous grouiller et s’enrichir dans le pays qui, lui, ne décolle jamais économiquement.
● C’est d’eux que parle M. TALON quand il dit « nous sommes tous responsables, nous en avons tous profité…»
C’est d’eux que parlait déjà, à l’époque de la Conférence Nationale, le Président Mathieu KEREKOU « chacun connaît chacun ici,…» et,
C’est d’eux que parlait encore, il y a quelques jours M. AZANNAÏ lors de sa rencontre avec les femmes: « le gens connaissent les gens»
Toutes ces métaphores riment à une seule chose: la mauvaise gouvernance de notre pays depuis 1960. Celle-ci est assise sur les détournements de deniers publics, l’impunité, la concussion, les complots et les intrigues. C’est le système néocolonial
● Alors, à Djeffa, que peuvent-ils de nouveaux pour nous, tous ces hommes ?
Que peuvent-ils nous dire, qu’ils ne nous ont jamais dit, ou fait depuis 58 ans ?
Ou alors, ont-ils eu une révélation du Saint-Esprit hier nuit, vendredi 13 avril 2018 !?
● Le Peuple n’est plus dupe, même quand ils essayent d’enroler le jeune Léonce HOUNGBADJI. Jeune, dynamique mais avide, Léonce HOUNGBADJI (affidé de ZINSOU Lionel), comprendra vite que sa place, en ce début du XXIÈME siècle, est parmi les Forces du Progrès pour relever, ensemble avec la saine et honnête jeunesse africaine, les Grands défis qui attendent notre Continent.
3. Les demandes de Djeffa
Nous n’allons pas nous étaler là-dessus. Bien que fondées, elles sont sorties de leur contexte d’Opposition politique à TALON, et sont utilisées comme outils de manipulation par la vieille garde.
● Elles reprennent les arguments de la mauvaise gouvernance de TALON (non respect de la constitution, etc….)
● Elles dégainent les vieilles rengaines de luttes politiques, interne à l’oligarchie, pour savonner la planche à TALON, l’autre tête du Corps Néocolonial en formation. Ils s’agit du RAVIP, COS-LEPI, etc…
● Par contre, vous remarquerez que toutes les préoccupations de cette coalition de Djeffa ne sont centrées que sur comment prendre le pouvoir à TALON.
Nul part, nous ne voyons une ligne d’avenir tracée pour la jeunesse.
Nul part, nous ne voyons aucun axe de développement pour le pays
et aucun espoir projeté pour le Peuple.
Toutes leurs demandes sont focalisées sur ce que le Peuple doit faire pour les porter au Pouvoir.
4. Un point notable tout de même: la reprise, mais mal formulée, d’une demande du FRONT SOUVERAIN: càd
● Une Assise Nationale des Forces Vives de la Nation. mais pour dire quoi ? ce n’est pas signifié.
Oubien faire quoi ?
Ce n’est pas précisé.
La coalition de Djeffa demande une Assise Nationale vide de sens. Pense-t-ils certainement à une reprise de la duperie de 1990 qu’est la Conférence Nationale ? Au bout de 28 ans, elle n’a fait qu’empirer notre situation de notre pays.
Le FRONT SOUVERAIN, à la place d’une assise confuse, une nouvelle formalité de duperie, demande une CPN (Conférence Patriotique Nationale) pour la Vision LMA. C’est clair et ça indique au Peuple où nous devons aller !
● Plus Rien ou Personne, en dehors du LMA, ne pourra plus se prévaloir de Patriotique, de Nationale ou de Forces Vives dans notre Pays, si cette chose ou cette personne ne pose pas clairement devant notre Peuple la question du LMA
– notre LANGUE
– notre MONNAIE
– notre ARMÉE.
Autrement dit, la question de notre souveraineté véritable.
Toute autre alternative serait un leurre pour la Nation et une nouvelle duperie du Peuple.
Le FRONT SOUVERAIN dénoncera et combattra tous autres complots contre le Peuple.
La question politique essentielle de notre siècle pour l’Afrique noire n’est plus les changements de gouvernance, mais la liquidation définitive des traces du colonialisme. C’est à dire, la fin de la néocolonisation.
Djeffa n’a donc aucun sens.
● c’est au mieux une incitation à une CPN, et le FRONT SOUVERAIN répondra présent,
● au pire, c’est un coup d’Etat en préparation contre TALON. Pour le FRONT SOUVERAIN, cela n’a pas de sens en dehors d’une CPN autour de la Vision LMA.
Vive le LMA !
Comite de Direction
FRONT SOUVERAIN
du Bénin.
14avril2018.