A quoi a servi la « réforme du système partisan » ?
L’une des insuffisances, si insuffisances il y’a de la Conférence des forces vives de la Nation de février 1990 réside dans son absence de résolution en ces temps de conjoncture économique de régler la question cruciale du financement public des partis politiques. C’aurait été réglé lors de ces historiques assises nationales que les partis politiques qui sont nés sur son terreau auraient pu jouir d’une existence séculaire comme sous d’autres cieux.
Néanmoins la constitution de 11 décembre 1990 qui en est sortie disposait que l’animation de la vie politique appartient aux partis politiques. Dans un contexte de multipartisme intégral, la balbutiante démocratie béninoise a connu des formations politiques de tout acabit (mouvements, partis et alliances de partis, les formations politiques) dont la naissance tient de la liberté d’association. Un modèle béninois qui est l’expression de la vitalité démocratique, en témoigne la vigueur du débat politique au Parlement et dans l’opinion publique. Leur nombre ne s’assimile pas forcément à leur qualité. Ce qui ne leur a pas permis de servir d’ascenseur vers la plus haute fonction de l’Etat.
Ce tableau en apparence trompeur appelait une réforme. Une amélioration de l’existant mais pas une remise à zéro du compteur pour tout réinventer. D’ailleurs avant le pouvoir de la rupture, la réforme était un souhait partagé par l’ensemble de ce qui constituait la classe politique béninoise. Il y avait des acquis à consolider. Tout n’est pas intrinsèquement défavorable. Mais le régime actuel animé par un complexe d’œdipe, s’acharne à faire croire qu’avant son avènement, le Bénin n’avait pas existé. Dans la kyrielle de formations existantes avant la pseudo-reforme, je suis de ceux qui pensent que plusieurs pouvaient être sauvegardées pour servir de modèles. Le FARD Alafia, la RB, le PSD, l’Union fait la Nation, les FCBE, le PRD…sont de grandes formations politiques qui ont marqué la scène la politique béninoise. Mais hélas, toutes sont passées entre les sécateurs de cette réforme du système partisan.
Toutefois, cette réforme ne peut être crédité que d’un seul mérite : La réduction du nombre de formation afin de garder le cordon ombilical à leur naissance et arroser les plus favorisés des deniers publics, tout est dans la ruse. Sinon rien à changer. Nombreux sont ces coteries politiques créés sous TALON et incapables de confectionner une liste de candidat pour une élection car les dirigeants qui en sont Président du Conseil d’administration (PCA) et Président directeur général (PDG) ne sont que l’ombre d’eux même attendant le signal de la « Télécommande ».
Un parti a vocation de conquérir le pouvoir d’Etat mais sous Patrice TALON, la mission est réduite à applaudir. Hormis une ou deux formations qui se sont démarquées en dépit des connivences temporelles, tous sont des zélateurs du régime sans réflexions objectives. Et dans ce contexte, l’argent du contribuable continue d’y être injecté.
Alors que le compte rebours a commencé, il importe de demander au régime s’il est fier de ce qui existe de nos jours comme partis politiques ? Est-ce véritablement la réforme souhaitée ? Quelles sont les idéologies des partis existants ? En quoi contribuent ils réellement au développement du pays ? Les partis arrivent-ils à prendre eux même les décisions ? Pourquoi la Télécommande continue t’elle d’agir ? Quel parti peut se targuer d’exister après la présidentielle de 2026 voire d’aborder ce tournant en toute homogénéité ? Peut-on garantir l’émergence d’un président en 2026 issu des rangs des partis existants ? Les interrogations demeurent.
Le pouvoir de la Rupture a le devoir de nous répondre.
Ganiou SOGLO