Expérience Tébé confirme la participation du parti d’opposition Mouvement populaire de libération (MPL). Il l’a fait savoir à la faveur dans un entretien accordé au journal Le Matinal, dont nous vous proposons le contenu.
Le Matinal : Le MPL était à Grand-Popo la semaine écoulée dans le cadre du dialogue initié par le médiateur de la République. Que pensez-vous de cette initiative ?
Président du MPL: Le directoire du Mouvement Populaire de Libération (MPL), représenté par plusieurs de ses membres a été reçu dans l’après-midi du lundi 25 avril 2022 par le médiateur de la République.
C’est une initiative louable et étant un parti qui prône la paix, le pain et la liberté pour toutes et tous, nous adhérons à toute initiative qui va dans le sens du renforcement de la paix et de la défense des libertés et des droits humains.
Vous avez formulé des recommandations pour des élections législatives paisibles. Rappelez-nous ces préoccupations ?
Le rôle du médiateur selon la loi étant entre autres :
– de faire le plaidoyer envers les dirigeants de notre pays pour une bonne gouvernance,
– de faire des recommandations aux pouvoirs publics pour le règlement des conflits de divers ordres,
– de leur proposer des modifications des lois et règlements,
En référence à ces différentes attributions de l’institution qui nous a invité, le Mouvement Populaire de Libération a remercié le médiateur pour l’initiative qui relève certes de son devoir envers la nation et a soumis les différents points retenus par le directoire à son attention pour que les tensions, les difficultés et divergences entre les acteurs politiques et le gouvernement connaissent un dégel.
Avec le médiateur, nous avons discuté des sujets relatifs aux exilés politiques, aux hommes politiques emprisonnés suite à divers événements en liaison avec la présidentielle de 2021, nous avons proposé la relecture de la loi n 2019-43 du 15 novembre portant code électoral qui a été voté en 2019 sans nous, partis de l’opposition ; la négociation avec le gouvernement pour qu’au-delà du cadre légal des élections, des dispositions plus souples soient prises pour permettre à tous les partis régulièrement enregistrés au ministère de l’intérieur de participer aux législatives de janvier 2023 et le ventre affamé n’ayant point d’oreille : nous avons demandé au médiateur de voir avec le gouvernement comment revoir sa politique de lutte contre la cherté de la vie. Les mesures prises en conseil des ministres le 23 mars 2022 ne sont pas encore effectives sur le terrain pour la plupart. Il urge que ces mesures soient revues pour un mieux-être du peuple, duquel nous voulons tous obtenir la participation au processus
électoral en cours.
Avez-vous l’impression que lesdites préoccupations notamment la libération des détenus politiques, le retour de exilés politiques et la relecture du Code électoral trouveront solution avant janvier 2023 ?
Nous avons noté tout au long de la rencontre avec notre hôte, un fort désir de travailler à la restauration des libertés et une volonté remarquable de voir les partis de l’opposition participer à la gouvernance de notre pays ; de tout cela, nous gardons espoir que le médiateur sera entendu par le gouvernement et surtout par le Président de la République pour qu’enfin nous nous sentions à nouveau dans nos bottes de pays démocratiques.
Au cas où vous n’obtiendrez pas gain de cause, que comptez-vous faire ?
Au Mouvement Populaire de Libération (MPL), participer aux législatives du 08 janvier 2023 relève d’un devoir envers le peuple et nous nous attelons à préparer déjà tout ce qu’il faut pour ce faire. Nous trouverons les moyens légaux pour nous faire entendre, écouter et comprendre du gouvernement et du Président de la république, pour que comme nous l’avions dit au médiateur, des dispositions plus souples soient prises pour la participation de tous à cette élection, afin que cesse la honte que nous impose cette législature monocolore installée à l’assemblée nationale depuis mai 2019.
Le Président de la république est sans doute conscient que le peuple ne continuera pas d’accepter ou de subir indéfiniment ce mépris d’être représenté par des députés qu’il n’a pas élus. Pour redonner sa légitimité au parlement béninois, nous serons sur le départ pour le scrutin du 8 janvier 2023.
Entretien réalisé par le Matinal