Le Bénin était absent au 2e sommet et au Forum économique et humanitaire «Russie-Afrique», les 27 et 28 juillet à Saint Pétersbourg. Pour le Politologue Richard Boni Ouorou, c’est une grosse erreur du gouvernement de Patrice Talon, notamment dans la lutte contre le terrorisme. Lire ci-dessous son analyse.
Rencontre Russo-Africaine
Je suis déçu, à titre personnel, de ne pas voir le Bénin représenté à la rencontre russo-africaine. L’objectif n’est pas de choisir un nouveau suzerain, à l’image de la relation déséquilibrée franco-africaine, mais plutôt de sélectionner des partenaires dans divers domaines.
La Russie propose aujourd’hui un projet de sécurité qui mérite une étude approfondie. Ce projet de sécurité intervient en réponse à une guerre terroriste, conséquence indirecte de l’intervention controversée de Nicolas Sarkozy en Libye.
La prolifération des armes et le renforcement des équipements des groupes djihadistes ont eu lieu suite à cette décision intentionnelle de la France.
Le nord de notre pays est actuellement aux prises avec le djihadisme, une situation qui risque de s’aggraver si ces groupes se retrouvent pris entre les feux des nouvelles autorités nigériennes, maliennes et burkinabè. Le Bénin pourrait alors être leur seul refuge. Par conséquent, l’idée d’avoir un partenaire qui propose un projet de sécurité est envisageable, et l’absence à cette rencontre est une erreur.
Quant à la France, elle ne propose pas vraiment de combattre les djihadistes. Quand son armée est sur nos territoires, elle crée une zone tampon, s’y installe et maintient nos forces de défense d’un côté et les djihadistes de l’autre.
Ce n’est plus ce que veulent les États africains : ils aspirent à se débarrasser définitivement de cette menace !
Diversifier nos partenariats à l’heure de la mondialisation et ne pas prendre position dans des querelles extérieures à nos intérêts nationaux devrait être une attitude de dirigeants responsables.
A méditer.
Prenez soin de vous
Issa Boni Richard Ouorou