Rachidi Gbadamassi, Mama Sanni, Sado Nazaire, Affo Tiodjani dit ‘‘Souwi’’. Ces 4 députés ne retourneront plus au parlement. Petite remarque kpakpatotique : tous sont cités dans le parrainage de l’opposante Réckya Madougou pour faire partir Patrice Talon lors de la présidentielle 2021.
Paradoxe ! Les 4 députés de la mouvance présidentielle qui étaient abondamment cités pour apporter leur parrainage à Réckya Madougou en 2021 ne feront pas partie de la 9ème législature. Rachidi Gbadamassi, Mama Sanni, Nazaire Sado, Affo Tiodjani dit ‘‘Souwi’’ déposeront leur costume d’honorable.
Si déjà le top avait été donné par le non positionnement de trois d’entre eux, l’échec de Rachidi Gbadamassi, le seul à être positionné laisse à croire que tout a été fait pour écarter ceux qui ont voulu écourter les jours de la Rupture et de son chantre.
Sado, Sanni, Souwi… même pas positionnés
Le ton était déjà donné avec les positionnements. Des 4 députés à avoir rencontré Réckya Madougou dans le cadre de la présidentielle 2021, trois n’ont pas été positionnés par leurs partis. Il s’agit de Mama Sanni, Affo Tiodjani dit ‘‘Souwi’’, tous deux de l’Union progressiste et Nazaire Sado du Bloc Républicain.
Sado écarté avec un fallacieux prétexte
Réckya Madougou a cité le nom de Nazaire Sado parmi les députés qu’elle a rencontré à Lomé pour obtenir leur parrainage dans le cadre de la présidentielle de 2021. Lors de son procès à la CRIET, la candidate recalée du parti Les Démocrates a même évoqué une somme de 70 millions.
Plus tard, le député de la 23ème circonscription électorale a confirmé avoir rencontré Réckya Madougou, mais à Cotonou, pas à Lomé.
« …Nombreux êtes-vous à attendre ma réaction à propos de la citation de mon nom dans la sulfureuse affaire Madougou. Je sais que beaucoup ont compris, qu’au bord de la tombe l’instinct de survie peut amener quelqu’un à s’agripper à d’autres. Cependant, je tiens à préciser à l’opinion publique, que j’ai rencontré une seule fois dame Reckya à Cotonou et non à Lomé le jeudi 17 mars 2021. Et ce, sur son invitation au début des tractations pour le parrainage des élections présidentielles de 2021. Il est à noter que d’autres candidats m’ont aussi démarché en son temps dans le même cadre… », avait il clarifié.
Mais pas suffisant pour éviter une absence au scrutin du 08 janvier dernier. Nazaire Sado n’a pas été positionné par son parti. Mais ce qui est encore drôle, c’est la raison avancée : quitus fiscal.
Comme s’il devait servir de cobaye pour justifier que cette pièce fait également des ravages dans le camp présidentiel, Nazaire Sado s’est fait croire à lui seul que son absence dans la course législative est liée à la non délivrance de quitus fiscal parce qu’il a accusé un retard.
« C’est une question de temps. Pour constituer le dossier de candidature il faut du temps. Le parti a un temps pour déposer les dossiers au niveau de la Commission Electorale Nationale Autonome (CENA). Donc lorsque j’étais dans les courses avec l’administration fiscale, le temps étant parti, le parti a décidé de déposer les dossiers en attendant que ma situation ne soit régularisée… C’est vraiment difficile, très difficile pour moi mais on est obligé de supporter car, la loi est faite aussi bien pour les dirigeants que pour les populations à la base. Moi-même je ne croyais pas que je n’allais pas prendre mon quitus. Moi je me disais qu’avec le temps je serai en train de faire les courses et au dernier moment même si les formalités ne prennent pas fin on va me délivrer ça en attendant mais l’administration fiscale a été très ferme; Je l’ai appris à mes dépens »,a-t-il laissé entendre.
Qui pour croire à ce gros mensonge ?
Même sort pour Mama Sanni
A la différence de son collègue, lui s’est plongé dans un silence. Mama Sanni n’est pas monté au créneau ou n’a pas envahi les médias pour expliquer son absence aux législatives.
Son dernier tête-à-tête avec les hommes des médias remonte à février 2021 où aux côtés de Rachidi Gbadamassi, il a expliqué pourquoi il n’a plus finalement accordé son parrainage à Réckya Madougou.
« Si on tente et que ça ne marche pas, en bon démocrate, si on est de l’opposition, on soutient les candidats de l’opposition qui sont retenus. C’est ce que j’ai appris en politique. Et là, si on aime son pays, c’est comme ça qu’il faut se comporter », avait il déclaré à l’époque.
Rien d’étonnant pour Souwi
Le moins surprenant des 4. Car Souwi a assumé sur toute la ligne. Le député de l’ex UP a martelé partout et surtout devant la Cour constitutionnelle qu’il a décidé de remettre son parrainage à Réckya Madougou pour lui permettre d’affronter Patrice Talon. Souwi a révélé comment les responsables de l’UP ont confisqué son parrainage.
Rachidi Gbadamassi : la vengeance est un plat qui se mange froid
Le plus triste dans tout ça. Parce qu’à Rachid Gbadamassi, la rupture lui a vendu du vent. En réalité, il a été positionné pour être humilié, ridiculisé. 2ème titulaire derrière le ministre Samou Adambi, il a été battu dans les urnes par Yayi et Les Démocrates dans la 8è circonscription électorale. Désormais, le professeur est la risée de tous.
Comme Sado, Sanni et Souwi, Gbadamassi a bel et bien été approché par Reckya Madougou. Lui-même a reconnu les faits lors d’une sortie médiatique mais a dit n’avoir pas été convaincu par la démarche de la candidate du parti ‘’Les Démocrates’’.
« Sa candidature pose un problème de conflit de souveraineté, d’insécurité politique, car le Bénin n’est pas à vendre », a-t-il avancé à l’époque.
Les législatives ont, certes eu lieu dans une période festive, mais Patrice Talon n’est pas le ‘’père noël’’. Alors ne fallait il pas se demander si « lui qui pense avant tout à lui » n’allait pas saisir la moindre occasion pour se débarrasser des soutiens qui étaient pressés de le voir partir ?
Manassé AGBOSSAGA