Le pape François a rendu publique mardi une réforme significative du droit canonique de l’Eglise catholique, qui renforce notamment les sanctions pour les abus commis contre des mineurs ou des adultes vulnérables, pour les fraudes ou l’ordination de femmes.
Cette réforme, lancée en 2009, est la plus importante depuis la promulgation de la version actuelle du Code de droit canonique par le pape Jean Paul II en 1983, qui compte près de 1.750 articles répartis en sept sections.
La révision a porté sur le livre VI, consacré aux sanctions pénales dans l’Eglise, et vise à « réduire le nombre de cas dans lesquels l’application d’une sanction était laissée à la discrétion des autorités », a expliqué le souverain pontife.
La réforme, qui comporte environ 80 articles traitant des crimes et de leur sanction, intègre certaines évolutions introduites depuis 1983 par les différents souverains pontifes et ajoute de nouvelles catégories.
Alors que de nombreuses affaires de pédophilie ont ébranlé l’Eglise ces dernières années à travers le monde, les abus sexuels sur les mineurs sont désormais inscrits dans un chapitre intitulé « Crimes contre la vie, la dignité et la liberté humaines » alors qu’ils relevaient auparavant d’une section à l’intitulé plus vague « Crimes contre les obligations spéciales des membres du clergé ».
De nouveaux crimes ont également été inclus, comme le fait de « préparer » des mineurs ou des adultes vulnérables en vue d’abus sexuels ou encore la possession d’images pédopornographiques.
Alors que Mgr Filippo lannone, président du comité du Vatican ayant supervisé ce projet, a jugé qu’il y avait eu « un climat de relâchement excessif dans l’interprétation de la loi pénale » du droit canonique, la miséricorde surpassant parfois la justice, le pape François a rappelé aux évêques qu’ils étaient responsables du respect littéral de cette loi.
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