Malgré leur divorce, Bill et Melinda Gates restent unis pour diriger leur fondation

Dans leur communiqué officiel annonçant leur divorce lundi 3 mai au soir, Bill et Melinda Gates ne laissent aucune place au doute : «Nous avons construit une fondation qui œuvre à travers le monde entier pour permettre aux gens de mener des vies en bonne santé et fructueuses. Nous croyons encore en cette mission et continuerons de travailler ensemble dans cette fondation.» Bill Gates, aujourd’hui âgé de 65 ans, et sa femme Melinda, 56 ans, s’étaient rencontrés lorsque celle-ci avait rejoint Microsoft, avant de se marier en 1994. Ils n’ont pas indiqué les raisons de leur séparation.

Créée par le couple en 2000, la fondation Bill-et-Melinda-Gates a depuis dépensé plus de 53 milliards de dollars (44 milliards d’euros), pour des projets liés à la santé et à la lutte contre la pauvreté sur la planète, selon le site web de l’institution. Environ 1 600 employés y travaillent. Le désormais ex-couple administre cette entité en compagnie de leur ami Warren Buffett, autre milliardaire américain.

Mais reste à voir si ce fonctionnement sera maintenu à l’identique avec la séparation des fondateurs. Certains observateurs estiment que des évolutions pourraient avoir lieu, notamment concernant son financement. Des questions se posent en effet sur la volonté de Bill Gates, 4ème fortune mondiale estimée à 124 milliards de dollars, de continuer à injecter autant de fonds pour cette structure. Bill Gates avait quitté la présidence de Microsoft en 2014 et son conseil d’administration l’an dernier pour se consacrer à la philanthropie.

Par le passé, le couple avait notamment transféré 20 milliards de dollars d’actions Microsoft pour alimenter la trésorerie de cette fondation. Selon les derniers relevés financiers qui figurent sur son site, l’entité disposait fin 2019 d’actifs nets s’élevant à 43 milliards de dollars (35 milliards d’euros). Elle est ainsi considérée comme la plus grande fondation privée au monde, au point de susciter des critiques sur la privatisation de l’aide internationale.

«Le divorce du couple le plus important de la philanthropie soulève beaucoup de questions sur l’avenir de la fondation, et même sur l’avenir de la philanthropie», a alerté Rob Reich sur Twitter, professeur de sciences politiques à l’université de Stanford. Celui qui a écrit le livre Just Giving : Why Philanthropy Is Failing Democracy and How It Can Do Better a ensuite ajouté : «J’espère que la fondation publiera prochainement une déclaration sur les implications du divorce».

LIBERATION, AFP

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