« Léandre Houngbédji devra nous dire qui il sert ? Le Bénin ou son président ? », Tomèty s’interroge
Wilfried HOUNGBEDJI est descendu très bas sur l’échelle de mon estime : TOMETY parle
Partie I : La grandeur de l’homme dépend de sa conscience de l’humilité
“Ne comptez pas sur moi pour critiquer le clergé catholique. […] Par contre, je peux vous dire ce que je trouve de critiquable et de condamnable. […]. Wilfried HOUNGBEDJI, le 25 avril 2025 sur le plateau de l’ORTB, journal de 20h.
Pour répondre à monsieur Wilfried HOUNGGBEDI dans cette première partie, je tiens à lui rappeler une sagesse du président Général Mathieu Kérékou qui est une formule valable à tout processus de changement social.
Lorsqu’une réforme publique de haute dangerosité peut menacer la stabilité d’un pays sous l’effet cumulatif de frustrations collectives banalisées par un pouvoir d’État sur plusieurs années, il faut aller prudemment comme la marche du caméléon.
Une telle réforme comme celle relative au système partisan et le code électoral suffit pour embraser un pays comme le Bénin dont la superficie est déjà suffisamment étroite pour stimuler la propagation du feu.
C’est pourquoi, il ne faut jamais associer dans leur conception et mise en œuvre des réformateurs pyromanes, trop sûrs d’eux-mêmes et manquant de base méthodologique en modélisation institutionnelle et de cœur apprenant pour se remettre en cause avec la souplesse requise après des erreurs de conduite du changement.
Gouverner c’est aussi savoir faire de la pédagogie de la prudence méthodologique car l’homme n’est pas une bête sauvage qu’il faut que le braconnier attrape aux moyens de ses guet-apens.
Ces réformateurs braconniers sont spécialisés dans les réformes conduites avec agitations et intéressements alors qu’une réforme publique ne vise que le bonheur partagé et non la victoire d’un camp sur un autre. Il faut avoir à l’œil les réformateurs pyromanes et réagir chaque fois que leurs propos relèvent d’une certaine arrogance. Et je comprends aisément aujourd’hui pourquoi monsieur Pascal Irénée KOUPAKI n’avait pas intégré Wilfried Houngbédji dans l’équipe centrale de rédaction du projet politique de la nouvelle conscience pour les joutes électorales de 2016.
Ce monsieur est un manipulateur professionnel dont je me souviens encore de ce qu’il me soufflait à l’oreille le jour de présentation du projet politique du candidat de la nouvelle conscience à la presse. J’ai compris les motifs de sa mise à l’écart et ce jeudi 25 avril 2024 m’a édifié sur la personnalité de Wilfried.
Nos maîtres nous ont appris que l’arrogance ne fait pas le vrai réformateur dont sa première qualité doit être l’ouverture d’esprit et l’honnêteté intellectuelle de reconnaître qu’il s’est trompé ou même de ne pas être la bonne personne. *Le mauvais réformateur fuit le dialogue et attendez-vous à l’échec de ces réformes de magiciens et pourquoi il en est ainsi?
“Il vaut mieux perdre le temps et trouver une solution juste à ses problèmes que de vouloir gagner le temps et perdre sa vie ou fait perdre la vie aux autres. Moi qui vous parle, vous me considérez comme votre président, le président de la république du Bénin, le porte-parole du Peuple béninois tout entier, vous ne me servez pas, c’est moi qui vous sers.” Général Mathieu Kérékou
Léandre Houngbédji devra nous dire maintenant qui il sert ? Le Bénin ou son président ?
La paix est le passage d’un rapport de force (échanges de violences et rapport dominant/dominé) à un rapport de flux (échange de paroles et de civilités) appelant la tolérance et le pardon par le dialogue. L’autre nom de la paix est “NE PAS NUIRE”. Sachez-le pour modérer vos pulsions d’orgueil.
La paix n’est jamais un état permanent et acquis de quiétude et elle dépend de la dualité entre le bien et le mal qui se manifeste en tout en Homme. Sachez que la sécurité et l’insécurité font partie l’état d’esprit.
La paix est une semence à fort ou faible pouvoir germinatif, et cet effort pour son entretien au quotidien est un devoir primordial qui incombe à chaque citoyen-électeur, quelles que soient ses croyances religieuses et son appartenance politique ou son non-alignement idéologique. Un code électoral devient alors un contrat moral et éthique entre le citoyen-électeur, le candidat à l’élection, l’élu proclamé et l’élu délivreur de services publics.
L’élection politique est le plus important rituel institutionnel qui consacre une délégation de pouvoir pour agir dignement et avec redevabilité au nom d’un peuple grâce à l’éducation citoyenne des électeurs. Une élection n’est pas un champ de bataille où il faut aller faire couler le sang pour bomber son torse de victorieux. Nous autres, nous n’avons pas besoin de ça pour notre pays et nous n’avons pas un autre pays. Que cela soit clair. C’est pourquoi nous ne permettrons pas à des prétentieux de faire de nous leurs chairs à canons. C’est finit l’époque des tirailleurs sénégalais.
Les Béninois ne veulent pas d’une guerre des victoires mais d’une élection de la fête de la fraternité parce que chaque électeur est heureux de vivre une élection libre, transparente, et sans vengeance.
En assistant au colloque sur le code local c’est ce que j’ai retenu. Je suis fier de cette initiative de l’église. Tant pis pour ceux qui recherchent des poux sur la tête d’un chauve.
Que Wilfried Houngbédji qui nous dit qu’il est invité à titre personnel au colloque n’aille pas changer de veste pour parler comme un porte-parole du gouvernement à la télévision nationale le même jour du colloque à trois heures d’écart entre la clôture de cette rencontre à 17h et son passage à la télé à 20h. Il ne doit pas oublier qu’il doit son salaire et son niveau de vie aux contribuables béninois. Il leur doit du respect quand il parle car le civisme est aussi verbal surtout quand on porte la parole d’un gouvernement.
L’ORTB aurait pu lui demander si c’est à titre personnel ou en qualité de porte-parole du gouvernement avant de lui donner la parole. Parfois, il faut créer l’incident au risque même de son emploi pour faire réfléchir ceux qui sont dans l’excès de zèle.
Un porte-parole du gouvernement n’est l’autorité hiérarchique d’aucun organe de presse. Ce sont les pays où sévit un seuil élevé de mystification dans la chaîne décisionnelle de l’Etat que certains s’arrogent de faux droits du fait de leur goût démesuré pour les postures officielles.
Le code électoral ne peut pas être et ne doit pas être une affaire de couvent, de secret et d’opacité uniquement réservé à certaines catégories de politiciens*.
Le code électoral appartient aux habitants du pays et sa diaspora, et non aux partis politiques d’une mouvance présidentielle quelles que soient les prérogatives du parlement. Quand le Bénin aura basculé du fait d’un code électoral bâclé, j’attends de voir ce parlement de jouisseurs venir éteindre le brasier.
Après huit ans de gestion musclée du pays avec des stratégies d’exclusion, des élections bâclées, des déclarations tonitruantes de confiscation du pouvoir d’État faites par des députés assoiffés de pouvoir, agressifs et soutiens farouches des répressions ensanglantées perpétrées par les forces de défense et de sécurité, et après avoir constaté l’incapacité institutionnelle de la cour constitutionnelle et du médiateur de la république de jouer leurs fonctions de régulation de la société béninoise, devrait-on croiser les bras et attendre que Dieu vienne nous sauver en 2026 d’une élection de tous les dangers?
Le Bénin est déjà dans une zone de turbulence avec ce code électoral en plus du terrorisme qui secoue le nord de notre pays sans compter la situation des répressions policières liées au non-port de casques, en plus des conséquences désastreuses de la fermeture de la frontière avec le Niger.
Comme trop souvent, le Bénin a cette lacune institutionnelle de banaliser la faisabilité de ses lois et décisions administratives ainsi que les moments propices pour passer à l’opérationnalisation. Il y a trop de va-t-en-guerre dans la chaîne décisionnelle de l’État et tout laisse penser que le parlement, la HAAC et la cour constitutionnelle sont des boulangeries de production de pains toxiques.
On multiplie sans arrêt les interdictions un peu comme si la brimade des citoyens est le seul moyen de faire régner l’ordre public et de transformer le Bénin en ce nouveau jardin d’Eden pour ce peuple de rupture et de nouveau départ qui naîtra.
Tous ceux qui ont la pratique de la dédramatisation du drame que constitue le dialogue doivent maintenant se réveiller. Ceux-là au moins permettent de se parler, de s’écouter, d’établir des compromis pour passer de l’exclusion à l’inclusion. Ils doivent aider à prévenir le drame en commençant déjà par le deuil du conflit banalisé jusqu’ici au nom des rapports de force.
Comment cela est-il possible sans des institutions et des personnes de bonne volonté qui s’engagent résolument à s’investir dans la cause du vivre-ensemble pour “NE PAS NUIRE”.
Quand on dirige un pays, il ne suffit pas de compter sur les hommes en armes et en toges pour prévenir ou ramener la paix dans la cité. Les casernes, les commissariats et les tribunaux sont rarement à l’avant-garde de la coproduction de la paix.
Ce n’est pas avec la théorie de “nul n’est censé ignorer la loi’’ qu’on désamorce les crises majeures avant le basculement dans la violence alors même qu’au Bénin, *le taux d’analphabétisme pour les personnes âgées de 24 ans et plus est de 65.6% sur le plan national et de 76,07% chez les femmes.
On est passé de financement occulte au financement public des partis politiques mais rien n’a changé alors que les radios de proximité sont partout sur le territoire national et ces partis politiques véreux sont incapables de créer des écoles de partis en associant ces radios pour éduquer et éveiller les populations dans leurs langues.
Paraît-il qu’il existe aussi un institut de la femme c’est bien mais je me pose aussi beaucoup de questions sur son efficacité. C’est important de travailler sur les violences basées sur le genre mais que faites-vous depuis qu’on parle de ce code électoral de tous les dangers au niveau de cet institut de la femme ou vous attendez les campagnes élections pour donner des mots d’ordre aux femmes pour qui doivent aller leurs voix?
La veille citoyenne est une pédagogie d’interaction entre un peuple et ses dirigeants visant à entretenir la flamme du vivre-ensemble. Les Béninois attendent beaucoup de vos initiatives déjà prises à propos de ce code électoral en direction des femmes.
Dans la philosophie 3D enseignée dans les écoles de guerre, les forces de défense et de sécurité (FDS) sont encadrées sur le plan de l’éthique par une devise de la paix à savoir (i) Dialoguer : un agent de sécurité qui n’est pas capable de conseiller, d’informer, de convaincre par son humanisme et d’aider, il n’a pas sa place sous le drapeau, (ii) Désamorcer : un agent de sécurité qui ne peut pas jouer à l’apaisement des gens surchauffés dans un conflit, et chacun veut en finir avec l’autre, cet agent a sa place sous le drapeau mais il faut le former en techniques de médiation et du vivre-ensemble pour être un bon protecteur de la société, (iii) Défendre : s’il se trouve que malgré les efforts de dialogue pour désamorcer un conflit crisogène, la tendance est de défier les institutions et le vivre-ensemble, après une évaluation du risque systémique du péril, il faut alors défendre la patrie en danger, c’est le dernier recours.
Les conflits ont pour conséquence les crises dont les formes, les manifestations et l’amplitude sont variables selon qu’il s’agit des conflits interpersonnel, communautaire, intercommunautaire ou des conflits relevant de la géopolitique notamment avec des pays voisins ou lointains.
Le Bénin est confronté dans sa partie septentrionale à des attaques terroristes devenues récurrentes et son interaction dans la lutte antiterroriste avec ses voisins du nord comme le Niger et le Burkina Faso sont lacunaires en raison d’une méfiance dans les rapports avec les États du Sahel.
Les conflits qui dégénèrent viennent souvent des conflits de succession aux trônes dans les chefferies traditionnelles ou aux fauteuils présidentiels dans le cadre des conflits politiques.
Également sont inflammatoires, des conflits de contrôle de la chaîne décisionnelle de l’État par infiltration et corruption au titre des marchés publics au profit du pillage des ressources du sol et du sous-sol.
Tout conflit induit des rivalités ou conflits d’intérêt. Les conflits reposent sur des rapports de force avec souvent une dimension géopolitique qui mesure le pouvoir d’influence.
La dualité de l’existence humaine réside dans la bataille pour le bien et contre le mal.
La pudeur est la force des gens qui veulent quitter cette terre avec au moins un peu de dignité, tout au moins pour leurs familles.
Simon-Narcisse TOMETY