La presse première victime du coup d’Etat au Niger. C’est ce qui se dessine plus de deux semaines après le putsch mené par le Général Tchiani, commandant de la garde présidentielle et qui était censé assurer la sécurité du président Bazoum.
La guerre de la communication et de l’information a lieu. Et désormais, de Paris à Ouagadougou, en passant par Cotonou, plusieurs organes de presse font les frais de ce coup d’Etat.
Au Niger, les autorités militaires ont coupé les signaux de Rfi et France 24.
Au Bénin, le groupe de presse ‘‘La Gazette du Golfe’’ a été suspendu par la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac) pour un commentaire de l’un de ses journalistes sur la crise nigérienne. Le groupe de presse est notamment accusé de faire l’apologie de coup d’Etat.
Au Burkina-Faso, c’est la Radio Oméga qui a été suspendue par les autorités après un entretien réalisé avec un pro Bazoum.
A la vérité, ces différents médias ont été sanctionnés pour avoir seulement fait leur travail. Quel sort alors pour les médias nigériens qui tenteraient de critiquer la junte militaire ? Quel sort pour les médias maliens qui s’aventuraient à dénoncer le coup d’Etat nigérien ? Quel sort pour les médias béninois qui, peut-être, face aux abus des gouvernants vont ces coups d’Etat, moment éphémère de joie ?
Il se dégage ici que la liberté d’expression est menacée. En fonction des sensibilités et de la position des gouvernants du pays, il est risqué pour les médias d’aller dans un sens contraire et d’exercer correctement la profession de journalisme. Bienvenue dans la dictature avec ces mesures arbitraires.
Et kpakpatotiquement parlant, si le Général Tchiani a fait son coup d’Etat et que désormais, il jouit d’un titre ronflant de chef d’Etat, pourquoi c’est à la presse d’en payer le lourd tribut ?
Manassé AGBOSSAGA