De passage sur l’émission ‘’Le Gouvernement en Action, le ministre de la Justice et de la législation, Séverin Quenum, a annoncé la construction de nouvelles prisons pour « lutter contre la surpopulation carcérale et offrir de meilleures conditions aux détenus ». Mais réagissant à cette actualité, le parti d’opposition Mouvement populaire de libération (MPL), par la voix de son président Expérience Tébé, n’a pas caché son étonnement et sa déception, avant d’attirer l’attention du Gouvernement sur les vrais problèmes de l’heure.
Colère noire du MPL après l’annonce de construction de nouvelles prisons, par le ministre de Justice, Séverin Quenum, lors de son passage sur l’émission ‘’Le Gouvernement en action’’, initiée dans le cadre du bilan de l’An 1 Talon 2.
Si le parti reconnaît que les conditions actuelles de détention en milieu carcéral ne sont pas acceptables, le MPL « se surprend » toutefois que « face aux multiples difficultés que vivent les populations, la meilleure chose que trouve à proposer le régime de rupture « soit la construction de nouvelles prisons ».
« La privation de liberté devrait être une exception et non la règle ».
« Dans un pays pauvre comme le nôtre, devons-nous nous permettre de continuer à envoyer les jeunes en prison ou plutôt chercher à les faire travailler pour le développement du pays », se demande ensuite le parti, avant de rappeler « La privation de liberté devrait être une exception et non la règle ».
Les priorités
Face aux nombreuses charges d’entretien des prisonniers à l’État et toute la mobilisation d’une famille derrière un prisonnier, Expérience Tébé invite le Gouvernement a plutôt se concentrer sur les priorités du moment. Le parti invite le régime à donner « du travail à la jeunesse », à « construire de nouvelles salles de classes, de nouveaux dispensaires bien équipés, des centres de loisirs et bien d’autres dont la jeunesse a besoin pour son épanouissement ».
4 Propositions du MPL
N’ayant pas que la voix facile aux critiques, le MPL ne manque pas de faire des propositions pour rester dans l’objectif de « lutter contre la surpopulation carcérale et offrir de meilleures conditions aux détenus ».
Expérience Tébé et les siens sortent alors de leur laboratoire quatre propositions.
« (1) En lieu et place de prison, nous proposons que les ressources soient réorientées à la construction de grands centres de rééducation dans les 12 départements de notre pays où se dérouleront plusieurs activités de formation et de production dans tous les domaines.
(2) Qu’une loi soit votée, proposant à ceux qui devront être condamnés à la suite d’un procès régulier s’ils désirent séjourner dans les centres de rééducation où ils travailleront sur les projets d’intérêt public utiles pour notre pays.
(3) Aussi dans le but de décongestionner nos prisons et ne plus en avoir à construire de nouvelles, une autre loi sera votée afin de compter pour double la durée de la détention préventive passée en milieu carcéral avant la condamnation effective. Cette loi qui sera rétroactive puisqu’il s’agit d’une loi pénale plus douce permettra de réexaminer la situation de plusieurs détenus qui pourront recouvrer leur liberté.
(4)Trouver le mécanisme approprié pour libérer la multitude de jeunes dans les liens de détention du fait des violences électorales », recommande le parti par la voix de son jeune président.
Et de conclure par une cette formule au parfum de tacle, « Le hautement social ne saurait devenir beaucoup de prisons pour le peuple béninois ! »
Manassé AGBOSSAGA