Politique: Barnabé Dassigli, Georges Bada, Valentin Aditi Houdé, et Amoudatou Gbadamassi poussent Claudine Prudencio à défier Patrice Talon

 Le parti Union démocratique pour un Bénin nouveau (UDBN) a, à la faveur  d’un simulacre de congrès, pris la décision de faire cavalier seul lors des prochaines joutes électorales. Loin de traduire  un acte de bravoure ou une volonté de maintenir le parti sur l’échiquier politique national, cette option faite par Claudine Prudencio est une escapade à la  guerre de positionnement qui attendait la présidente si le parti atterrissait dans l’un des deux blocs de la mouvance présidentielle.

Manassé AGBOSSAGA

Après 2011 et 2015, où le parti Union démocratique pour un Bénin nouveau (UDBN) a pu respectivement bénéficier de l’éventail des Forces cauris pour un Bénin émergent (FcBe) et de l’Union fait la Nation (UN) pour voir sa présidente siéger à l’hémicycle, 2019 pourrait déroger à la règle. En effet, au détour d’un pseudo congrès dont il est difficile de retenir la dénomination exacte, le parti UDBN a réfuté l’option de fusion avec d’autres formations politiques de la mouvance présidentielle. Ce choix qui est en déphasage avec la vision du président Patrice Talon n’est pas le résultat d’un acte de bravoure ou la volonté de sa présidente de voir le parti qui d’ailleurs enregistre à chaque saison un véritable « mercato » pour combler les nombreux départs,  se   maintenir sur l’échiquier politique national. C’est juste une escapade à la guerre de positionnement qui attendait l’honorable Claudine Prudencio si elle avait échoué  dans l’un des deux blocs de la mouvance présidentielle.

Danger partout

Que ce soit au Bloc progressiste ou républicain auquel l’UDBN aurait pu atterrir,  un danger guettait la présidente du parti. Elue dans la 6è circonscription électorale, Claudine Prudencio n’aurait pas la garantie d’être positionnée tête de liste. Moins habile que le parti Alternative Citoyenne qui a su maintenir ses relations avec l’UN, Claudine Prudencio s’est fait devancer par certains politiciens de la 6è circonscription électorale.

Pendant qu’elle prenait ses distances de l’UN, alliance qui a facilité son élection, Emmanuel Koï ou en encore Etienne Cossi ont couru pour rejoindre les rangs de l’UN. Et c’est avec ces renforts que l’alliance présidée par Bruno Amoussou a décidé de fonder avec la Renaissance du Bénin, aile Abraham Zinzindohoué, l’Alliance nationale pour la démocratie et le développement (AND), aile Barnabé Dassigli  et autres pour fonder le Bloc Progressiste. Voilà qui complique la tâche à Claudine Prudencio, qui voit venir les menaces Barnabé Dassigli et Georges Bada.

Selon plusieurs sources, l’actuel ministre de la Décentralisation est décidé à goûter aux délices du Parlement. Sa proximité avec l’actuel locataire de la marina et l’électorat de Zè sont pour lui des précieux atouts pour revendiquer la première place.

Dans le même sens, Georges Bada, actuel maire de la Commune d’Abomey-Calavi n’a pas renoncé à retourner à l’hémicycle. Il peut mettre en avant ses bons rapports avec l’électorat de Calavi et son expérience des législatives pour réclamer la tête de liste.

A ces deux figures politiques, Claudine Prudencio a visiblement ajouté, les menaces Emmanuel Koï, conseiller communal de Godomey et Etienne Cossi. Dans cette multitude de potentiels candidats au sein de l’écurie Progressiste, la présidente de l’UDBN est consciente que si elle obtenait mieux, ce serait une place de deuxième titulaire.

Le scénario est quasi le même, si elle optait pour le Bloc Républicain, comme annoncé avant le simulacre de congrès organisé à Cotonou. Ici, les menaces ont pour nom Amoudatou Gbadamassi et Valentin Aditi Houdé. La première, membre du Parti du renouveau démocratique, est la protégée du président de l’Assemblée nationale, Me Adrien Houngbédji.

Selon les avertis de la politique béninoise, Adrien Houngbédji   a toujours fait de cette dernière la tête de liste dans la 6è circonscription électorale. Et les résultats ont toujours été au rendez-vous, avec le soutien des électeurs de Sô-Ava.

Il y a aussi la menace Valentin Aditi Houdé. Si lui-même a préféré fuir le Bloc Progressiste pour ne pas affronter son frère-ennemi, Barnabé Dassigli, il ne voudrait pas être rattrapé par un allié-adversaire surpris.

Elu régulièrement dans la 6è circonscription électorale avec l’appui des électeurs de la commune de Zè, Valentin Aditi Houdé pèse lourd. Il faudrait un miracle pour qu’il décide d’être « l’esclave » de Claudine Prudencio.

Face aux menaces Barnabé Dassigli, Georges Bada, Valentin Aditi Houdé, et  Amoudatou  Gbadamassi, Claudine Prudencio a donc fait ses calculs et décidé de défier Patrice Talon.  D’abord en ne renonçant pas à son parti. Ensuite, en créant un troisième parti de la mouvance présidentielle alors que le chef de l’Etat exige à ses soutiens sa volonté de ne voir à la limite que deux blocs.

Pour paraphraser Tiken Jah Fakoli, Kpakpato Médias a tout compris.

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