A la faveur d’une rencontre avec des jeunes libéraux des départements de l’Ouémé et du Plateau, samedi dernier, Richard Boni Ouorou a révélé sa grosse déception de la gouvernance Talon, apportant au passage quelques clarifications sur la notion de démocratie.
Patrice Talon est à la tête du Bénin depuis le 06 avril 2016. Et à moins de deux ans de la fin de son deuxième et dernier mandat constitutionnel, Richard Boni Ouorou a révélé sa grosse déception de la gouvernance de l’actuel locataire de la marina.
Face aux jeunes libéraux des 19è, 20è et 21è circonscriptions électorales, le président du Mouvement Libéral Bénin a exprimé sa déception de ne pas avoir eu des actions là où il attendait le plus l’ex magnat du Coton.
Il dit regretter que Patrice Talon se soit attardé sur des réformes politiques au détriment des reformes économiques.
» (…) au début de son mandat, moi j’attendais qu’il fasse des reformes purement économiques, parce que c’est un commerçant, c’est un homme d’affaires qui a réussi dans ce domaine. Il a beaucoup plus d’expérience dans le domaine économique que dans le domaine politique », a déclaré Richard Boni Ouorou.
En lieu et place, il fait le triste constat que l’actuel locataire de la marina » passe son temps à faire des reformes politiques mal orientées, mal pensées, mal formulées, et très mal raisonnées ».
Pour lui, c’est tout à fait logique, qu’à moins de deux ans de la fin de son deuxième et dernier mandat, Patrice Talon soit « enfermé dans ce bourbier politique et constitutionnel ». » Dès qu’on commence par débattre de la question constitutionnelle, toutes les autres questions s’effacent. Toutes les autres questions disparaissent », souligne le spécialiste des questions politiques.
La fausse perception de la démocratie au Bénin
Dans son développement, Richard Boni Ouorou a tenu à faire une mise au point sur la notion de la démocratie. Il a attiré l’attention des uns et des autres sur la « fausse perception de la démocratie », qui veut que « la démocratie soit seulement, quand on a réussi l’élection ».
Pour lui, la démocratie ne se limite pas à l’organisation d’une élection, même s’il admet qu’elle est « un baromètre pour la jauger ».
En réalité, la « démocratie répond a des principes qui sont universels, tels que les droits sociaux, la bonne gouvernance,… », a fait remarquer Richard Boni Ouorou.
« La démocratie ne se vend pas par pièce détachée où vous achetez élection, et vous laissez le reste », a t-il ironisé.
Et parce que la démocratie est un ensemble de principes, il a invité le peuple à mettre la pression sur les gouvernants pour s’attarder sur les questions de développement comme l’emploi des jeunes, la dette publique, l’orientation économique.
Manassé AGBOSSAGA