Invité sur l’émission Grand Format de Canal3-Bénin, hier dimanche 08 octobre 2023, le président du parti, Mouvement populaire de Libération (MPL) s’est prononcé sur plusieurs questions d’actualité dont, les perspectives politiques d’après crise au sein du MPL ; la démission du ministre béninois des Sports, Oswald Homeky ; les élections générales de 2026 et la probable candidature du parti au balai ; les appels à candidature et le vote en procédure d’urgence, du budget de l’Etat, exercice 2024. A toutes ses questions, Expérience Tèbè a pourvu des réponses qui incarnent sa posture d’opposant au régime en place. Il a également par la même occasion, annoncé des activités sociopolitiques en vue au sein du parti qui à ses dires, travaille à la reviviscence à la remobilisation.
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Bienvenu sur ‘‘Le grand format’’. Je rappelle que vous êtes le président du Mouvement populaire de Libération ; vous l’étiez en tout cas jusqu’à la crise qui a secoué le parti. Peut-on considérer que vous l’êtes toujours ?
Bien évidemment c’est ex qualité que nous sommes sur votre plateau aujourd’hui. D’abord, je salue tous les téléspectateurs de canal3 et le peuple béninois en général, ce dimanche. C’est en qualité du président du Mouvement populaire de Libération que nous avons répondu à votre invitation et les textes du parti continuent de nous maintenir président du parti. C’est pour ça que nous sommes là.
Votre parti traverse une crise depuis janvier 2023. Une réunion qui devrait statuer sur votre destitution et qui s’est terminée un peu en queue de poisson, que s’est-il passé concrètement ?
Je pense qu’aujourd’hui cette crise est derrière nous et il n’est pas utile de le remettre sur plateau pour tourner le couteau dans ces événements regrettables que nous avons connus. Il y a eu des mouvements d’humeur de quelques militants, en dessous avec des velléités de certains leaders de chercher à s’accaparer d’un fauteuil. Mais, très vite tout ça est rentré dans l’ordre ! Aujourd’hui, nous travaillons, nous regardons l’avenir à enraciner d’avantage le parti et relever les défis qui se posent au peuple béninois et que nous nous sommes assignés à lui relever.
D’accord vous dites que la crise est derrière et pourtant le parti est quand même rentré comme en hibernation. Destitution ou pas destitution, qu’est-ce que vous avez pu arranger, que s’est-il passé par la suite ?
Le parti n’est pas du tout rentré en hibernation. Les activités ordinaires du parti continuent de se mener et d’ailleurs, peut-être contrairement aux autres partis qui font beaucoup de tournées en ce moment, vous ne nous avez pas encore vus sur le terrain. Mais, il y a plusieurs évènements qui sont programmés au niveau du chronogramme des activités du parti qui vont nous mettre au-devant de la scène, dès la semaine prochaine. Il y a des ateliers, des séries de formations qui sont programmées pour se dérouler à compter de la semaine prochaine au sein du parti. Le parti n’est pas du tout en berne, vous savez depuis, nous nous sommes efforcés de participer activement aux dernières législatives et nous en sommes sortis avec les résultats que vous connaissez et il faut travailler à conforter ces résultats que nous avons obtenus ; à enraciner le parti et à continuer à raffermir son encrage au plan national ; travailler à ce que les prochaines échéances soient abordées avec succès au niveau du parti. C’est ce que nous essayons de faire !
Justement parlant des prochaines échéances, quelles sont vos perspectives, quel est l’agenda du parti à moyen ou à long terme ?
L’agenda du parti comme j’essaye de l’annoncer, ce sont élections générales de 2026 et pour ça, nous allons tirer toutes les leçons de notre participation aux dernières législatives et nous sommes en train de travailler à participer avec succès à ces élections. Tous les contours, toutes les questions qu’il faut aborder, régler avant ces élections, nous sommes en train de les parcourir en ce moment et très bientôt, vous verrez les dispositions qui sont prises au niveau du parti pour que ces élections générales soient abordées avec succès pour le MPL.
Est-ce qu’il faut s’attendre à ce que le Mouvement populaire de Libération présente un candidat pour les élections présidentielles de 2026 ?
Au sein d’un parti, aucune possibilité n’est exclue et en ce moment, nous discutons même avec les autres formations politiques qui partagent les mêmes idéaux que nous, afin de voir quelles sont toutes les possibilités de mettre de notre côté, les chances de pouvoir participer avec succès, à ces échéances. Donc aucune possibilité ne sera occultée.
Quels sont ces partis là qui partagent les mêmes idéaux avec vous d’autant plus que votre positionnement a toujours posé problème. Il y a tout le temps un débat autour. Etes-vous de l’opposition ou de la mouvance ?
Nous avons affirmé que nous sommes de l’opposition, mais je ne vois ce qui peut amener des gens à penser que ce n’est pas le cas. Mais toujours est-il que vous avez demandé quels sont ces partis avec lesquels nous étions ; eh bien évidemment, c’est les partis qui s’affirment être de l’opposition et les jours à venir peut-être vous nous verrez prendre positions communes avec certains de ces partis sur des questions d’intérêt national qui préoccupent nos populations.
Alors une dernière question très rapidement sur le parti avant de changer de sujet ; il semble que des irrégularités aient été notées à l’occasion d’une tournée organisée par la Commission Electorale Nationale Autonome (CENA), où se situe le MPL par rapport à tout ça ?
Le MPL a reçu la visite d’une délégation mixte de la Céna et du ministère de l’intérieur à son siège national et aux sièges départementaux et nous avons fourni les éléments et répondu aux préoccupations de cette mission. Jeudi dernier nous étions également à la Céna, lors des portes ouvertes organisées par cette institution. Le président de la Céna a affirmé devant vos caméras et certains de vos collègues que cette mission n’a, à ce jour, produit encore aucun rapport et que les jours, les semaines à venir, le rapport de cette mission dès qu’il sera prêt, sera communiqué à tout le monde. Alors, je ne comprends pas d’où viennent ces informations suivant lesquelles certains partis seraient en règle et d’autres non. En tout cas le Mouvement populaire de Libération n’est pas encore concerné par cela.
Alors que peut-il arriver, si éventuellement en termes de rapport, il y a des partis qui ne soient pas en règle, que risquent ces partis-là ?
Je pense que fondamentalement suivant la charte des partis, les partis qui ont bénéficié du financement public ont des obligations suivant la loi, alors la même loi a prévu que si, ces obligations ne sont pas respectées, il peut qu’ils encourent le risque de voir ce financement être suspendu. Je crois que fondamentalement c’est à ce niveau que les sanctions devront intervenir et il y a également aussi le retrait de récépissé pour d’autres fautes plus graves. Je crois que c’est à ça que nous devons nous attendre sommairement, mais attendons le rapport. Tout ce qui circule n’est que des inventions de certains de vos collègues…
Oswald HOMEKI ne fait plus partie de l’équipe de Patrice Talon, il a rendu sa démission en fin de semaine. Quelle lecture faites-vous de cette chose ?
Nous avons appris comme tout le peuple béninois d’ailleurs, la semaine dernière que le désormais ancien ministre des Sports, Oswald Homeky ne fait plus partie du gouvernement, qu’il ait rendu sa démission et qu’il justifierait par sa volonté d’affirmer désormais, ses convictions et de rester plus proche du peuple. Je pense qu’il n’y a rien de surprenant pour un acteur politique qui plus un jeune, de décider de prendre son destin en main à un moment donné et d’affirmer ses convictions et de rester proche du peuple. Je crois que si ces déclarations venaient de lui, ça veut dire que ses aspirations sont proches de ce que nous partageons au Mouvement populaire de Libération et que nous espérons qu’il nous rejoigne pour continuer ce combat au près du peuple.
Vous voulez dire qu’il rejoigne l’opposition ?
Du moins c’est ce que laisse croire ces phrases qui lui sont attribuées, je dis bien qui lui sont attribuées. Si c’est le cas, ça veut dire qu’il a toute sa place à nos côtés et nous l’attendons.
D’accord, il semble que ses décisions sont quand mêmes liées avec une récente sortie du ministre au sujet d’une éventuelle candidature … selon vous, le ministre se serait-il dû se taire ?
Je pense que comme à l’approche de fin de régime, nous connaissons toujours dans notre pays. Chaque acteur politique se repositionne et il s’en suit que l’ancien ministre Homeky de bon droit a pu affirmer ses convictions par rapport aux intentions de candidature par-ci et là et par-dessus, je pense que n’ayant pas une vérité absolue par rapport à cette question, il faut être prudent à se prononcer sur ce qu’il aurait dit, ou qu’il aurait fait.
Sauf s’il appartenait à un gouvernement et je crois à un parti politique qui n’a pas donné… par rapport à sa sortie.
Jusqu’à ce jour nous n’avons pas entendu le ministre Homeky se prononcer publiquement. Aucun média n’a relayé avec certitude, les propos selon lesquels, il aurait affirmé son soutien à un candidat non déclaré. Alors, à partir de ce moment, soyons prudent, ne nous lançons pas dans les conjectures sur la question de peur de tomber encore aux travers de la loi. Je pense que le ministre Homeky étant quand même un acteur politique avéré, certes jeune, ne pourrait pas prendre des risques de se prononcer sur des questions aussi sensibles appartenant au bureau politique d’un parti, je ne pense pas.
Il n’avait pas été le seul de toute façon, c’est à la mode de tous ces regroupements qui fusent de partout, qui embauchent à trompette la suscitation, vous l’observez, vous aussi…. ?
C’est une chose à laquelle nous sommes habitués désormais dans notre pays. En fin de règne, nous avons des suscitations de candidature de part et d’autres. C’est devenu carrément une filière, une activité pour des jeunes dans un pays où, le chômage bat son plein, où la politique semble être une filière où, les jeunes doivent aller se réfugier pour passer le clair de leur temps en quête de supposé emploi. C’est des choses auxquelles nous sommes habitués et qui ne nous étonnent pas, sauf qu’il faut attendre que les uns et les autres se prononcent pour donner de sens à tout cela. C’est le fait qu’une bonne partie de la jeunesse soit désœuvrée ; n’ayant pas de quoi s’occuper sérieusement qui aussi alimente ce phénomène que nous voyons dans notre pays souvent lorsqu’un régime vient aux termes de son mandat.
Le MPL a-t-il déjà une idée de qui pourrait être son candidat éventuellement pour les élections présidentielles de 2026 ?
La question n’est pas du tout encore débattue au niveau des instances du parti, je crois que les semaines à venir, vont nous éclairer, quand le sujet en tout cas, sera à l’ordre du jour au sein du parti, ses instances décideront !
L’Assemblée Nationale a voté en procédure d’urgence le budget de l’Etat, gestion 2024, pourquoi une procédure d’urgence ?
Tout porte à croire que la procédure d’étude et du vote du budget au niveau de cette institution n’a pas été respectée, pourquoi ? Moi-même je ne saurais le dire, mais une procédure d’urgence, je pense que c’est le président de l’Assemblée nationale qui devra nous expliquer ! Qu’est-ce qui a amené à ne pas respecter la procédure et précipiter le vote du budget ? Alors si c’est le cas, je pense que pour le respect que nous avons pour notre démocratie qui n’est plus jeune que nous sommes en train de construire, nos institutions devront s’efforcer à respecter les textes que nous nous sommes dotés librement. Le règlement intérieur de l’Assemblée nationale prévoit la procédure pour étudier et adopter le budget de l’institution. Pourquoi ne pas prendre les dispositions à temps, à bonne date et les respecter ? Permettre surtout aux députés de l’opposition d’étudier le budget auquel on les appelle à voter et on demande une procédure d’urgence. Je pense que les responsables, le président de l’Assemblée nationale et les députés nous doivent plus d’explications pour nous situer sur les raisons de cette manœuvre que nous avons observée la semaine écoulée.
Expérience Tèbè, je vous laisse conclure cet entretien….
Je vous remercie pour l’invitation et j’appelle tout le peuple béninois qui aujourd’hui assailli par différents problèmes, je veux citer par cette période de pluie, l’inondation qui a empêché même la reprise des cours dans certaines écoles, la cherté de la vie qui continue de battre son plein, j’invite tout le peuple béninois à continuer à se mobiliser pour que les élections générales de 2026 soient pour nous, l’occasion de faire observer une alternance qui apporte un mieux-être à nos populations et à notre cher pays.
S.E