Le paradoxe béninois sous le régime de la rupture, du nouveau départ et de la tisane pour emprunter au président Talon l’allégorie de la tisane amère obligatoire et le serrage des estomacs, c’est le taux de croissance qui frôle les deux chiffres comme sous la révolution en 1981 mais à l’époque on mangeait à sa faim.
Aujourd’hui, la règle non négociable, c’est qui dort dîne. Voilà un pays d’eau qui est incapable de disposer de trois mois de stocks alimentaires pour traverser une période de crise. Quel développement peut-on conquérir quand la souveraineté alimentaire qui est la porte d’entrée dans le développement n’est pas assuré. C’est simplement une honte !
Un gouvernement qui est hostile à des critiques logiques et constructives est un régime qui ne respecte pas les droits de l’homme dont le droit de critiquer tout régime qui est incapable de nourrir son peuple 365/ 365 sur tout le territoire national. Un pays se développe par l’alimentation, l’éducation et la santé et non par la beauté paysagère à travers les BTP. Oui de belles routes, des monuments, des stades, c’est important mais ce n’est pas là l’urgence nationale.
Le pays comptait sur ses propres forces sous la révolution, les bailleurs de fonds ont lâché le Bénin et la circulation monétaire était lacunaire. Aujourd’hui, tous les mois le Benin est sur les marchés financiers pour s’endetter, presque tous les bailleurs de fonds ferment leurs yeux sur la dictature qui sévit dans le pays. Le chef de l’État reconnaît lui-même avec force et conviction de Cotonou à Bonn, d’Abomey à Paris, qu’il est dans la dictature pour développer le Bénin. En même temps presque toutes les réformes publiques battent de l’aile notamment dans les secteurs du système partisan, de la sécurité, de l’agriculture vivrière, de l’éducation nationale, de la décentralisation, de la santé, de la diplomatie.
Oui, on nous parlera des grandes avancées dans concernant le foncier, les marchés publics, les finances publiques mais les résultats sont où dans la vie quotidienne du Béninois après 6 ans de pouvoir ? Une réforme n’a d’impact qu’à travers son pouvoir transformateur positif et non négatif.
J’ai perdu ma fierté quand j’ai vu le classement honteux du Bénin au rang des dernier de la classe selon IDH du PNUD. On a classé les Etats sur la base des mêmes critères et indicateurs.
En 2022, l’IDH du Bénin est dans la catégorie FAIBLE par euphémisme, et pourtant le régime actuel n’arrête de dire à la face du monde qu’il a adopté la DICTATURE comme sa stratégie de développement économique et social inclusif.
La dictature c’est la guerre contre la liberté et à l’encontre de ses propres concitoyens. On devient dictateur après avoir sollicité le suffrage du peuple.
Voilà le Bénin qui, paraît-il, aspire à devenir comme la France, la Belgique qui peut se gouverner pendant six mois uniquement par son administration.
La dictature ce n’est pas pour brimer et violenter son peuple mais pour l’éduquer. Merci à Mao qui a su produire par l’éducation citoyenne, militaire, technologique, financière le Chinois puisant et décomplexé qui domine le monde. C’est cela une dictature de culture de l’exemplarité dans la vérité et la rigueur incarnée d’abord par les dirigeants eux-mêmes.
Simon Narcisse Tomèty
Institutionnaliste de réformes publiques
Staséologue praticien