Nomination d’un rwandais à la tête de l’ANIP : « les élections générales de 2026 ont été lancées avec cet acte », selon Lionel Chobli (Opinion)

Dans le second, c’est la notion de responsabilité qui m’a secoué l’esprit . Qu’est-ce qui est querellé ? La compétence de l’étranger ? Je ne pense pas. La nomination d’un non béninois ? C’est dépassé depuis un bon moment. Des présidents dahoméens ou béninois ont eu des marabouts ordonnateurs de budgets ou des conseillers venus d’ailleurs.

Nomination d’un rwandais à la tête de l’ANIP : « les élections générales de 2026 ont été lancées avec cet acte », selon Lionel Chobli (Opinion)

Ces derniers jours, deux événements m’ont donné à réfléchir :

La fin dramatique de Christian ATSU, l’international ghanéen qui aurait pu/du quitter la Turquie la veille du séisme et a annulé son billet pour respecter davantage ses engagements contractuels;

La nomination controversée d’une personne étrangère a un poste de grande responsabilité et d’extrême sensibilité au Bénin et les débats houleux qui s’en suivent.

Dans le premier, c’est la notion de choix et de destin qui m’a turlupiné. Renoncer à aller retrouver sa famille parce qu’on a un contrat et que son équipe a besoin de vous quand bien même vous n’êtes pas indispensable … Et rencontrer la mort. Que vaut l’homme devant le temps et les événements ? Que valent les hommages devant l’absence et la dévastation ?

Vivre c’est savoir donner à chaque miette de l’existence une valeur précieuse.

Jacques Attali parlait cette semaine de la mithridisation de la vie. C’est à dire la propension à s’empoisonner au quotidien de petites doses de fatalisme, de sorte que les grandes catastrophes ne deviennent des évidences. La résignation à vivre s’installe et l’inquiétude ronge toute espérance.

Redonnons à nos vies, la joie et la noblesse qu’elles méritent car il est déjà demain.

Dans le second, c’est la notion de responsabilité qui m’a secoué l’esprit . Qu’est-ce qui est querellé ? La compétence de l’étranger ? Je ne pense pas. La nomination d’un non béninois ? C’est dépassé depuis un bon moment. Des présidents dahoméens ou béninois ont eu des marabouts ordonnateurs de budgets ou des conseillers venus d’ailleurs.

C’est plutôt la responsabilité de la haute autorité qui doit incarner la nation et guider la république qui inquiète. Dans un contexte où le chef de l’état parle de son pays à l’étranger comme d’un désert de compétences, avec un passé récent où les listes électorales et les élections ont manqué de semer du désordre (2011) et fait couler du sang (2019), beaucoup s’inquiètent qu’au moment où l’opposition est revenue dans le champ politique institutionnel et à trois ans d’un cycle électoral et très déterminant, une sorte de fait du prince ne vienne troubler les esprits et raviver les inquiétudes. Les béninois ne doivent pas avoir l’impression que le premier responsable du pays n’aime pas la paix et la quiétude. Je ne le crois pas mais certaines décisions sont inutilement polémiques et techniquement trop discutables. Les grandes compétences béninoises autour même du président de la république, que je connais qualifiées pour cette mission, doivent se sentir gênées qu’aucune d’elles n’ait été considérée éligible à cette fonction.

En réalité, les élections générales de 2026 ont été lancées avec cet acte du gouvernement. Consciemment ou inconsciemment, cela reviendra sur le tapis.

La responsabilité. Le choix. Le destin.

Nous y serons tous confrontés de manière déterminante.

En attendant, occupons de nos oignons … Ils nous piquent les yeux mais au moins ce sont les nôtres !

Bon week-end …

Lionel Chobli

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *