Présidentielle 2026 au Bénin : Tomèty invite chaque Béninois à faire cet exercice (Tribune)

Patrice Talon à son investiture comme chef de l’Etat du Bénin disait avec grand enthousiasme : « Je ferai de mon mandat unique, une exigence morale ». Dans moins de deux ans, il épuisera ses deux mandats parce que le premier mandat était insuffisant pour terminer le job et faire des miracles comme il l’a déclaré à l’Elysée devant François Hollande, chef de l’Etat français. Il a promis aux Béninois d’être très actif pour les élections générales de 2026. Alors, plusieurs questions se posent : 

En 2026, qui et quel profil métier pour gouverner en rassembleur les Béninois ?

En 2026, qui et quel profil métier pour gouverner en rassembleur les Béninois ?

Patrice Talon à son investiture comme chef de l’Etat du Bénin disait avec grand enthousiasme : « Je ferai de mon mandat unique, une exigence morale ». Dans moins de deux ans, il épuisera ses deux mandats parce que le premier mandat était insuffisant pour terminer le job et faire des miracles comme il l’a déclaré à l’Elysée devant François Hollande, chef de l’Etat français. Il a promis aux Béninois d’être très actif pour les élections générales de 2026. Alors, plusieurs questions se posent :

– sera-t-il le vice-président dans un duo présidentiel à partir 2026 en imitation du modèle des va-et-vient à la Poutine?

– Seront-ils deux hommes d’affaires amis à la tête du Bénin à partir de 2026?

– Prendra-t-il la décision de se retirer sur la base de candidatures issues de l’organisation des  primaires au sein de chaque groupe politique de sa mouvance présidentielle ou imposera-t-il un duo sans base idéologique ?

– Aura-t-il le courage politique d’ouvrir les élections avec la transparence totale afin que le peuple souverain fasse librement le choix de ses prochains  dirigeants ?

– Aura-t-il le courage patriotique de ne pas songer à ses arrières en exigeant des garanties pour être totalement blanchi de toutes les fautes lourdes commises par lui-même et ses alliés dans sa position de chef de l’Etat ?

Le colon et l’homme d’affaires ont un même dénominateur commun dit-on :

imposer sa domination par des rapports de force et les deux s’en donnent les moyens pour atteindre leur but.

– Comme le spécifie le  président Nicéphore D. SOGLO : « L’homme d’affaires ne regarde que ses affaires, il ne regarde pas l’État. » Ceci pour dire qui veut dominer est forcément un affairiste qui ne tient pas compte de l’État d’en face.

Dans son ouvrage L’impossible éthique des affaires, Olivier VASSAL (2011) fait le constat d’évidence suivant :

Le capitalisme ne sera jamais moral, il ne lui revient pas de l’être. Ce n’est pas dans sa mission. Entretenir l’idée inverse, c’est faire de la communication et illusionner les personnes. Aucune morale ne peut être contenue dans le système lui-même. Le débat mérite d’être posé.

Le moment est venu de faire sans complaisance, sans corruption, sans démagogie et sans  hypocrisie le BILAN GÉNÉRAL (i) de la qualité de la gouvernance publique, (ii) des réalisations physiques, (iii) de la sécurité intérieure et de la géopolitique régionale (iv) de la réforme du système partisan et de la liberté pour chaque citoyen de choisir les personnes qui répondent à ses aspirations pour gouverner le Bénin et les collectivités territoriales (v) et du sentiment de satisfaction des Béninois par rapport l’amélioration de leurs conditions de vie.

il s’agit pour chaque Béninois, chaque groupe social et chaque mouvement politique de démontrer les avantages et les inconvénients d’avoir un HOMME D’AFFAIRES depuis 2016 comme chef de l’Etat, président de la république, chef suprême des Armées, chef suprême de la magistrature, chef suprême de plusieurs  partis politiques de gauche et de droite dont ceux de la majorité présidentielle au parlement?

– Un tel bilan est capital et urgent avant d’envisager la poursuite de cette expérience de confier la direction du Bénin au même homme d’affaires ou à l’un de ses dauphins également homme d’affaires.

Le Bénin est désormais gouverné par le suprématisme du pouvoir de l’argent, mais il est temps d’ouvrir le débat, car la politique et les affaires peuvent conduire à des situations imprévisibles désastreuses.

– La conférence nationale de février 1990 a opté pour le libéralisme sans que les balises ne soient définies pour être  scellées pour éviter les abus de pouvoir et les conflits d’intérêt.

quel libéralisme pour le Vivre-ensemble et le bien-être collectif avec de bons rapports avec les pays voisins ?

Les Béninois n’ont plus le droit de pécher par erreur, par naïveté et par opportunisme pour les élections générales de 2026.

Si un homme d’affaires doit continuer d’être à la tête du Bénin, un débat national doit trancher la question par l’élaboration de critères précis sur le plan de la compétence morale et éthique afin de renforcer  les possibilités de  destitution d’un tel chef d’Etat homme d’affaires dès lors qu’il est établi qu’il a violé des restrictions et des interdictions liées à l’exercice de ses fonctions.

Quand le sentimentalisme africain descend dans l’arène politique, l’éthique n’existe plus et la démagogie  ainsi que les actes gratifiants suffisent pour piéger l’élite intellectuelle civile et militaire.

Le professeur Joseph KI ZERBO a raison de conférer au débat permanent africain (DPA) des vertus thérapeutiques pour prévenir les risques majeurs de désharmonie par le dialogue chaque fois qu’un peuple a des interrogations et craintes sur le vivre-ensemble, le bien commun et le bien-être collectif.

Selon le professeur Honorat AGUESSY, l’intellectuel doit être un Bâtisseur, un Baliseur et un Bosseur (3 B positifs) et non un Brailleur, un Baratineur et un Bradeur (3B négatifs).

L’intellectuel est le suprême artisan du renouveau et ce statut ne se réduit pas au diplômé, à l’élite, au cadre, à l’universitaire. Honorat AGUESSY attribue à l’intellectuel une prédisposition à contribuer à  la remise en cause en interpellant les groupes sectaires.

Considérant que cet être payant de sa personne ne court pas dans les rues.

Il incite l’Afrique à produire plus d’intellectuels et il n’aura pas tort d’y penser.

Comme le dit si bien le Général Ferdinand MBAOU :

– « Quand un peuple est opprimé, c’est l’oppresseur qui définit la nature du combat. Quand le peuple est descendu dans la rue pacifiquement, il s’est fait tirer dessus. Il y a eu des morts et les gens ont compris qu’il fallait trouver d’autres moyens plus adéquats pour renverser cet état des choses. »

Le dialogue de bilan et de  prospective reste le seul moyen pour un peuple soumis de sortir de son fatalisme pour faire face courageusement à son destin.

Simon-Narcisse TOMETY

Institutionnaliste de réformes publiques 

Expert international en approche « NE PAS NUIRE »

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *