C’était dans l’air, c’est désormais officiel. Boni Yayi prend la tête du parti Les Démocrates en remplacement de Eric Houndété, désormais 1er vice-président, au terme du 1er congrès ordinaire du parti tenu ce week-end à Parakou.
Eric Houndété perd la présidence du parti Les Démocrates. Ce dimanche 15 octobre 2023, les membres du principal parti d’opposition au régime de la rupture ont décidé de mettre une autre personne à la tête de leur formation politique. Et cette dernière est bien connue du public béninois.
Boni Yayi président du parti Les Démocrates
Il avait promis aux béninois de se consacrer à Dieu après son départ du palais de la marina en 2016. Mais, Boni Yayi a finalement décidé de s’accrocher à la politique dans son pays, lui qui promettait devenir Pasteur.
Après avoir lâché la Force cauris pour un Bénin émergent (FcBe) pour créer dans la foulée Les Démocrates avec un poste de président d’honneur, le voilà désormais à la tête de son propre parti.
Hyper actif ces derniers mois, l’ancien président du Bénin a décidé d’être aux commandes du parti Les Démocrates à moins de deux ans des élections générales de 2026. Avant cela, Boni Yayi a démissionné de son poste de président d’honneur.
‘‘Brûlé’,’ Eric Houndété devra, quant à lui, se contenter d’un poste de 1er vice-président du parti au logo ‘‘feu’’. Kpakpato Medias comprend mieux pourquoi, il avait la mine serrée lorsqu’il accompagnait son président d’honneur à Malanville. Presque dans le même sens, Nourénou Atchadé est désormais 2ème vice-président du parti.
Le fils de Boni Yayi, Chabi Yayi fait son entrée dans le bureau politique avec un titre de secrétaire aux relations extérieures. Tout comme l’ancien député, Guy Dossou Mitokpè qui a récemment rejoint le parti. Il est promu chargé de communication du parti Les Démocrates.
Confirmation d’un malaise chez Les Démocrates
Depuis les dernières législatives de janvier 2023, ‘‘dame rumeur’’ annonçait un malaise chez Les Démocrates. Si Eric Houndété, Nourénou Atchadé et autres sont montés au créneau pour tenter de rassurer les uns et les autres, les conclusions du congrès du parti confirment finalement les soupçons.
En effet, l’arrivée de Boni Yayi à la tête du parti traduit le climat de méfiance et la crise de leadership qui y règnent. A moins de deux ans de la présidentielle de 2026, c’est comme s’’il n’avait pas confiance en Eric Houndété, accusé à tort ou à raison d’avoir écarté certains leaders lors des législatives de janvier 2023. Boni Yayi veut être au-devant pour ne pas revivre ‘‘l’épisode Paul Hounkpè’’, où il était obligé d’abandonner son propre parti lors des communales de 2019.
On peut également conclure que son arrivée à la tête du parti est comme pour diviser la proie en deux. Face au conflit de leadership qui existerait entre certains responsables, il a finalement opté pour cette option.
Sauf que cela suscite une question. Si à 71 ans et après deux mandats présidentiels, l’ancien président du Bénin est obligé de renoncer à la retraite et de prendre la tête du parti, on peut bien se demander si LD est un désert de compétence. N’y a-t-il pas un autre membre pour assumer la présidence ? Que fait-on du renouvellement de la classe politique ?
En tout cas, c’est désormais clair chez Les Démocrates. Le vrai «boss » est aux commandes » de son parti. LD étant la chose de Yayi, son mot va peser lourd dans la désignation du prochain candidat du parti à la présidentielle de 2026.
Manassé AGBOSSAGA