L’article 44 nouveau de la constitution nuitamment et violemment violée sur fond d’exclusion politique dispose en son alinéa 5 ” Nul ne peut être candidat aux fonctions de président de la République ou de vice président de la République s’il a été élu deux fois président de la République et a exercé comme tel deux mandats”.
Celui qui aura compris pourquoi le constituant de 2019 a ajouté le groupe de mots ” exercé comme tel deux mandats” qui n’existait nulle part dans la constitution de 1990, aura compris aisément pourquoi les révisionnistes d’aujourd’hui ont la gentillesse de réduire le mandat du Président Patrice Talon qui stoïquement l’a accepté à plusieurs occasions publiques.
C’est là l’attrape nigaud du nouveau chantier de révision constitutionnelle !
En effet, le slogan “cinq ans c’est cinq ans” sera évidemment valable lorsqu’on aura réduit le mandat du président de quelques semaines pour lui donner bon droit à un troisième mandat déguisé sous le prétexte ” qu’il n’aura pas exercé comme tel son deuxième mandat” conformément à l’alinéa 5 de l’article 44 nouveau sus cité.
Le conseil constitutionnel du Sénégal vient d’ailleurs de nous en donner la leçon jurisprudentielle contre la prorogation du mandat du président Macky Sall.
Le mandat présidentiel ne saurait au demeurant ni être prorogé, ni être écourté pour quelque raison que ce soit.
C’est une question de légitimité tirée du peuple souverain pour une période fixe donnée dans un régime démocratique.
L’enfer est bien entendu pavé de bonnes intentions!
Dr Raoul Glessougbé