La politique étrangère et la façon de s’attaquer à certains défis mondiaux seront au coeur des discussions des leaders rassemblés au sommet du G7 en Cornouailles, en Angleterre, samedi, mais ils aborderont ces questions en huis clos.
Comment négocier avec la Chine, plus agressive, est un défi auquel font face certains pays, dont le Canada, qui a des liens économiques étroits avec Pékin.
Le premier ministre Justin Trudeau fait face à la pression des conservateurs à Ottawa qui réclament que le Canada soit plus ferme dans ses relations avec la Chine, où deux Canadiens sont détenus depuis l’arrestation de la directrice financière du géant des télécommunications Huawei, en 2018, à la demande des États-Unis qui cherchaient à obtenir l’extradition de Meng Wanzhou pour faire face à des accusations de fraude. M. Trudeau a toujours soutenu que son gouvernement libéral travaillait fort pour faire libérer les Canadiens Michael Kovrig et Michael Spavor.
Le président américain Joe Biden demanderait à ses homologues du G7 de dénoncer le recours au travail forcé des minorités ethniques, notamment les Ouïghours musulmans, par les autorités chinoises.
Deux fonctionnaires de haut rang, parlant sous le couvert de l’anonymat, ont indiqué que le président souhaiterait que cette dénonciation figure au communiqué final approuvé par tous les leaders du G7.
On ignore ce que M. Trudeau dira de la Chine à ses alliés.
La frontière canado-américaine
Le Canada est également sous pression pour rouvrir la frontière terrestre avec les États-Unis au moment où les campagnes de vaccination se poursuivent à grand rythme.
S’exprimant sous couvert de l’anonymat, un responsable fédéral a mentionné que MM. Trudeau et Biden avaient discuté de la frontière lorsqu’ils se sont rencontrés en marge d’une autre réunion avec les dirigeants du G7.
Les deux chefs d’État ont évoqué la possibilité de faire «graduellement» et «prudemment» des modifications en lien avec la fermeture de la frontière, selon le responsable.
La frontière canado-américaine est fermée aux voyages non essentiels depuis plus d’un an après qu’un accord a été conclu entre les deux pays dans l’espoir d’empêcher la propagation de la COVID-19.
Trudeau et Biden ont également parlé de la Chine et du travail en cours pour faire libérer Michael Kovrig et Michael Spavor, ajoute le responsable.
Le premier ministre canadien a un horaire chargé samedi. Il a aussi des rencontres bilatérales avec les leaders de la France, de l’Italie et de l’Allemagne.
«Nous sommes alignés sur les grands enjeux que ce soit la lutte contre la COVID, sur l’économie, sur l’environnement et le climat, mais aussi la protection de notre belle langue française, ainsi que le travail basé sur l’égalité des genres», a déclaré M. Trudeau samedi devant les caméras alors qu’il était assis à côté du président français Emmanuel Macron.
«On va continuer d’en parler et de travailler ensemble et d’avoir un impact très positif ici au G7 et dans le monde», a-t-il ajouté.
Selon la déclaration commune publiée par le cabinet du premier ministre, les deux leaders se sont engagés à «lutter contre la pandémie en renforçant la concertation multilatérale et la solidarité avec les pays en développement, notamment grâce au don de doses de vaccins par le biais de la facilité Covax».
MM. Trudeau et Macron ont aussi demandé à leurs ministres de poursuivre la préparation de la première réunion d’un Conseil des ministres France-Canada qui se tiendra avant la fin de l’année 2021.
M. Trudeau rencontrera plus tard dans la journée son homologue italien Mario Draghi et la chancelière allemande Angela Merkel.
Il participera aussi à des séances de travail portant sur la santé et la politique étrangère baptisées «Rebâtir de manière résiliente».
L’accélération de la campagne de vaccination mondiale pour vaincre la COVID-19 est aussi un élément majeur à l’ordre du jour du Sommet des leaders du G7.
Le premier ministre s’est entretenu la veille avec l’hôte de l’évènement, Boris Johnson.